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jeudi 19 mars 2009

Haïti-Traite et trafic de personnes : Des journalistes s’engagent

Haïti-Traite et trafic de personnes : Des journalistes s’engagent

Par Marie Visart

P-au-P, 18 mars 09 [AlterPresse] --- Des journalistes de Port-au-Prince se déclarent conscients de l’importance de leur engagement pour vulgariser le plaidoyer de lutte contre la traite et le trafic de personnes, lors d’un atelier de réflexion, organisé à Lilavois (au nord de la capitale) les 14 et 15 mars 2009 dernier par le Groupe d’Appui aux Rapatriés et Réfugiés (GARR).

Lors de cet atelier co-animé par le Groupe Médialternatif, 16 journalistes exerçant à la capitale se sont dits « choqués par l’immobilisme de l’Etat quand au traitement de ce dossier », selon les propos recueillis par AlterPresse.

Des images d’enfants victimes de sévices physiques, d’autres d’accidents de voiture meurtrières, de coupables impunis, de cadavres empilés, de leurs familles endeuillées, ont retenus l’attention des confrères et consœurs.

D’après Patrick Camille, responsable de la section Droits Humains et Migration au GARR, « ce qui pousse ces femmes et ces hommes à migrer, au risque de leur vie, est la conséquence de la violation de leurs droits sociaux, économiques et culturels et c’est le devoir de l’Etat de proposer des structures pour y remédier ».

Patrick Camille met l’accent sur l’absence de législation interne contre le trafic et les conséquences de cette migration non contrôlée pour Haïti.

Après le visionnement des documentaires « Pasaj » et « Trafik moun chimen malè » qui témoignent des exactions commises sur les sans papiers haïtiens des deux côtés de la frontière, les journalistes ont réfléchi ensemble sur les moyens dont ils disposent, pour sensibiliser l’ensemble de la population sur la situation des droits humains des migrants haïtiens et de leurs descendants dans le pays voisin.

Ce groupe paritaire, composé de 8 femmes et 8 hommes journalistes, s’est engagé à relayer le plaidoyer des migrants haïtiens au sein de leur structure respective, à travers des reportages, des émissions et des articles.

Pour Ronald Colbert, intervenant du groupe Médialternatif qui a apporté un appui technique pendant la formation, le thème du trafic et de la migration est un sujet sensible.

« Il est important que les journalistes améliorent leurs tehniques de rédaction, de diction, qu’elles/ils se rendent dans les localités concernées afin d’effectuer un travail de fond efficace par des enquêtes de terrain, la récolte d’informations et un travail de veille », explique Colbert.

Le GARR souhaite l’ouverture d’un espace de parole et de débat au sein des organes de presse sur cette thématique, en vue de relayer des informations pour amener le parlement à voter une loi et de contribuer à la réduction du trafic et de la traite des personnes.

L’institution préconise également une meilleure couverture de la frontière par des correspondants de presse placés dans des points stratégiques.

Cet atelier a été mis en place suite à la ratification du Parlement, ce 12 mars 2009, des protocoles additionnels de la Convention des Nations Unies contre la Criminalité Transnationale Organisée, signée par l’Etat haïtien depuis 2006.

Du 25 au 27 mars prochains, les autorités haitiennes prendront part à la réunion de l’Organisation des Etats Américains (OEA) sur la traite et le trafic qui se tiendra en Argentine. L’objectif sera d’analyser les avancées dans la matière et les défis à relever afin d’éviter des sanctions économiques. [mv gp apr 18/03/2009 06:00 ]

http://www.alterpresse.org/spip.php?article8181

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