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jeudi 4 décembre 2008

Corruption dans les Mairies : manifestation de plusieurs centaines de personnes contre le Maire de Anse-à-Foleur, dans le Nord-Ouest

La gestion des Conseils connus de plus en plus mis en cause
jeudi 4 décembre 2008,
Radio Kiskeya
Plusieurs centaines de personnes ont manifesté mercredi à Anse-à-Foleur (Nord-Ouest) contre la gestion du Maire de la commune, Joseph Laurius. Il l’accuse d’avoir notamment détourné des fonds mis à sa disposition pour des interventions en faveur des sinistrés des récents ouragans et tempêtes tropicales dans sa juridiction.
Cette manifestation s’inscrit dans le cadre de toute une série enregistrées depuis quelque temps à l’échelle du territoire contre de nombreux Conseils communaux. De graves accusations de corruption sont en effet régulièrement portées contre les Mairies qui, conformément à la Constitution, jouissent d’une large autonomie.
Les noms de responsables de divers Conseils communaux ont été ces derniers mois associés à des affaires peu honorables.
Prenant position dans ce dossier, le 1er sénateur de l’Artibonite (Nord), Youri Latortue, a sollicité lundi de la Cour Supérieure des Comptes et du Contentieux Administratif (principal tribunal administratif du pays) l’audit des comptes des Mairies des Gonaives, de St-Marc et de Grande Saline dont les édiles sont soupçonnés d’implication dans des malversations.
Concernant particulièrement Grande Saline, le Maire de cette commune, Hérold Roméus, accusé de corruption, avait été arrêté le 23 octobre 2008 lors d’un grave incident au cours duquel son arme personnelle a fait deux blessés par balle. Il avait par la suite bénéficié d’une libération provisoire ordonnée par le doyen du tribunal civil de St-Marc, Me Ramon Guillaume.
Cinq autres individus appréhendés en même temps que lui avaient été élargis.
L’incident s’était produit au fort d’un mouvement de protestation contre la gestion de la Mairie. Des mandants avaient alors remis en cause la légitimité du Maire.
Le Maire de Léogâne (35 km au sud de Port-au-Prince), Santos Alexis alias « Tèt frèt » (Personne calme), avait été arrêté pour corruption présumée le dimanche 19 octobre 2008 dans la localité de Malpasse (Ouest), à la frontière haïtiano-dominicaine, alors qu’il tentait vraismblablement de fuir le pays.
M. Alexis faisait l’objet d’un avis de recherche pour son implication présumée dans des détournements de fonds (environ 11 millions de gourdes) et de graves irrégularités dont serait entachée sa gestion. Il a été par la suite libéré, au grand dam de nombreux léoganais qui ont alors vainement protesté.
Parallèlement au dossier de Léogane, le Maire des Irois (Grand’Anse, sud-ouest), était également détenu sous l’accusation de corruption et d’implication dans des violences politiques partisanes.
Des mois auparavant, un autre Maire, celui de Bainet (Sud-Est), accusé de corruption, avait été intercepté alors qu’il tentait de se réfugier en République Dominicaine.
Face à la multiplication des cas de contestation de la gestion des Municipalités, le Ministère de l’intérieur et des collectivités territoriales avait récemment annoncé sa décision d’exiger de toutes les Mairies de la République un rapport financier mensuel afin de contrôler leur gestion des fonds publics.
Dans une interview à Radio Kiskeya le mardi 28 octobre 2008, le Délégué de l’Ouest, Michel Bernardin, a annoncé que de nouvelles dispositions étaient en ce sens adoptées dans son département. Toutes les Administrations communales de cette juridiction sont tenues de fournir le 10 de chaque mois un document comptable communiquant l’état de leurs recettes et dépenses. [jmd/spp/RK]
http://www.radiokiskeya.com/spip.php?article5473


HRV commente :
Pour reprendre le mot du président de la République nous avons là des exemples de mauvaise interprétation de la démocratie. On pourrait sans doute cadrer ces actions dans la rubrique « démocratisation de la corruption » ou « corruption décentralisée ».
Depuis des années, servir la nation à travers une administration quelconque est synonyme de se servir. Et seuls les administrateurs de Port-au-Prince semblaient détenir le monopole de la corruption. Tout se passait aux alentours du palis national et du palais des ministères.
Comme un des « ZAKIS de 86 », la démocratie fait des émules. Tout le monde peut aujourd’hui allègrement dilapider les fonds des caisses de l’Etat.
Voilà un modèle de décentralisation

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