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mardi 6 mai 2008

Ratification : Contradictions au sein de la commission sénatoriale sur le dossier d’Ericq Pierre

Des pièces essentielles font défaut au Premier ministre désigné, selon le Sénateur Jean Hector Anacacis aussitôt contesté par son collègue et président de la commission, Michel Clérié
mardi 6 mai 2008,
Radio Kiskeya
Le bouillant Sénateur de la plate-forme présidentielle Lespwa, Jean Hector Anacacis, a tenu mardi des propos peu rassurants sur les chances de ratification du Premier ministre désigné et a entraîné une riposte vigoureuse de son collègue Michel Clérié, président de la commission spéciale du Sénat, qui a réfuté les allégations relatives à des pièces essentielles qui manqueraient au dossier d’Ericq Pierre.
Anacacis qui, depuis quelques jours, cache très mal son peu de sympathie pour le candidat en piste, a déterré les arguments ayant entraîné en 1997 l’échec de M. Pierre à la Chambre des Députés sous le premier mandat du Président Préval. Le premier Sénateur de l’Ouest a jugé incomplets les documents soumis lundi à la commission sénatoriale de ratification dont il fait aussi partie. Il a notamment évoqué l’absence de documents d’Etat civil prouvant la nationalité haïtienne du Premier ministre désigné et de ses parents ainsi que l’authenticité du titre de propriété dont se prévaut Pierre.
Pour sa part, le président de la commission a tenu à souligner que les déclarations d’Ananacis n’engagent que lui-même. Michel Clérié a indiqué que les arguments de son collègue relatifs aux pièces du candidat n’étaient pas fondés. Le Sénateur social-démocrate de la Grand’Anse a aussi précisé que la commission d’investigation, loin d’être traversée par des dissensions internes, poursuivait son travail en vue de présenter les conclusions de son rapport à l’assemblée.
Une semaine après la désignation d’Ericq Pierre, les nuages s’accumulent au Parlement où les acteurs politiques intervenant dans les tractations en cours deviennent de plus nombreux et hétéroclites avec la formation de nouveaux blocs parlementaires. spp/Radio Kiskeya
http://www.radiokiskeya.com/spip.php?article5000
Commentaires:
Dans le cadre des réactions suscitées par la publication et la circulation d’un document reflétant le ras le bol d’un artiste franco-haïtien connu sous le nom de Carlton Rara, une dame de nationalité française traduisait, d’une formule simple le dysfonctionnement systématisé de l’esprit haïtien.
Cette dame disait par exemple vous partez en Haïti en mission humanitaire et vous montez un projet d’élevage de poulets. Après un certain temps vous estimez les haïtiens capables de gérer ce projet vous laissez tout en place et vous partez. Quand vous revenez plus tard vous constatez qu’il n’y a plus de projet de poulailler car les haïtiens auront vendu et/ou mangé les poulets et des familles se seront installées dans les locaux.
Bien entendu ces réflexions retrouvent souvent des réactions pseudo-violentes de certains compatriotes qui n’apprécient pas que les maladies qui rongent le pays soient étalées au grand public.
Cependant à travers les lignes de cette petite histoire se défile toute une conception des choses et une conceptualisation de façons d’agir qui expliquent pourquoi Haïti est Haïti et surtout pourquoi tous ceux qui refusent de tenir compte se cassent la gueule.
Il existe aujourd’hui une façon à l’haïtienne de faire les choses. Je l’ai souvent appelé haïtiannerie. Une manière de réfléchir qui fait croire que n’importe qui peut faire n’importe quoi, n’importe quand et n’importe comment.
Il suffit d’appliquer cette doctrine comme base pour comprendre les entourloupes de la vie politique en Haïti.
Ce que cet article veut nous dire entre les lignes en fait c’est que le président Préval, élu sous la bannière du « truc » politique connu comme « LESPWA » (L’espoir pour les francophones !), choisit un premier ministre dans la personne de Monsieur Ericq Pierre. On pourrait accorder un certain crédit à Monsieur Préval pour affirmer que ce choix a été sans doute l’objet et surtout le résultat d’un consensus au sein de son parti politique. Un premier ministre attendu pour une sortie de crise et pour doper les instincts subversifs tout un groupe se trouvant sur le starting bloc avant d’autres dérapages.
Au moment ou le processus de ratification débute, l’un des premiers à lever une voix contradictoire est le « brouillon » – pardon bouillant – Sénateur Jean Hector Anacasis, élu –attachez vos ceintures – lui-aussi sous la bannière de LESPWA, le même parti politique du président de la république !
Il est vrai que les politiciens d’Haïti utilisent les partis politiques comme marche pieds leur permettant de s’adonner à leur sport favori : faire la courte échelle pour arriver à leurs fins. Une grande majorité des élus se sont déclarés dissidents par rapport aux projets et aux grandes lignes des partis politiques qui les ont portés au pouvoir législatif.
Il est vrai aussi que les bruits des couloirs veulent faire croire que certains partis politiques partent au moment des échéances électorales en quête de candidats. C’est aussi bien de chez nous, ça aussi.
De toutes les manières, personne ne s’attend à une issue rapide de la constitution et configuration d’un nouveau gouvernement. La démocratie permet quelques fois un peu trop de liberté. L’incompétence ajoutée à l’imposture politique génère un comportement abusif caractérisé par des légèretés fatales au bon fonctionnement des institutions.
Vivent les « zaki » de 1986 !

DL 06/05/08

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Voulez-vous rire?...ça y est. Les irrégularités décelées dans le dossier du premier ministre désigné Monsieur Pierre par « le bouillant » sénateur Jean Hector Anacasis ont été mises à la disposition de la presse. En fait Monsieur PIERRE n’ pas pu montrer les actes de naissance de ses grands parents. Pour le Sénateur Anacasis sans ses documents on ne peut démontrer la nationalité haïtienne du premier ministre.
Pour l’ensemble de nos lecteurs non-haïtiens rien de plus normal. Si on s’imagine que pour avoir un acte de naissance il suffirait de se rendre au bureau de la Mairie et en demander un extrait. Mais en Haïti ça se passe autrement.
Le problème de l’état civil en Haïti est un problème d’Etat. Des millions d’haïtiens circulent sans une pièce d’état civil. Aujourd’hui. En 2008. Monsieur Anacasis le sait trop que bien. Dans son entourage il doit y en avoir bien de gens sans document d’état civil.
Certains citoyens font les démarches pour obtenir un acte de naissance quand ils en ont vraiment besoin : souvent pour le dossier pour les examens officiels (certificat d’études primaires) ou pour obtenir un passeport. En dehors de ce contexte peu d’instances obligent à obtenir un acte de naissance.
Tout ceci c’est pour dire que le sénateur a bien intégré dans sa pratique de tous les jours l’axiome qui affirme que le ridicule ne tue pas.