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vendredi 16 mai 2008

Ericq Pierre s’exprime sur son échec : Les forces de la corruption étaient derrière le vote des Députés

L’ex-Premier ministre désigné égratigne diplomatiquement le Président Préval et le Premier ministre Alexis en commentant l’attitude hostile des Députés du CPP, dont ceux de Lespwa, envers lui
Jeudi 15 mai 2008
Radio Kiskeya
L’ancien Premier ministre désigné Ericq Pierre a rompu le silence jeudi, quatre jours après le rejet de sa candidature, en assimilant implicitement à des corrompus les Députés l’ayant écarté et en laissant planer des doutes sur l’attitude du Président René Préval et de son Premier ministre sortant, Jacques-Edouard Alexis, au cours du processus de ratification.
"Je me suis heurté au poids des forces de la corruption" a martelé lors d’une conférence de presse l’agronome Pierre qui a clairement attribué son échec lundi dernier à la Chambre basse à son refus de "négocier avec des émissaires des postes, de l’argent ou le financement de projets en vue de la réélection des parlementaires". Usant d’un langage ironique pour désigner ses adversaires de la Concertation des parlementaires progressistes (CPP), il les a félicités pour "leur victoire" et n’a pas oublié de leur souhaiter "bonne chance".
Soulignant que les expressions telles "patrie" et "intérêts du pays" étaient toujours absentes des propos de ses interlocuteurs, Ericq Pierre a indiqué avoir été convaincu bien avant le vote de lundi du sort qui lui était réservé à cause de l’opposition acharnée du bloc CPP à sa candidature. Lucide, il a estimé que seuls le Président Préval et le Premier ministre Alexis étaient capables d’inverser le cours des événements. "Mais, tel n’a pas été le cas", a-t-il noté, sans toutefois chercher à en savoir davantage.
Dans la foulée, Ericq Pierre, considéré comme un ami personnel de René Préval, a révélé que faute de temps, il n’a pas encore rencontré le chef de l’Etat depuis le revers qui lui a été infligé, le deuxième en onze ans.
Appelant de ses vœux à une "moralisation de la vie publique", le représentant d’Haïti à la Banque interaméricaine de développement (BID) s’est inquiété de la capacité des dirigeants haïtiens à s’accomoder de la corruption comme de bien d’autres maux de société insupportables au 21e siècle.
Revenant sur la rocambolesque histoire de son identité et de sa nationalité haïtienne douteuses, le candidat déchu a tenu à préciser qu’il s’appelle bien Piere Ericq Pierre et que les origines haïtiennes de lui-même et de ses parents ne souffraient absolument d’aucun doute. Il a estimé que ce prétexte mis en avant pour l’éliminer de la course à la Primature était peut-être dû à une certaine ignorance doublée de la volonté de lui faire payer son "attachement à certains principes".
Sur l’image caricaturale qu’on projette de lui dans l’opinion publique en tant que "chantre du néolibéralisme économique", M. Pierre a dénoncé "ceux qui se cachent derrière ce masque" et invité les parlementaires antinéolibéraux à faire preuve de cohérence en "usant de leur droit d’ordonner le retrait immédiat d’Haïti de la BID, de la Banque Mondiale et du Fonds Monétaire International (FMI)".
Enfin, Ericq Pierre n’a pas voulu commenter les spéculations selon lesquelles le Président Préval aurait l’intention de relancer sa désignation. Endossant l’habit d’observateur attentif de l’évolution des instutions haïtiennes, il a fait remarquer que des trois pouvoirs, seul le Judiciaire est faible. Quant aux deux autres, l’Exécutif et le Législatif, ils sont suffisamment forts pour imposer leur loi, souvent à leur profit, et c’est l’un des grands drames de ce pays, selon Ericq Pierre.
Alors que l’ancien candidat vient de faire ses premièsres déclarations publiques sur l’événement de lundi dernier, le chef de l’Etat continue, lui, de se montrer très discret sur la façon dont il entend procéder pour doter le pays d’un nouveau gouvernement un mois déjà après la destitution de Jacques-Edouard Alexis. spp/Radio Kiskeya
http://www.radiokiskeya.com/spip.php?article5028
Un avis : Monsieur Pierre Ericq Pierre, définitivement vous prêchez à des convertis. Une grande partie de la population avait déjà compris les causes de votre échec. Ainsi va le monde, ainsi va la vie, ainsi va Haïti…
Il ne restera qu’à l’ONU de nous nommer un administrateur au grand dam de nos nationalistes abusés ; car la communauté internationale ne passera pas encore deux siècles à se « soucier » à leur manière du sort d’Haïti et des haïtiens.
Pendant que le bloc de députés progressistes chante la victoire de la démocratie, vous aurez eu le cran et la décence de toucher la plaie du doigt. Votre désignation aura servi à quelque chose.
Les personnages qui représentent l’autorité – ceux qui ont les mains propres et la conscience claire – sauront prendre des notes et surtout agir quand les « maîtres du moment » se seront affranchis de l’immunité parlementaire.
La société haïtienne aussi devrait en prendre acte pour aiguiser mieux leurs critères au moment de choisir les représentants « dipèp ».
Elle se doit aussi de demander des comptes sur la gestion des ressources du pays.

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