Une fenêtre ouverte sur Haïti, le pays qui défie le monde et ses valeurs, anti-nation qui fait de la résistance et pousse les limites de la résilience. Nous incitons au débat conceptualisant Haïti dans une conjoncture mondiale difficile. Haïti, le défi, existe encore malgré tout : choléra, leaders incapables et malhonnêtes, territoires perdus gangstérisés . Pour bien agir il faut mieux comprendre: "Que tout ce qui s'écrit poursuive son chemin, va , va là ou le vent te pousse (Dr Jolivert)
samedi 5 janvier 2008
Haïti, s'attendait-elle à des miracles ?
Haïti n'est pas la cour des miracles. René Préval, avec son franc parler, entend bien le faire comprendre au peuple haïtien. Les temps sont durs, qu'on se retrousse les manches, dans la paix et la sérénité, en dépit de la faim, du chômage et de la « vie chère »...
Le président René Préval a appelé le peuple haïtien à prendre son mal avec patience tandis que les prix des produits de première nécessité flambent sur fond du chômage qui ne fait que gagner du terrain.« Il n'y pas de miracle. Il ne peut pas y avoir de miracle. Seul Dieu peut en faire et ceux qui se comparent à lui sont des menteurs », a-t-il lancé, à la foule massée sur la place d'Armes des Gonaïves, lors de la commémoration du 204e anniversaire de l'indépendance d'Haïti le 1er janvier 2008, en présence du secrétaire d'Etat Français à la Coopération et au Développement, Jean Marie Bockel.
L'air décontracté, le chef de l'Etat a, en revanche, promis de ne pas ménager ses efforts et ceux du gouvernement afin d'aller de l'avant, lentement, mais sûrement, tout en consolidant ce qu'il considère comme des « avancées », notamment en matière de sécurité publique. « Ne laissez pas le chômage, la faim, la cherté de la vie troubler la paix. Patientez. Le gouvernement est conscient des problèmes, le parlement aussi », a dit l'homme de Marmelade à la population haïtienne qui, selon le rapport 2007 de la FAO, est en proie à une grave « crise alimentaire ».
Admettant que les choses ne sont pas faciles, René Préval a aussi reconnu, implicitement, l'inefficacité de l'action gouvernementale dans bien des domaines. L'Etat n'est pas, a-t-il estimé, la seule entité à blâmer puisque le secteur privé, un partenaire important dans le développement et la création d'emplois, affiche d'importantes faiblesses dans l'exécution de moult projets. L'évangile de l'orange et du poisson
René Préval qui s'est voulu la « muse » de la nation, a promis de revaloriser l'agriculture- production agricole et artisanale - en citant, comme exemple, les réalisations des planteurs d'oranges de Marmelade, son patelin et celles des éleveurs de poissons dans des lacs collinaires. « Nous devons faire preuve de créativité afin de créer du travail à travers le pays», a-t-il indiqué.
Comme un étudiant en première année d'économie qui connait l'incidence négative de l'inflation sur le pouvoir d'achat et par extension sur le coût de la vie, le chef de l'Etat s'est engagé, à y remédier, en cassant les monopoles à l'importation pour favoriser la concurrence et réduire les frais- plus importants de la caraïbe - versés par les navires qui débarquent des marchandises à l'APN.
Selon le leader de Lespwa, quand le commerçant est « saigné », il le répercute à la hausse sur le consommateur. D'un autre coté, il a souligné que l'inflation est aujourd'hui un mal mondial. L'arme efficace pour lutter contre l'inflation est la création d'emplois, a martelé le président de la République qui, au passage, a tenu à faire comprendre que la flambée des prix des produits pétroliers, du blé, du fer..., est un phénomène mondial.
Préval l'économe
Dans les souliers de l'économe, René Préval, a par ailleurs fait état de la conversion du diesel au mazout des centrales thermiques du pays. « Le mazout est moins cher », a-t-il dit. On s'est lancé, a-t-il poursuivi, dans le remplacement d'ampoules à incandescence dans les foyers afin d'économiser de l'énergie électrique.
Dans la même veine, mais dans un autre registre, l'élu du 7 février 2006, a annoncé des dispositions afin de criminaliser « l'évasion fiscale » en Haïti dans le but d'augmenter les taxes. Décernant des satisfecit, aux patrons de la DGI et de la AGD, le premier citoyen haïtien qui a fait de la lutte contre la corruption son cheval de bataille a promis de poursuivre sur cette même lancée.
Sous le signe de la paix
Rassembleur, il s'est inspiré du 1er janvier qui ramène aussi la commémoration de la journée internationale de la paix pour prêcher l'unité de la famille haïtienne. « L'unité est indispensable à la stabilité, au développement et à la création d'emplois », a-t-il déclaré.
L'évêque des Gonaïves, Mgr Yves Marie Péan, célébrant principal de la messe suivie du Te Deum à la Cathédrale du Souvenir, a lui aussi appelé à la fraternité, à la culture de l'amour pour que les fils et les filles pondérés, équilibrés et sages du pays travaillent ensemble. Unité qui, selon lui, permettra aux pauvres de toutes sortes d'apprendre à espérer. Un sentiment qui n'a pas la cote dans un pays qui n'attend pas de miracle.
Roberson Alphonse
robersonalphonse@yahoo.fr
http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=52708&PubDate=2008-01-05
Commentaires :
Nous ne demandons de miracle ni a Préval ni a son gouvernement ni aux politiciens qui ont laissé l’opposition pour se placer là ou il fait bon vivre, le plus près possible de la table. Ce que nous attendons c’est la démonstration de la vision et de la compréhension de l’urgence de l’heure.
A cet rythme, accroché à ce wagon que nous ne voulons pas lâcher nous risquons de tourner en rond en traînant derrière nous notre retard de deux siècles. Le gouvernement et la population doivent comprendre enfin que nous devons penser dans le long terme. Les problèmes présents aujourd’hui doivent être résolus dans une perspective d’avenir. Loin de nous toute tentative et velléités de pansement sur des jambes de bois.
Si nous ne sommes pas attentifs nous applaudirons des mains et des pieds ceux-là qui, aujourd’hui, en 2008 viendront nous proposer une campagne de « latrinisation » des quartiers de Port-au-Prince notre capitale ou une fabrique de lampe « tête gridape ».
Nous devons nous préparer et rester à l’affût pour rattraper le train du développement et de la modernisation des problèmes et des solutions.
Nous apprécions le franc parler de Preval. Nous aimons davantage son silence quand il choisit comme mode d’expression le travail. Quand il se prend pour un politologue il accumule gaffe après gaffe et devient carrément ridicule.
C’est le problème permanent et récurrent de ces hommes qui ont été poussé au sommet de l’état par une vague d’incompréhension et qui du haut de leur tour ils se sont découverts des aptitudes à la Cicéron !
Dr JJ
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire