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vendredi 11 janvier 2008

Emmanuel "Toto" Constant refuse de plaider coupable et encourt plus de 25 ans de prison

Inculpé de fraude immobilière, l’ancien commandant du FRAPH ne pourra plus bénéficier de la commutation de peine que lui avait offerte la justice américaine
vendredi 11 janvier 2008,
Radio Kiskeya

L’ancien chef du Front pour l’Avancement et le Progrès d’Haïti (FRAPH), Emmanuel "Toto" Constant, inculpé de fraude immobilière à New York, risque plus de 25 ans de prison après avoir refusé jeudi de plaider coupable devant la Cour Suprême de Brooklyn.
Selon le New York Daily News, l’avocat de la défense, Samuel Karlinen, s’est entretenu brièvement avec son client avant de faire savoir au juge Abraham Gerges que M. Constant rejetait un arrangement proposé par le tribunal qui lui donnait la possibilité de passer seulement entre 3 et 9 ans en taule.
"Je veux qu’il (Constant) sache que la proposition de la cour n’est plus sur la table", a déclaré le magistrat qui a aussitôt fixé le procès au 13 février.
Pour sa part, le représentant du ministère public, Thomas Schellhammer, a estimé que les plaidoiries devraient durer au moins un mois.
Arrêté en 2006, Emmanuel Constant, 51 ans, pourrait passer plus d’un quart de siècle derrière les barreaux s’il est reconnu coupable. Il est accusé d’avoir volé 1,7 million de dollars à la Sun Trust Bank en utilisant de faux documents dans le cadre d’une affaire immobilière. Pour avoir plaidé coupable d’accusations similaires à Suffolk County, il est en train de purger une peine allant de un à trois ans d’emprisonnement.
D’autre part, celui qui fut pendant trois ans (1991-1994) à la tête de la sinistre organisation paramilitaire FRAPH, en compagnie de son adjoint Louis Jodel Chamblain, fait également l’objet de graves accusations de violations des droits humains en Haïti. Le Centre pour la justice et la responsabilité estime que M. Constant est responsable de la mort de plusieurs milliers de personnes et des graves tortures que d’autres avaient subies. Cette organisation américaine représente trois ressortissantes haïtiennes victimes des exactions du FRAPH qui avaient gagné en 2006 un procès au civil intenté contre Constant. Un tribunal fédéral de Manhattan avait condamné l’ancien chef paramilitaire à verser 19 millions de dollars aux trois femmes à titre de dommages et intérêts.
D’autres plaintes accablantes portées contre lui sont encore pendantes.
"Toto" Constant a évité à plusieurs reprises la déportation en Haïti après avoir fui le pays en 1994 suite à l’effondrement du régime militaro-civil putschiste du général Raoul Cédras et du colonel Michel François.
Jennie Green, avocate principale du Centre pour les droits constitutionnels, qui suit de près l’évolution du dossier à Brooklyn, a exprimé sa satisfaction de voir l’ancien numéro un du FRAPH refuser de plaider coupable. Elle a souligné que le contraire aurait accéleré son éventuel retour en Haïti.
Pour Me Green, le système judiciaire haïtien demeure instable et corrompu et offrirait à Constant de bonnes chances de libération. "Nous parlons au nom de ceux qui ne peuvent venir à la Cour Suprême de Brooklyn parce que certains sont morts et d’autres ont peur d’être de se présenter ici", a affirmé la militante américaine des droits humains.
Condamné en 2000 à perpétuité pour son implication dans le massacre de Raboteau (une quinzaine de morts le 22 avril 1994 aux Gonaïves), Emmanuel Constant a reconnu avoir travaillé pour la CIA pendant qu’il était à la tête du FRAPH dont les archives ont été charcutées après l’intervention militaire américaine de 1994 puis remises aux autorités haïtiennes. spp/Radio Kiskeya
http://www.radiokiskeya.com/spip.php?article4603

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