La conférence régionale sur la prévention des catastrophes naturelles a débuté mercredi au Club Indigo de Montrouis. Pour la cinquantaine de participants à l'événement tenu sous les auspices de l'Association des Etats de la Caraïbe (AEC), il est urgent de renforcer la capacité de résistance des pays du bassin caraïbe aux désastres naturels.
La salle de conférence du Club Indigo s'est transformée, pour la première journée de travail sur la problématique de gestion des risques et désastres dans la Caraïbe, en un véritable espace de plaidoyer. Tous ont préconisé l'adoption de politiques nouvelles de financement et de protection des pays de la région victimes cette année de nombreuses catastrophes naturelles. Mais, par-dessus tout, «un plan régional d'aménagement pour tout le bassin caraïbe est à envisager», selon l'ambassadeur dominicain accrédité à Port-au-Prince.
Anthony Dessources, le coordonnateur de cette conférence internationale, a ouvert le débat en rappelant à l'assistance que notre pays est le plus vulnérable de toute la région aux désastres naturels. « Haïti présente l'indice de risque le plus élevé de la région », a-t-il dit. « La majorité de nos communes ont du mal à gérer une pluie de deux heures », a poursuivi Ronald Toussaint, conseiller technique au ministère de l'Environnement, tout en mettant l'accent sur la tempête Noël qui vient de frapper le pays. Cette dépression considérée jusqu'ici comme la plus mortelle depuis Jeanne, en 2004, a fait plus de soixante morts et des milliers de familles sinistrées.
Plusieurs zones touristiques ont été gravement endommagées. Les routes défoncées et les ponts écroulés rendent inaccessibles bon nombre de régions à vocation touristique. Dans son intervention, le ministre du Tourisme, Patrick Délatour, dit avoir fait l'inventaire des impacts de Noël sur ce secteur. « Des hôtels et des plages à Jacmel et dans le Sud ont subi de graves dommages », a-t-il dit. Le ministre Délatour en a profité pour plaider en faveur de la valorisation du patrimoine touristique haïtien. « La richesse patrimoniale, soutient-il, doit être incorporée dans la gestion des risques et désastres naturels. »
Les Haïtiens n'étaient pas les seuls à vouloir défendre et attirer l'attention sur leurs problèmes particuliers. La majorité des participants ont plaidé avec fermeté sur la nécessité de renforcer la capacité de résilience de la Caraïbe aux intempéries. C'est le cas d'un représentant de la Colombie. S'adressant à l'assistance, il a invité ses confrères à créer un fonds spécial pour gérer les problèmes liés aux catastrophes naturelles dans la région. « Si le Mexique, un pays qui a une plus grande capacité en cette matière que les autres pays de la région, a créé le fonds nommé « Fondem », on peut également en créer un pour subvenir aux besoins des victimes lors des désastres. »
Les pertes énormes en vies humaines, bétail et production agro-industrielle enregistrées en République dominicaine lors du passage du cyclone Noël n'ont pas laissé indifférent l'ambassadeur dominicain accrédité à Port-au-Prince, Jose Serulle Ramia. Même si la Banque interaméricaine de Développement (BID) donne du financement et des crédits aux pays victimes ou qui présentent une vulnérabilité certaine aux intempéries, le diplomate dominicain se dit inquiet. « Je suis inquiet de ces modèles de financement. Pourquoi ne pas aménager un plan régional d'aménagement, un plan réel qui puisse répondre aux effets des cyclones dans la Caraïbe », a-t-il demandé aux deux intervenants de la BID, Cassandra Rogers, une spécialiste des catastrophes naturelles, et Simon Young, superviseur du programme de mécanisme d'assurance dans la Caraïbe. Ces deux spécialistes avaient, plus tôt, entretenu l'assistance sur les stratégies de la BID dans le financement et la gestion des risques liés aux catastrophes naturelles.
Après la première journée de travail, les 25 délégations de l'AEC présentes à cette conférence vont continuer les débats. Haïti et les autres pays membres de l'AEC vont présenter vendredi un ensemble de résolutions qui permettront de gérer de façon efficace les risques liés aux catastrophes naturelles dans la grande Caraïbe.
Jean Max St Fleur
tmaxner@yahoo.fr
http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=50813&PubDate=2007-11-15
Une fenêtre ouverte sur Haïti, le pays qui défie le monde et ses valeurs, anti-nation qui fait de la résistance et pousse les limites de la résilience. Nous incitons au débat conceptualisant Haïti dans une conjoncture mondiale difficile. Haïti, le défi, existe encore malgré tout : choléra, leaders incapables et malhonnêtes, territoires perdus gangstérisés . Pour bien agir il faut mieux comprendre: "Que tout ce qui s'écrit poursuive son chemin, va , va là ou le vent te pousse (Dr Jolivert)
vendredi 16 novembre 2007
La Caraibe est vulnérable, Haïti l'est davantage
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