Google

mercredi 14 novembre 2007

Echec d’une séance en Assemblée nationale pour la ratification d’un important accord de prêt entre Haïti et Taïwan

Enjeu : 30 millions de dollars pour l’acquisition d’équipements de travaux publics ; 20 millions pour l’achat de 300 autobus
mardi 13 novembre 2007,
Radio Kiskeya

La séance en Assemblée nationale de ce mardi destinée à la ratification d’un accord de prêt de 50 millions de dollars de la « Land Bank » de Taïwan à Haïti a dû être renvoyée à jeudi matin, faute de quorum au niveau des députés.
Après trois suspensions de séance justifiées par l’absence de quorum, le président de l’Assemblée nationale, le sénateur du Sud-est Joseph Lambert, a stigmatisé l’attitude des députés qui ont choisi de partir, en raison de « l’état lamentable des infrastructures routières du pays, aggravé par la tempête tropicale Noël ». De nombreux autres parlementaires ont tout aussi bien critiqué ceux de leurs collègues qui ont décidé de « fuir le débat » en laissant furtivement le Palais législatif.
L’accord de prêt en question vise à doter le Conseil National d’Equipements (CNE) de nouveaux équipements devant permettre au gouvernement d’entreprendre de grands travaux d’infrastructure. Trente millions de dollars sont prévus à cet effet. Les vingt autres millions devraient servir à l’achat de 300 autobus destinés au transport public. Haïti aurait jusqu’à décembre prochain pour bénéficier de ce prêt.
Alors que les discussions allaient bon train au Parlement sur l’opportunité de ratifier un tel accord de prêt, un scandale a éclaté autour de la liquidation apparente d’une partie assez importante des équipements du CNE sous le gouvernement de transition de Gérard Latortue (2004-2006).
De nombreux parlementaires ont alors conditionné leur vote non seulement à des explications du gouvernement sur ce dossier, mais aussi à la mise en mouvement de l’action publique contre tous ceux qui y sont impliqués. D’autres parlementaires ont exigé pour leur part que le gouvernement donne des garanties claires sur les nouvelles dispositions prises en vue de gérer convenablement, si le prêt est accordé, le nouveau parc d’équipements du CNE et les 300 autobus.
Une entente semblait pourtant avoir été conclue lundi soir sur la ratification de l’accord entre le chef de l’Etat, René Préval, et des membres de commissions parlementaires, sur la base des garanties exigées par les membres de celles-ci.
Avant la séance en assemblée nationale, la Chambre des députés a voté un projet de loi relatif au statut et à l’organisation de l’Ecole de la Magistrature. Selon les modifications apportées au projet de loi par les députés, l’Ecole de la Magistrature devrait être désormais placée sous la tutelle du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire. Elle relève quant à présent du Ministère de la justice et de la Sécurité publique. [jmd/RK]
http://www.radiokiskeya.com/spip.php?article4414
Commentaires :
La semaine dernière, certains médias faisaient écho de déclarations troublantes et fracassantes de membres du Sénat autour de la flagrante dilapidation des équipements du CNE. Cependant ces sénateurs se disait malgré tout favorables au vote à ce prêt presque sans conditions. Cela restait un peu croque-gorge dans la mesure ou il est très facile de se dire que ces fonds courent le risque de s’évaporer entre les mailles des fonds de particuliers proches du pouvoir. Comme d’habitude dirait-on.
La détermination du gouvernement à mener une vraie lutte contre la corruption doit se démarquer des habitudes ancestrales d’enquêtes jamais abouties.
Maintenant il est question de garanties données par le chef de l’état aux membres de l’assemblée hostile au principe de ce prêt sans élucider le mystère qui plane sur le CNE.
De quelles garanties s’agit-il ?

Aucun commentaire: