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jeudi 11 octobre 2007

Valse-hésitation au sein du pouvoir sur le sort du CEP : Un ministre confirme la dissolution, la Présidence nie toute décision

Un proche collaborateur du chef de l’Etat attribue les propos de Joseph Jasmin à ceux d’un chef de parti, mais l’intéressé persiste et signe ; Micha Gaillard de la FUSION dément la version du porte-parole du gouvernement et entretient l’espoir sur le maintien des conseillers électoraux
mercredi 10 octobre 2007,
Radio Kiskeya

L’annonce de la dissolution du Conseil Electoral Provisoire (CEP), pleinement assumée par le ministre Joseph Jasmin, semblait avoir plongé l’administration Préval/Alexis dans la confusion et une succession de contradictions alors que des réactions fusaient de toutes parts.
La Présidence a catégoriquement nié qu’une décision ait été déjà prise, se bornant à indiquer que seules des opinions ont émises à la fois pour et contre le renvoi de l’institution électorale. Démentant implicitement les affirmations du ministre chargé des relations avec le Parlement et porte-parole du gouvernement, un proche collaborateur du Président René Préval a déclaré à Radio Kiskeya, sous le couvert de l’anonymat, qu’il s’agissait simplement d’une réunion de consultation avec les partis représentés au sein de l’équipe gouvernementale et quelques parlementaires. Il précise que si la mise à l’éviction du CEP est effective, elle fera l’objet d’une communication officielle.
Selon la même source, M. Jasmin se serait exprimé en sa qualité de leader de la Plate-Forme Lespwa (Espoir) à laquelle appartient le chef de l’Etat. Cependant, dans ses déclarations, l’intéressé, qui revendique d’ailleurs rarement le titre de dirigeant de parti, s’est exprimé au nom de l’Exécutif avec une assurance inébranlable. Il a répété qu’un "consensus a été trouvé"sur la nécessité de renvoyer l’organisme électoral dont "les provisions légales sont épuisées". Joseph ajoute qu’outre sa caducité, le CEP est totalement discrédité en raison de sa répution d’institution "fertile en incidents" et qui "agresse la morale moyenne".
Mardi soir, explique-t-il, tous les dirigeants politiques étaient unanimes à reconnaître que cette situation était inacceptable et se sont engagés à trouver d’ici le 17 octobre une formule consensuelle concernant la création d’un nouveau CEP et la définition de son mandat.
Toutefois, cette version des discussions a été catégoriquement rejetée par Micha Gaillard. Le secrétaire général du parti Fusion des Sociaux-Démocrates, qui était aussi présent au Palais National (siège de la Présidence), a démenti qu’une entente ait été dégagée sur la dissolution du Conseil Electoral. Il a souligné que l’objectif n’était pas de procéder à des délibarations, mais de poursuivre des consultations qui doivent être élargies à d’autres acteurs tels les parlementaires, la société civile et le secteur privé des affaires.
Tout en reconnaissant que le point de vue de la FUSION était minoritaire face à la position exprimée par les autres participants, M. Gaillard a estimé que tout n’était pas encore perdue dans la lutte visant à sauvegarder le CEP et à éviter au pays une nouvelle période d’instabilité. Outre la formation politique social-démocrate, la Plate-Forme Lespwa, l’Organisation du Peuple en Lutte (OPL), l’Alyans Demokratik et l’UNION étaient représentés.
La polémique entre partisans et adversaires de la mise à l’écart du Conseil Electoral porte également sur le lieu de la rencontre de mardi. Si le responbable anonyme de la Présidence prétend qu’elle s’est tenue au domicile de René Préval, en revanche, Micha Gaillard révèle que tout s’est passé dans les appartements privés du chef de l’Etat, mais bel et bien au siège de la Présidence.
Pour leur part, les conseillers électoraux, frappés d’interdiction de départ et menacés d’arrestation par le chef du parquet de Port-au-Prince, Claudy Gassant, attendaient d’être officiellement fixés sur leur sort. Après avoir dû annuler la conférence de presse hebdomadaire en raison de la précipitation des événements, mercredi à la mi-journée ils ont quitté le siège du CEP avec des expressions de doute et de déception. Leur départ en ordre dispersé -après de longues minutes de silence sous l’effet de l’émotion- ressemblait à un abandon définitif des lieux souhaité tout haut par certains, mais amèrement regretté par d’autres. spp/Radio Kiskeya
http://www.radiokiskeya.com/spip.php?article4254

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