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jeudi 26 juillet 2007

Le lignite, alternative (au charbon de bois) oubliée... ressuscitée ( contre la déforestation en Haïti)


Le gisement de lignite de Maïssade est estimé à 9 millions de tonnes métriques. Connu depuis 1980, ce charbon fossile qui constitue une alternative au charbon de bois, mais oubliée est en passe d'être ressuscité.
Le lignite est un charbon fossile. Véritable alternative au charbon de bois, on le trouve à même le sol à Maïssade, une commune du Plateau Central.
Composé de 70 % de carbone, ce gisement de couleur noir ou brun est estimé à 9 millions de tonnes métriques. Sa teneur en souffre est cependant importante, selon des experts allemands l'ayant analysé en 1980, pour le compte de l'USAID.
Selon le ministre de l'Environnement Jean Marie Claude Germain, des discussions sont en cours entre des entrepreneurs haïtiens et étrangers en vue d'exploiter le lignite de Maïssade.
L'idée est de monter une usine de briquetage de lignite en Haïti afin d'offrir une alternative au charbon de bois, explique-t-il.
« La zone métropolitaine, à elle seule, consomme 60 % de charbon », ajoute le ministre.
« Une fois l'alternative offerte, des dispositions seront prises pour bloquer le commerce de charbon. Sur les routes et dans les ports de cabotage, des mesures coercitives seront prises contre les contrevenants », prévient M. germain.
« Sans la reforestation ou le reboisement des 30 bassins versants stratégiques, le pays est appelé à disparaître », indique-t-il comme pour attirer l'attention sur la nécessité d'agir rapidement.
Selon Jean Marie Claude Germain, le lignite offre effectivement une bonne alternative énergétique afin de réduire la pression sur ce qui nous reste de forêt.
A l'instar d'un relationniste, il convainc, en argumentant sur les mérites du briquetage.
« Avec une briquette de lignite, on a quatre heures de cuisson. Et une briquette devra coûter entre 10 et 15 gourdes. Un avantage par rapport à la marmite de charbon de bois qui coûte 25 gourdes », argumente-t-il.
S'agissant du réchaud, il devra coûter autour de 500 gourdes, poursuit le ministre qui voit aussi un moyen d'exploiter l'argile du Plateau Central.
« Le foyer de ce réchaud est en argile et l'argile se trouve, lui aussi, à profusion dans plusieurs communes du département du Centre », clame-t-il.
Une bonne gestion de l'environnement doit être le corollaire de la démarche de réduction de la pauvreté, fait-il valoir.
Jean Marie Claude Germain, qui plaide en faveur d'une action intelligente impliquant tous les secteurs de la vie nationale pour la réhabilitation de l'environnement, dit souhaiter que l'on ait à l'esprit la relation intime existant entre pauvreté et environnement.
Une relation qui n'a pas été faite, 27 ans après, dans ce pays au potentiel inexploité où l'on verse des larmes de crocodile sur les 2000 morts des Gonaïves suite au passage de la tempête Jeanne. Une tempête dont les dégâts ont été estimés à 10 milliards de gourdes, soit 265 millions de dollars américains.
L'exemple du lignite de Maïssade, une alternative au charbon de bois, connue, oubliée, est un bon exemple.
Mieux vaut tard que jamais, dira-t-on, pour se donner bonne conscience.

Roberson Alphonse
robersonalphonse@yahoo.fr

http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=46557&PubDate=2007-07-25

Version espagnole disponible sur http://haiti’crema-y-nata.blogspot.com
Roberson Alphonse
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Ceci mérite un commentaire :
Ce serait ne pas faire honneur au Nouvelliste et à son journaliste que de commencer par dire que cet article revêt une importance capitale dans la conjoncture… actuelle ( ?) de toujours (la déforestation ne datant pas d’aujourd’hui !).

Il reste néanmoins inconcevable que dans la logique de la résolution des problèmes écologiques extrêmement graves que confronte Haïti qu’un programme visant a stopper net la taille et la coupe des arbres ne soit pas appliqué de façon énergique et compulsive.

Oui, les réponses sont toujours les mêmes, un état qui a fui ses responsabilités pour se prostituer aux intérêts –toujours les mêmes- d’un groupe. Il faudrait, oui il faudrait bien qu’un jour que cela s’arrête et ceci à n’importe quel prix car il y va de la survie de la nation.

Ceci pourrait donner des idées aux volontaires désireux de résoudre un problème ponctuel avec des solutions efficaces et durables.
La diaspora française, organisée comme il faut, selon les nouvelles orientations de la politique extérieur du gouvernement du Président Sarkozy pourrait porter une valeureuse contribution dans ce domaine !

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