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mardi 19 juin 2007

SELON LA CIDH / Le Pénitencier national: « un enfer dans la capitale haïtienne »

Par Ladenson Fleurivalladenson@lematinhaiti.com
« La solution ne réside pas dans la construction d’autres prisons, mais dans le respect de la justice »La Commission interaméricaine des droits humains, au cours d’une conférence de presse portant sur la situation des droits des personnes privées de liberté, qualifie le Pénitencier national d’un « enfer dans la capitale haïtienne ».À l’issue d’une visite d’information au plus grand centre carcéral du pays, le rapporteur et président de la CIDH, Florentin Melendez, se dit alarmé de la situation des détenus, particulièrement dans leur cellule. « C’est la pire prison que nous ayons visitée jusqu’à présent », a laissé entendre le rapporteur, qui renchérit : « C’est inacceptable en terme humain. Une société ne peut pas accepter une prison dans une telle situation, les prisonniers se trouvent dans des conditions abjectes ». Sur demande du gouvernement, une délégation de la CIDH, conduite par Florentin Melendez, séjourne dans le pays, du 17 au 20 juin, en vue d’observer et de recueillir des informations sur la situation des droits humains en Haïti. Le rapporteur et président de la commission, rapporte avoir relevé, au Pénitencier national, un taux de précarité très élevé ; la surpopulation bat son plein ; les services de base : eau potable, électricité, alimentation manquent. « Ce sont des personnes abandonnées par la justice », a résumé Florentin Melendez. Au terme de la visite de la CIDH au Pénitencier national, M. Melendez a conclu que la situation des détenus au Pénitencier n’est pas compatible aux aspirations des sociétés civilisées.« La plupart des personnes incarcérées le sont pour des délits mineurs. Bon nombre d’entre eux sont en situation de détention préventive prolongée ; certains d’entre eux n’ont pas d’avocats pour assurer leur défense. Dans les cellules, des mineurs partagent la même cellule que des adultes […]. Nous avons relevé un degré de sensibilité et de préoccupation chez le personnel pénitentiaire, mais cela ne suffit pas ». Que faire dans cette situationLa CIDH préconise le renforcement du système pénal dans le pays. Selon Florentin Melendez, il faut faire un relevé de la population carcérale au Pénitencier national : combien y a-t-il de détenus ? Pourquoi sont-ils enfermés ? Combien de temps ont-ils en prison ? Ont-ils un avocat ?Florentin Melendez recommande aussi de s’intéresser au temps de peine encourue par les détenus, et également à la situation inhumaine dans les centres d’incarcération. Le rapporteur promet que la CIDH va accompagner le gouvernement dans cette démarche, mais précise qu’il revient à l’État et au peuple haïtien de résoudre ce problème, non par la construction d’autres prisons, mais surtout en appliquant la loi et la justice.« Les détenus sont privés de libertés. Il est important de ne retenir que ceux qu’il est nécessaire d’y garder », a estimé le rapporteur, appelant à une plus grande sensibilité de la part des juges.Dans d’autres pays, soutient-il, cette situation, pourtant évitable, déboucherait sur de graves mutineries. « Conséquemment, je crois que la société et l’État doivent avoir un regard humain en terme d’assistance. Et la commission interaméricaine va les accompagner dans ce processus, pas seulement en dénonçant les violations des droits humains, mais aussi en essayant de partager les bonnes pratiques observées dans d’autres pays », a conclu le rapporteur. La délégation devra s’entretenir avec de hauts fonctionnaires de l’État, visiter des prisons pour femmes et enfants et soumettre aux autorités un rapport définitif sur les conditions des droits humains dans le pays. La délégation repart ce 20 juin.mardi 19 juin 2007
http://www.lematinhaiti.com/PageArticle.asp?ArticleID=6558

CLAIRE LYDIE PARENT : « Sauvons Pétion-Ville... ensemble »

Les trottoirs aux piétons, la rue aux voitures, les marchés aux marchandes.Ces jours-ci, la circulation est fluide au bas de la rue Metellus, au niveau du cimetière de Pétion-Ville. Les chauffeurs sont ravis. « Lidi ap fè you bel travay », nous confie Gérald un chauffeur de tap-tap, assurant le trajet Pétion -VilleFrères. En effet, l’une des premières actions du nouveau maire de Pétion-Ville, et des maires assesseurs a été de s’attaquer au problème de l’obstruction des artères principales de Pétion-Ville. Résultats : de nombreuses rues sont maintenant « voiturables » puisque progressivement dégagées de l’utilisation illégale des trottoirs et parties de chaussée par des marchands et marchandes ambulants ou installés. Le maire Claire Lydie Parent annonce donc les couleurs très tôt. Dans le style qu’on lui connaît, elle a abordé, tambour battant, son nouveau mandat (Mme Parent a déjà été élue deux fois maire de cette commune). Tout en affichant des ambitions qui semblent à la hauteur des défis qui l’attendent, elle multiplie les rencontres avec les citoyens de Pétion-Ville et tient à tous le même langage : « Sans vous, je ne peux rien ». Partout, elle insiste, persiste et interpelle: « Venez sauver PétionVille avec nous ». C’est essentiellement sur ces notes de ralliement que Claire Lydie Parent axe ses interventions publiques. Cet appel semble ne pas laisser les PétionVillois indifférents. Les rencontres avec le maire se multiplient et des comités mixtes sont en formation. Inédit, dira-t-on. Effectivement quand on connaît la réticence des membres de nos secteurs tant privé que public à se mettre ensemble pour travailler au bien de la collectivité.Le Matin s’est intéressé de près aux actions et au programme du nouveau maire. Pour plusieurs raisons. D’abord, pour rester fidèle à notre ligne éditoriale qui nous invite à faire valoir les actions des serviteurs publics qui contribuent au développement et à la modernisation de notre commune. Ensuite parce que, au Matin, nous sommes conscients de l’importance d’un accompagnement du quotidien dans les efforts liés à l’émancipation de Pétion-Ville, une commune qui reste et demeure le secteur de l’agglomération de la capitale jouissant des meilleures dotations en matière d’urbanisation, de voirie. Une commune qui se transforme à vue d’œil en poumon des activités financières, sociales, touristique et mondaines de la capitale. Une commune qui connaît depuis plus de 20 ans un boom immobilier sans précédent. Une commune qui accueille chaque jour les bureaux de grandes entreprises jadis localisées au centre-ville de Port-au-Prince, à Delmas ou à Bourdon. Au Matin, nous sommes conscients des difficultés rencontrées par la nouvelle administration communale et de celles à venir. Par exemple, nous sommes témoins des difficultés des agents de cette administration qui, avec pour toute arme leur volonté d’accomplir une tâche difficile, mine renfrognée des fois, large sourire en d’autres circonstances, essayant toutes les formules pour faire obtempérer les étalagistes et marchandes récalcitrantes. Souvent, ils sont obligés de saisir des paniers de provisions alimentaires. Cette situation soulève la colère des marchandes qui fustigent cette façon de faire des autorités municipales. Souvent la tension monte. Quand on pense au peu d’alternatives offertes à ces marchandes, on ne peut qu’être compréhensif de leurs situations peu envieuses. Où aller ? Que faire pour ces vaillantes femmes qui n’ont qu’un objectif : survivre ? Le dilemme est de taille. Il ne devrait pas interpeller seulement le maire de Pétion-Ville, mais les autorités centrales. Pétion-Ville peut être un modèle, un projet pilote à répéter un peu partout. Mais il faut commencer quelque part. L’initiative du nouveau cartel municipal visant à redorer le blason de Pétion-Ville en s’attaquant à ce problème est appréciable, mais restera lettre morte tant que cet effort ne rassemble pas les ressources, l’attention des intervenants clés que peuvent être les bailleurs de fonds, le gouvernement, le secteur privé et les associations de citoyens regroupés en comité.
Le Matin encouragera tous les efforts allant dans ce sens, notamment ceux du secteur privé qui doit pouvoir intervenir pour aider au financement d’études préalables à la mise en place d’une police municipale, au curage des ravines, à la construction des cinq ponts devant améliorer considérablement la circulation des véhicules, donc réduire les embouteillages. Un investissement même modeste pourrait permettre au moins la réalisation des ponts de la Rue Pinchinnat (niveau Place Saint-Pierre) et de la rue Dargun (niveau Place Boyer). Pour la route de Marlik, le maire se rappelle que la compagnie Vorbe & Fils avait accepté de travailler à crédit. C’est là, dit-elle, que la crédibilité d’un maire rentre en ligne de compte. Et d’ajouter : « Il est important que je puisse convaincre encore et toujours des firmes du privé à contribuer de la sorte ». Le message est lancé dans les colonnes du Matin.
C’est dans une atmosphère empreinte de cordialité et de simplicité que le maire Claire Lydie Parent a été reçue dans les locaux du Matin par une délégation du Conseil d’Administration présidée par le 1er vice-président du journal, Jerry Tardieu, accompagné de Lionel Trouillot et de Françoise Auguste Marzouka, respectivement responsable de la section culturelle du journal et trésorière de notre Conseil d’Administration. Dans une interview exclusive accordée au Matin, elle a confié à nos journalistes, Alix Laroche, Evens Sanon et Sylvestre Fils Dorcilus, que la tâche n’était pas facile et qu’elle était sérieusement préoccupée par la dégradation accélérée de la commune. Elle promet néanmoins, à l’orée de son mandat, qu’en dépit du manque évident de moyens, son administration fera face aux défis. Enthousiaste et catégorique, elle annonce la matérialisation en cours et la réalisation prochaine de toute une série de projets visant à améliorer l’image de Pétion-Ville, aux plans de l’environnement, de la circulation automobile, des services publics en général, de l’éducation en particulier. Son slogan, lancé haut et fort, le jour de son investiture, reste et demeure : « les marchés pour les marchandes, la rue pour les machines, et les trottoirs pour les piétons». Voici dans cette édition (p. 2 et 3) les propos que nous avons recueillis de Mme Claire Lydie Parent. Le Matin qui a son siège social dans la commune tient à demeurer attentif aux actions du nouveau Conseil municipal. Tout ce qui va dans le sens de la bonne gestion, de l’amélioration de la qualité de vie des citoyens et citoyennes, dans la sauvegarde du bien public et de la modernisation de notre communauté sera souligné avec force. Naturellement, nous demeurerons vigilants et particulièrement critiques dans le cas où, par inertie, gestion défaillante et mesures inadéquates, la nouvelle administration déçoit les espérances de ses administrés. Mme Parent a exprimé avec conviction sa foi dans la réussite de la politique qu’elle entend conduire.lundi 18 juin 2007
http://www.lematinhaiti.com/PageArticle.asp?ArticleID=6520

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