Google

jeudi 28 juin 2007

Redonner à (Pétion-Ville) la ville son visage d'antan

Pour le citoyen, s'impliquer dans le développement de sa communauté est une obligation. Le CUSM y croit. Il vient d'ailleurs de remettre au maire de Pétion-Ville les actes d'un colloque sur l'évolution de cette commune.
« Le développement local ne peut prendre corps sans une participation citoyenne », a soutenu fermement la présidente du Comité d'union et de support aux municipalités (CUSM), Jeannine Millet.
Mme Millet qui s'adressait à la cinquantaine de gens participant, ce mercredi, à une causerie sur la problématique de l'évolution de Pétion-Ville à l'Hôtel Villa Créole a attiré l'attention de l'assistance sur l'ampleur de l'intervention que réclame Pétion-Ville.
Tout a commencé...

Fondée le 23 septembre 1831 sous la présidence de Jean-Pierre Boyer, Pétion-Ville a été choisie au départ comme une ville de défense pour garder les archives de l'armée haïtienne contre toute éventuelle attaque des Français. Devenue dans les années 1970 le lieu de résidence des élites du pays, la commune fait face à des obstacles majeurs dont l'explosion démographique.
Ce phénomène a eu de sérieuses répercussions sur la commune. Construite au départ pour accueillir quelques centaines d'habitants, Pétion-Ville connaît depuis un certain temps une croissance urbaine accélérée.
La commune, pressurée par la migration sociale, compte aujourd'hui près 300.000 habitants et est pratiquement ceinturée de bidonvilles. Conséquemment, déplore l'ingénieur Leslie Voltaire, intervenant aux débats de ce mercredi, Pétion-Ville sombre dans une véritable congestion entravant ainsi la circulation entre véhicules, marchands et piétons.
Quartiers précaires au lieu de bidonvilles
Le problème d'urbanisme que connaît Pétion-Ville, soutient l'architecte et urbaniste Mme Dominique Mathon, est surtout observé dans les quartiers dits précaires. Une appellation préférée au concept bidon-ville. C'est-à-dire des quartiers où les normes d'occupation de l'espace physique, juridique, foncier et immobilier ne sont pas du tout respectées. Ces quartiers sont aussi caractérisés par la faiblesse des revenus des ménages, la prédominance d'unités informelles, le taux élevé de chômage. Mais surtout par le rationnement difficile en eau potable.

Dans certains quartiers de Pétion-Ville, notamment à Nérette, l'accès à l'eau n'est pas du tout facile, son traitement non plus. Les habitants sont obligés de faire la queue du matin au soir chez des rares particuliers raccordés à la CAMEP.
Tout comme dans diverses régions de la capitale, à défaut de l'eau de robinet, certains consommateurs ont recours à l'eau de pluie, aux puits artésiens ou aux camions-citernes. Des sources d'approvisionnement qui, le plus souvent, ne répondent pas aux normes en ce qui a trait à la qualité de l'eau.
Des problèmes d'ordre écologique ont aussi altéré l'image de cette ville aux attraits touristiques reconnus. Pétion-Ville, souligne l'architecte Leslie Voltaire, est sujette aujourd'hui à des risques sismiques et à des glissements de terrain à cause de l'exploitation anarchique des carrières de sable qui se fait dans les hauteurs de cette commune.
Par contre, Pétion-Ville dispose d'importantes réserves foncières qu'on peut exploiter à bon escient. Plusieurs services de santé, dont des dispensaires, des cliniques médicales, des centres hospitaliers y sont disponibles ...« Mais, ça ne suffit pas vu l'explosion démographique qui prévaut dans la commune », fulmine Leslie Voltaire aux participants visiblement accrochés à ses lèvres. Pierre-Marie Boisson qui intervenait en la circonstance a plaidé en faveur d'un plan d'aménagement de la commune, une amélioration et intégration sociale des bidonvilles pour une récupération réelle de Pétion-Ville.
Un souci partagé à l'unanimité par la cinquantaine de participants à la causerie sur la métamorphose de Pétion-Ville. Cette rencontre déroulée en présence de diverses personnalités du gouvernement, notamment le président de la Chambre basse, Pierre Eric Jean Jacques, le député de Pétion-Ville, Steven Benoît, a été l'occasion pour les responsables du CUSM de lancer officiellement la diffusion des actes du colloque tenu en juin 2004 autour du thème « Pour une Pétion-Ville fière et digne ».
Trois ans après, les organisateurs de cette réflexion citoyenne ont une nouvelle fois réuni le secteur public et privé de cette ville, vieille déjà de 176 ans, autour des problèmes qui bouleversent cette commune. La présidente du CUSM, Jeannine Millet, en a donc profité pour soumettre un exemplaire des actes de ce colloque à la nouvelle équipe municipale de Pétion-Ville.
Jean Max St Fleurt

maxner@yahoo.fr
http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=45473&PubDate=2007-06-27

Aucun commentaire: