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jeudi 28 juin 2007

Prendre le taureau par les cornes

(Commentaire inspiré par la lecture de l’article publié par Alter Presse sous le titre : Haïti-Rép. Dominicaine : La plate-forme GARR critique le laxisme des autorités sur le trafic et la traite de personnes http://www.alterpresse.org/spip.php?article6142)

Et si jamais par un concours de circonstances Haïti arrivait à résoudre les problèmes sociaux économiques qui font du pays l’un des plus pauvres et les plus instables du monde, que deviendraient ces associations spécialisées dans le plaidoyer et la critique ?
Le trafic humain, la traite des personnes, la fuite des cadres et des cerveaux, les enfants en adoption, les restvaek, sont autant d’éléments témoignant de l’ensemble des incapacités de l’Etat à offrir des conditions de vie dignes de l’espèce humaine aux haïtiens. Considérer séparément chacun de ces problèmes équivaut à se tirer les draps car la solution de tous et de chacun de ces tares passe par la mise en œuvre d’une vraie politique visant à améliorer les conditions de vie de tous les haïtiens.
Critiquer le laxisme des autorités face à un problème datant de plusieurs décennies, réclamer une meilleure surveillance des lignes frontalières dans un pays en proie aux gangs armés et à la délinquance généralisée tandis que beaucoup de secteurs de la société ne voient pas d’un bon œil la constitution d’une force armée pour assurer la sécurité du pays ce sont des attitudes traduisant notre façon de laisser passer les chèvres d’abord et fermer les portes ensuite.
Il faut et il fallait prendre le taureau par les cornes. Aujourd’hui, il est facile de constater que le vrai problème d’Haïti n’est pas exclusivement un manque de ressources. La preuve par deux s’affiche dans le fait que plusieurs ministères n’ont pas pu boucler leur budget par une incapacité d’élaborer des programmes conséquents.
Ce souci vient du fait que nous avons voté et laissé voter un président sans programme et sans équipe de gouvernement. Et, il se vante encore d’avoir gagné des élections sans faire de campagne !
Sans aucun doute, le bastion qui a voté René Preval est constitué particulièrement de citoyens venant de ces couches vulnérables. Les arrangements politiques ont pondu un gouvernement tenant compte de certaines susceptibilités du momentum politique au mépris flagrant des capacités et des compétences des fonctionnaires à mener une politique cohérente basée sur un programme solide définissant un itinéraire transparent et droit.
Aujourd’hui la nation haïtienne observe ce magicien avec une attention particulière de façon à pouvoir deviner par quel tour de passe-passe il va sortir un sujet de surprise ou d’admiration de son chapeau.
La solution de tous et de chacun des grands problèmes de ce pays doit être inscrit dans un plan minutieusement établi selon la hiérarchie des priorités. Tout ne peut pas se faire tout de suite et en même temps. La population doit par son activité militante et participative orienter et pousser à orienter les choix.
La migration et les voyages clandestins ont leurs supports dans la misère et la pauvreté qui déciment l’espoir et l’espérance des haïtiens. Il serait incohérent de vouloir monter un budget pour renforcer la vigilance au niveau de la frontière avec la République Dominicaine ou se procurer d’instruments de navigation pour surveiller les côtes d’où partent les boat people.

Si la situation économique du pays s’améliore, les haïtiens des couches défavorisées et vulnérables cesseront de quitter à n’importe quel prix le pays.

L’effort des organisations expertes en plaidoyer devrait se concentrer dans ce sens. Elles devraient aussi expliquer aux citoyens comment choisir leurs dirigeants en étant un peu plus exigeant sans se laisser berner par le populisme bon enfant qui a toujours été un misérable leurre.
Il faut aller aux sources et prendre le taureau par les cornes.

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