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vendredi 16 mars 2007

WYCLEF JEAN EN DIGNE AMBASSADEUR D'HAITI...

Wyclef plaide en faveur d'HaïtiLa star planétaire haïtienne de la musique américaine, Wyclef Jean, a été invité mardi au Congrès des Etats-Unis, à Washington, pour témoigner sur les besoins de développement d'Haïti et pour solliciter une assistance accrue des Etats-Unis au pays le plus pauvre de la région.
Wyclef Jean, récemment désigné ambassadeur itinérant par le président René Préval, a été reçu par les membres de la sous-commission des affaires étrangères, chargée des affaires hémisphériques, au Congrès des États-unis. Le rappeur et musicien haïtien, qui a gagné plusieurs prix d'excellence dont le prestigieux Grammy Award, a expliqué aux influents congressmen les difficultés auxquelles fait face le peuple haïtien, frappé par la pauvreté et l'analphabétisme.
Wyclef Jean, qui participait pour la première fois à une séance d'audition (un hearing) au Congrès américain, a mis l'accent sur le pourcentage très élevé d'enfants non scolarisés en Haiti. Cependant, il a parlé d'espoir pour Haïti, vu le climat d'entente qui semble exister parmi les différents partis politiques pour faire avancer les choses. « C'est la première fois de ma vie que je vois des partis politiques essayant de travailler ensemble main dans la main », a déclaré Wyclef devant la sous-commission des affaires étrangères du congrès. Le chanteur et compositeur de renommée internationale a indiqué que son pays avait besoin d'assistance dans les domaines de l'éducation, du tourisme et dans d'autres secteurs socio-économiques vitaux pour l'avenir du processus de développement du pays.
Toutefois, Wyclef a précisé que les premiers qu'il aimerait voir agir, ce sont les Haïtiens eux-mêmes. Il pense que le pays doit mettre son artisanat au service de la cause du développement, puisqu'Haiti a des avantages comparatifs très intéressants dans ce domaine. Wyclef croit qu'il faut également engager davantage les Haïtiens vivant à l'étranger dans le processus de développement du pays et faire en sorte qu'ils investissent davantage dans leur pays d'origine. Il a convié les parlementaires américains à user de leur influence auprès de l'administration Bush pour que celle-ci mette en oeuvre aussi tôt que possible la loi HOPE qui permettra à Haïti d'exporter vers les Etats-Unis des produits dérivés du textile sans payer de droits de douane. Cette loi a déjà été votée par le Parlement américain et signée par le président Bush. Toutefois, avant la mise en application effective de cette loi, l'Exécutif américain doit vérifier si les conditions objectives de son application, dans le pays bénéficiaire, sont réunies.Wyclef a conclu sa déclaration en invitant, dans son style à lui, les congressmen à augmenter l'aide américaine à Haïti. « Vivre pour soi-même, c'est vivre égoïstement, mais vivre pour les autres, c'est vivre éternellement », a déclaré Wyclef faisant des vers en anglais, rimant égoïstement ( selfishly) avec éternellement ( eternally) . Selon le Miami Herald, les membres du Congrès se sont confondus en éloges pour le fils de la Croix- des - Bouquets devenu superstar mondiale. « Nous avons besoin davantage de gens comme vous », a lancé le congressman démocrate du New Jersey, Donald Payne.
Le président de la sous-commission des Affaires étrangères, le démocrate de New York, Eliot Engel, a souligné le fait que la présence de Wyclef a incité un nombre plus important de congressmen à assister au hearing.« Parfois, nous avons des problèmes pour convaincre des congressmen à assister à nos auditions », a dit le chairman Engel. « Cependant, en raison de votre présence, tout le monde veut assister », a confessé à Wyclef le puissant chairman de la sous-commission des affaires étrangères, chargé des affaires hémisphériques, Eliot Engel.Wyclef Jean, qui a témoigné seul, semble avoir fortement impressionné les congressmen tant du côté des Démocrates que des Républicains.
« Mon dieu (my God), vous avez de grandes idées », s'est exclamé le congressman républicain de l'Indiana, Dan Burton. Fait inhabituel souligné par le correspondant de McClatchy Newspapers à Washington, Pablo Bachelet, un officiel de premier rang de l'agence américaine pour le développement international (USAID), Adolfo Franco, qui devait également être entendu, a été relégué au second panel. Adolpho Franco est le principal représentant de l'USAID pour toute l'Amérique latine. Il décide sur des millions et des millions de dollars d'assistance pour la région. Mais le Congrès avait préféré donner la priorité à Wyclef. Le journaliste américain a souligné que Wyclef était élégamment vêtu, en cravate, quand il est arrivé mardi au Congrès américain.
A une question des journalistes relative au fait qu'il a dû porter une cravate tandis que les stars comme lui aiment surtout s'habiller en tenue cool, décontractée, Wyclef a répondu ce qui suit : « Ce que nous avons appris en grandissant dans le monde du hip-hop, c'est que si j'ai 36 ans, je ne peux pas agir comme si j'en avais 21 », a-t-il dit. « Ma mère me 'tuerait' si je devais me présenter devant le Congrès en... jeans », a plaisanté Wyclef. Celui que les critiques présentent comme l'une des plus grandes figures du rap et du hip-hop américain avait déjà épaté les membres du Congrès au tout début de l'année quand il avait performé à l'occasion de la prise de contrôle du Congrès par les Démocrates. Wyclef avait même dansé avec la femme la plus puissante de Washington actuellement, le 3e personnage de l'État Fédéral américain, Nancy Peloci, présidente de la Chambre des représentants. Wyclef Jean est le fondateur de Yélé Haïti, une fondation dédiée à la cause des enfants et exécutant des projets à caractère humanitaire en Haïti, sa terre natale, dont il n'a cessé de faire la promotion.
Joseph Guyler C. Delva jguylerdelva@yahoo.fr

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