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mardi 27 février 2007

Y AURA -t-IL UN MOMENT OPPORTUN POUR LE RETOUR D'ARISTIDE EN HAITI?

EN MARGE DE L’ANNIVERSAIRE D’UNE CHUTE / Aristide : « Revenir en Haïti au moment opportun »

L’ex- président Jean-Bertrand Aristide, déchu du pouvoir le 29 février 2004 par un soulèvement populaire, place son retour en Haïti comme l’une de ses priorités actuelles.Dans une interview accordée à Peter Hallward de Haïti Analysis quelques jours avant l’anniversaire de sa chute, Jean-Bertrand Aristide, qui vit en exil en Afrique du Sud depuis 2004, avance qu’il attend le moment opportun pour revenir en Haïti.« C’est une question de juger du moment opportun, de juger de la sécurité et de la stabilité de la situation. Et une fois que les conditions seront favorables, nous y retournerons. Aussitôt que René Préval juge que le moment est opportun, alors je rentrerai », a-t-il répondu au journaliste, tout en vantant les mérites de l’Afrique du Sud qui l’a accueilli comme « invité et non comme exilé ». Aristide prévient qu’il n’entend pas se lancer dans une nouvelle aventure politique. « Il y a différentes façons de servir le peuple. Participer dans la politique de l’Etat n’est pas la seule manière. Avant 1990, j’ai servi le peuple, en dehors des structures de l’Etat. Je continuerai à servir le peuple, en dehors des structures de l’Etat », soutient Jean Bertrand Aristide, indiquant qu’il retournera à l’enseignement, sa « vocation première ».L’ancien curé de Saint Jean Bosco ne cesse par ailleurs d’accuser les Américains d’implication dans les évènements qui ont abouti à son départ le 29 février 2004. Selon lui, les rebelles (groupes armés ayant joué un rôle considérable dans la chute d’Aristide) travaillant pour le compte de l’opposition politique et des États-Unis, savaient qu’ils ne pouvaient pas envahir Port-au- Prince et, le cas échéant, qu’il leur aurait été difficile d’y rester. « Nous n’avions rien à craindre. La balance des forces était en notre faveur », estime Aristide. Et de poursuivre : « une cargaison de munitions pour la police que nous avions achetées en Afrique du Sud, tout à fait légalement, devait arriver à Port-au-Prince le 29 février. La question était réglée. Déjà, le rapport des forces n’était pas en faveur des rebelles ; en plus de cela, si la police était rétablie dans toute sa capacité opérationnelle, les rebelles n’auraient eu aucune chance ». Les Américains savaient que, dans quelques heures, ils allaient perdre leur opportunité de résoudre la situation. Ils ont saisi leur chance pendant qu’ils l’avaient, et nous ont embarqués dans un avion au milieu de la nuit », raconte Aristide.Il en a profité pour pointer du doigt certains « dissidents lavalas qui ont joué le jeu des Américains ».« Au cours de la période 2001-2004, les Américains avaient voulu utiliser en vain le Législatif contre l’Exécutif. Une fois que cette tactique échoua, les Etats-Unis ont recruté ou acheté quelques têtes brûlées dont Dany Toussaint et compagnie et les ont utilisées, un peu plus tard, contre la présidence », croit Jean-Bertrand Aristide. Parlant de Dany Toussaint, ancien haut gradé des Forces armées d’Haïti, l’ex chef d’Etat maintient que le premier sénateur de l’Ouest élu mai 2000, travaillait pour les Etats-Unis dès le début, et « nous nous sommes laissés prendre ». « Bien sûr je le regrette », poursuit Aristide selon qui il n’a pas été difficile pour les Américains ou leurs représentants d’infiltrer le gouvernement, d’infiltrer la Police. « Nous n’étions pas en mesure de fournir à la Police les équipements dont ils avaient besoin, nous pouvions à peine leur payer un salaire convenable. Il était facile pour nos opposants de jeter le trouble, de corrompre quelques policiers. Ceci était incroyablement difficile à contrôler », déplore l’exilé de l’Afrique du Sud.L’ex- président regarde l’avenir d’Haïti avec optimisme. Il souhaite que tout le monde finisse par admettre que « tout moun se moun » (tout homme est un homme). « Donc, même si nous n’avons pas encore de structures et d’institutions démocratiques viables, il y a déjà une conscience démocratique collective, et ceci est irréversible», constate Jean-Bertrand Aristide qui s’est tu sur les nombreux scandales qui ont entaché son passage au pouvoir. (Source:
http://www.lematinhaiti.com/PageArticle.asp?ArticleID=4986)
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Commentaire :
Il est difficile de tomber sur des déclarations de l’ancien président Jean Bertrand Aristide et arriver à contenir la forte répulsion nauséeuse que la réminiscence des actions portées lors de son gouvernement provoque chez nous. Nous ne souhaitons nullement faire un énième procès à cet ancien prêtre qui pour certains s’est carrément paré des habits du diable, ni attiser la flemme d’une polémique stérile et désuète que passionnent les lavalassiens pour qui l’ancien président est considéré comme l’icône, le leader incontournable et incontestable des masses populaires (???!!!!)
Le sentiment de révolte est aussi puissant que la déception qui a constitué le lot de consolation remis à tous ceux qui, sans se prémunir de préjugés ni dans un sens ni dans l’autre, avaient vu, au lendemain de 1986 et des interminables coup d’états de l’armée prostituée, dans le spectre d’un homme d’église adepte de l’amour, du partage, de la vraie fraternité, l’homme de la rupture pouvant présenter une face différente au traditionalisme politique servi sur des plateaux au grés des intérêts d’une classe depuis la création de notre nation.
Le futur nous a montré que comme les autres chefs d’états qui ont malgouverné ce pays, Aristide lui aussi était bien conscient et imbu des écueils sociaux qui pérennisaient la situation d’inégalité et de misère de la grande majorité des haïtiens. A l’instar d’un Duvalier, il a su les utiliser à son profit et à son seul profit. Et surtout il a su réduire sa vision et la portée de son action qu’à la conservation et à une main mise sans partage sur le pouvoir.
Pendant ses années à la tête du gouvernement, il avait su démontrer une maîtrise du langage, le langage qui se comprend sans effort ; le langage qui a la faculté de caresser dans le sens des poils et qui permet de « pichcanner » sans douleur. Des haïtiens se sont faits experts en décodage de l’aristide, ce langage truffé des plus expressives métaphores du contresens et de tournures de plusieurs ordres de degré.
Aujourd’hui, il serait puéril et sénile à la fois d’attacher une certaine crédibilité naïve à ces déclarations de l’ancien président. La raison d’être de Aristide est d’être chef, d’être président. Dans ses rêves, il porte et caresse toujours la bande présidentielle.
Aujourd’hui, Haïti subit les affres des profondes modifications malheureuses que Jean Bertrand Aristide a semées à dessein dans les différentes couches de la société. Ces modifications ayant été conçues pour ériger, renforcer, et conserver son leadership, elles ne sauraient se dissiper avec sa présence en Haïti. Le travail de « reconceptualisation » du modèle social haïtien passe par un remoulage des valeurs inculquées après 200 ans de contradictions et de lutte d’intérêts. Ce remodelage plus que salutaire doit se reposer sur les bases inébranlables d’institutions fortes. Le renforcement de ces institution est incompatible avec la fièvre du pouvoir d’aristide.
Ceci dit, aujourd’hui, l’ancien président fait partie des problèmes et non des solutions d’Haïti. Il le sait. Il claironne sa volonté de revenir en Haïti pour rester « en vie » dans la mémoire des haïtiens qui ont tendance à vouloir et pouvoir l’oublier assez vite.
A Haïti, avec son lot de problèmes en apparence insolubles, il ne lui manque que le retour de ces anciens messies qui ont causé tout le mal et tout le tort dont ils étaient capables à la nation créée par Dessalines, Toussaint Christophe et Pétion. Il faut souhaiter si jamais le rêve d’aristide devenait réalité c'est-à-dire qu’on lui trouve un billet d’avion Pretoria/Port-au-Prince que dans le même charter on puisse réunir Jean Claude Duvalier, Raoul cédras, Michel François, Henry Namphy, William Régala etc…. (Decky Lakyel 27/02/07)

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