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vendredi 5 avril 2013

Le Havre soutient la micro-activité à Haïti

Économie. Pari audacieux pour la petite association havraise Enfance et Partage qui soutient des micro-activités à Haïti. Projet le plus emblématique : une boulangerie façonnée par un artisan local.
Le programme d'investissements prévoit l'autosuffisance alimentaire des 250 enfants du camp de réfugiés et leur scolarisation dans l'école du Camp, qui comprend déjà huit classes
Jacques Beurier esquisse un sourire empli d'espoir. « Je rêve de manger un petit pain ou un croissant en sortant de la boulangerie de Sœur Bethie l'hiver prochain lorsque je serai à Haïti », espère tout haut le chirurgien orthopédique qui revient d'une mission chirurgicale dans ce pays ravagé ces dernières années par les secousses climatiques, sociales et économiques. Ce charismatique Havrais parle au nom de l'association Enfance et Partage Haute-Normandie (70 donateurs) qu'il préside depuis plus d'un an. Une structure modeste, née en 1982, pour venir au secours de l'enfance démunie de cette attachante terre du continent américain.

Fournir du pain aux populations
Un des derniers projets, présenté au cours de l'assemblée générale, mercredi soir, prend forme. Il s'agit de donner un coup de pouce au développement économique d'un site d'un hectare à Fonds Parisien (au sud-est du pays) sur lequel seront regroupés un potager, un poulailler et surtout une boulangerie. Une exploitation confiée à une congrégation religieuse, créée par Casseus, le référent de l'association depuis trente ans. Avec dix emplois à la clé, dont trois boulangers.
« Notre but est de permettre l'autosuffisance financière du centre nutritionnel foyer Joseph Serge Viot déjà soutenu par notre association deouis le séisme en 2010 », raconte Jean-Louis Hénaff, administrateur-délégué, investi à fond, qui revient d'un voyage de 8 jours. L'occasion de constater que chacun mange désormais à sa faim. « Ce qui manque, c'est un travail pour chacun. » Parti avec l'idée de monter une porcherie (techniquement infaisable), il a, accompagné de Jacques Beurier, aidé de deux associations haïtiennes, orienté la réflexion sur donc cette boulangerie dans un secteur qui en est dépourvu. Avec deux buts : fournir du pain aux populations locales (18 000 personnes) et assurer un revenu au centre.
La trésorerie un temps dévolue à un orphelinat (aujourd'hui abandonné) va permettre de financer ces micro-activités à hauteur de 50 000 euros, dont plus de la moitié pour cette boulangerie, dont l'originalité est sa supervision depuis Le Havre. Jérôme Picard, patron de la Place des Pains et de la Boulangerie du lycée, s'est montré enthousiaste, avec toujours un projet sur le feu : « Contacté, j'ai tout de suite été partant. Je me suis documenté et j'ai essayé de comprendre les métiers du pain là-bas. Il faut partir de l'expérience d'un chef d'entreprise français et se mettre à la mode altruiste haïtienne. » Le matériel nécessaire est déjà connu. La rentabilité estimée encourageante. Le boulanger havrais compte se rendre sur place en juin pour lancer l'activité avec le personnel local. Les atouts existent. Même s'il y a un risque. « Créer une boulangerie à Caucriauville serait plus simple. Mais, nous faisons le pari de l'ambition. ». Jacques Beurier et tous les autres bénévoles croisent les doigts.

Site Internet
Concert de soutien
Sensible aux actions d'Enfance et Partage, la chorale havraise Phaella renouvelle son soutien pour la deuxième année consécutive (voir Havre Dimanche du 31 mars).
Après le concert en 2012 au temple de la rue Anatole-France, les choristes proposent un programme de presque deux heures dédié aux chants gospel. L'intégralité des recettes sera, cette fois, reversée à l'association.
Le concert Phaella aura lieu le samedi 6 avril à l'église Saint-Joseph à 20 h 30. Tarifs : de 5 à 10 euros.
Patricia Lionnet p.lionnet@presse-normande.com
http://www.paris-normandie.fr/article/le-havre/atouts-risques-pour-haiti

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