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lundi 14 mai 2012

Haïti-Politique : Laurent Lamothe scrute les prochains jours

P-au-P, 13 mai 2012 [AlterPresse] --- Quelle évolution connaitra le dossier du premier ministre Laurent Lamothe dans les jours qui viennent ? La question se pose après la séance avortée du vendredi 11 mai 2012 à la chambre des députés, où la séance de ratification de l’énoncé de politique générale de Lamothe n’a pu avoir lieu pour cause de quorum.
Seulement 44 députés ont répondu à l’appel sur les 94 membres de cette chambre (4 circonscriptions ne sont pas représentées depuis le début de la législature et un député a été assassiné).

Remous
La contestation de la formation du cabinet ministériel de Lamothe et notamment de la tête de Ralph Théano, ministre chargé des relations avec le parlement vu plutôt comme un espion du pouvoir par certains parlementaires, serait à la base du boycott de la séance.
Aucune date n’est annoncée pour la tenue de la séance à la chambre des députés.
Le mardi 8 mai, à l’unanimité les sénateurs ont approuvé la déclaration de politique générale du premier ministre, soit 20 pour, 0 abstention et 0 contre. 10 autres sénateurs avaient abandonné la séance en raison d’un désaccord sur la teneur de l’ordre du jour.
Le cabinet Lamothe, tel que présenté au sénat, compte 2 nouveaux ministères : un ministère de la défense nationale et un autre chargé des droits de l’homme et de la lutte contre la pauvreté extrême ; un ministère scindée en deux : ministère de la culture et le ministère de la communication et de l’information.
Inclusion sociale, bonne gouvernance, responsabilité fiscale, liberté d’expression et d’association, idéal démocratique, élections honnêtes et régulières sont les termes-clés qui côtoient les 5 E définis par le président Michel Martelly, c’est-à-dire l’État de droit, l’économie, l’environnement, l’énergie et l’éducation.

La Minustah exige des élections législatives et municipales
La Mission des Nations Unies pour la Stabilisation d’Haiti (MINUSTAH) en promettant son appui à l’Etat exige « des élections législatives et municipales le plus tôt possible et que le calendrier électoral soit respecté à l’avenir ».
En prenant note, lors d’une conférence de presse le 10 mai 2012, de « l’échéance du mandat de 10 sénateurs le 8 mai dernier », la Mission est consciente que la situation du Grand Corps est délicate.
La mission invite les sénateurs à faire preuve de sagesse politique afin d’assurer la continuité institutionnelle de cette institution.

Martelly tranche sur la question des civils armés
Cette semaine, dans plusieurs entretiens accordés à des médias de la capitale, le président Michel Martelly estime que les hommes en treillis militaires qui occupent plusieurs anciennes casernes n’ont plus le choix. Ils doivent déguerpir de ces espaces et leur agissement compromet le plan de rétablissement de l’armée du chef de l’Etat.
Martelly a même déclaré « si effectivement c’était l’armée, ils obéiraient, parce que le président de la République est le chef suprême de l’armée. (…) qu’ils le veuillent ou non ils seront obligés de partir ».
Le 28 avril 2012, Martelly avait déclaré sur une radio de la capitale que « le gouvernement et la Minustah travaillent ensemble sur la méthode devant permettre de déloger les démobilisés des camps qu’ils occupent. Il faut rétablir l’ordre au pays, ils doivent me permettre de pouvoir créer la nouvelle force dans l’ordre et la discipline ».

Un policier assassiné
Un policier, Jean H. René, affecté au commissariat de la Croix-des-bouquets a été tué le lundi 7 mai 2012 à Brochette 95 dans la commune de Carrefour.
Une nouvelle fois, les carrefourois et carrefouroises indignés par cet assassinat ont bloqué les routes en signe de protestation et ont exigé justice pour René, alors que le cas précédent de Walky Calixte, tué le 17 avril 2012, n’a toujours pas été éclairci.

Le choléra en hausse
Selon Emmanuelle Scheneider, porte parole du Bureau de la coordination des affaires humanitaires (Ocha, en anglais) intervenant à la conférence de presse du 10 mai de la Minustah, la saison pluvieuse a contribué à l’augmentation du nombre de cas de choléra en Haïti.
« Les pluies ont mené à la contamination des sources d’eau, ce qui a contribué à la propagation du choléra. Juste à titre d’exemple, du 8 au 10 avril, le nombre de nouveaux cas de choléra a plus que quadruplé », a affirmé Scheneider tout en promettant du soutien au Ministère de la Santé publique et de la population (Mspp).
Sur un média de la capitale, Olivier Schulz chef de mission de Médecins sans frontières –Hollande (Msf-Hollande) a déclaré que « nous sommes au milieu d’une flambée, il faut agir pour sauver des vies ».
Schulz a déploré que les autorités haïtiennes ne soient pas mieux préparées à cette situation et regrette que les multiples réunions entre le gouvernement haïtien, les Nations unies et les acteurs humanitaires n’arrivent à apporter des solutions concrètes.
Le vaccin contre le choléra annoncé par le Mspp serait-il inefficace ?

Johnny Jean a témoigné et identifié ses violeurs en Uruguay
Jeudi 10 mai, à une séance qui a duré plus de 4 heures dans un tribunal de Montevideo, le jeune haitien Johnny Jean, violé par des soldats uruguayens à Port-Salut (sud), a témoigné contre ses agresseurs et a pu les identifier.
L’Etat haïtien étant presqu’absent dans ce procès, le gouvernement uruguayen a lui-même désigné un avocat et un interprète uruguayen pour la partie haïtienne dans ce dossier.
Après la déposition de Johny Jean qui a été cruciale, le tribunal a 30 à 60 jours pour décider soit du classement ou la poursuite du dossier.

Quand le Fonds pour la reconstruction d’Haïti donne des chiffres
Le gestionnaire du Fonds pour la reconstruction d’Haïti (Frh), Josef Leitmann, a annoncé que ce fonds a déjà décaissé « 132 millions de dollars, soit 48% du total des fonds alloués, pour 5 projets de logements » à l’administration de Michel Joseph Martelly.
Le Frh indique avoir déjà financé, depuis sa création en mars 2010, 17 projets dans les secteurs du logement, de l’enlèvement des débris, de la création d’emplois, de l’éducation et de l’appui budgétaire à la demande de l’Etat haïtien. Ce qui totalise une somme de 274 millions de dollars.
Pour le moment, il reste 120 millions de dollars dans les caisses du Frh qui précise que « sans une contrepartie au gouvernement, le FRH ne peut allouer aucune des ressources restantes ». [efd gp apr 13/05/2012 10:00]

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