Belmondo Blackson Ndengué
Le Nouvelliste
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Une silhouette métallique aux décorations tape-à-l'œil diffuse de la musique hip-hop. Charlot, chauffeur, 24 ans, est mince et de stature moyenne. "Je fabrique depuis peu des haut-parleurs pour installer la sono sur les motos. Cela peut coûter jusqu'à 4 000 gourdes [72 euros]", explique-t-il. Des haut-parleurs ajustés aux deux extrémités d'un morceau de bambou ou d'un tuyau en PVC. Un lecteur MP3, un câble électrique, un booster et le tour est joué. Rien n'est placé au hasard. Charlot y a pris goût au début de cette année.
D'autres avant lui ont compris que les deux-roues pouvaient être trafiqués et servir aussi de machines à musique roulantes. "Tu vois, cette conception est haïtienne. Demain, les Blancs vont la récupérer et clamer qu'ils en sont les inventeurs", avance-t-il avec assurance.
"Tout remonterait à 2009, dans la zone du Mache Duvalye, à Carrefour", raconte Auguste, un motard d'une trentaine d'années. Un habitant anonyme de ce quartier aurait été, selon lui, le premier à tenter cette expérience. Il reconnaît que de la musique à bord, ça attire l'attention et ça met en valeur. Il avertit que cette pratique peut causer des accidents. "Le son produit peut distraire le conducteur et l'induire en erreur." Il démontre avec humour qu'en cas de casse tous ces gadgets sonores se réduisent en miettes.
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