Déjà accusés d'avoir importé le choléra en Haïti, les soldats de la Minustah, la force de l'ONU censée contribuer à la stabilisation du pays, sont au cœur de nombreux scandales : viols, relations sexuelles avec des mineures, vols, agressions, trafics en tout genre. Sur ce sujet, nous publions ci-dessous un extrait de La Voix des Travailleurs, journal de nos camarades haïtiens de l'Organisation des Travailleurs Révolutionnaires (OTR).
« Cinq soldats uruguayens cantonnés dans le sud du pays, à Port-Salut, ont violé un jeune garçon de 18 ans. La scène, filmée par la caméra d'un téléphone portable, fait le tour de la planète via Internet. L'annonce et la diffusion de ce viol collectif par des soldats onusiens ont soulevé l'indignation de beaucoup de parents et de jeunes. Une manifestation de protestation a été organisée devant les locaux abritant ce bataillon de soldats uruguayens, pour demander justice et réparation.
Ce viol entre dans une longue liste d'exactions, d'actes crapuleux commis par les soldats onusiens. Sachant qu'ils vivent dans le pays le plus pauvre d'Amérique, ces soldats, grassement rémunérés par rapport à l'ensemble de la population, n'ont pas cessé de se livrer à des activités plus répréhensibles les unes que les autres depuis leur installation en 2004, pour une énième mission de stabilisation du pays : prostitution, trafics en tout genre, viols, sans compter celles qui ne sont pas rendues publiques, sécurité d'État oblige. L'introduction du choléra par un contingent népalais de la Minustah a déjà occasionné la mort de plus de 5 000 personnes et plus de 20 000 hospitalisations.
À nouveau des voix s'élèvent pour demander le renvoi pur et simple de ces soldats. Le nouveau président d'Haïti, Michel Martelly, en avait fait son cheval de bataille lors des dernières campagnes électorales. Mais depuis, il s'est assagi. Il a sans doute compris que la seule force armée crédible pour protéger son nouveau pouvoir, la propriété privée de la bourgeoisie, des grands propriétaires, des nantis, reste la Minustah.
Il avait maintes fois promis de remettre d'autres soldats en selle, cette fois des Haïtiens, à travers la remise sur pied des Forces armées d'Haïti, mais ce projet risque de prendre du temps pour voir le jour, vu son coût. La police haïtienne, en sous-effectif, mal entraînée, gangrenée par la corruption et dont beaucoup de membres sont mêlés au trafic de stupéfiants et au grand banditisme, est largement discréditée. La bourgeoisie haïtienne et ses tuteurs internationaux ne veulent pas prendre de risques en confiant la tâche de la protection de leurs intérêts à une bande d'indisciplinés, de corrompus, qui ne sont forts que devant une population non organisée, découragée.
Viols, corruption, épidémies, c'est le prix que doit payer la population pour le maintien de cette force armée dont le seul objectif est le maintien du système d'exploitation capitaliste. »
http://www.lutte-ouvriere-journal.org/?act=artl&num=2253&id=39
Une fenêtre ouverte sur Haïti, le pays qui défie le monde et ses valeurs, anti-nation qui fait de la résistance et pousse les limites de la résilience. Nous incitons au débat conceptualisant Haïti dans une conjoncture mondiale difficile. Haïti, le défi, existe encore malgré tout : choléra, leaders incapables et malhonnêtes, territoires perdus gangstérisés . Pour bien agir il faut mieux comprendre: "Que tout ce qui s'écrit poursuive son chemin, va , va là ou le vent te pousse (Dr Jolivert)
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