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lundi 31 octobre 2011

Crise de l’euro : quand la Chine possédera l’Europe (après l’Afrique)

En 1973, Alain Peyrefitte avait publié la première édition du livre « Quand la Chine s'éveillera », qui, à l'époque, avait retenu une attention polie et des sourires convenus. A l'époque, le pays le plus peuplé du monde n'intéressait pas grand monde.....
En 2011, alors que les sociétés chinoises rachètent le sous-sol et les infrastructures de plusieurs pays africains, mais aussi de la Grèce par l'intermédiaire opportun de la crise de l'euro, les propos du livre apparaissent non plus comme « ridicules », comme le pensaient certains voici 38 ans, mais bien en -dessous de la réalité actuelle.
Le plus formidable retournement de l'histoire économique récente s'est opéré en défaveur tout d'abord des pays africains riches en minerais du futur, et maintenant des pays de la zone euro dont les dirigeants supplient- littéralement- les responsables chinois (et asiatiques plus généralement) de combler leurs dettes abyssales afin de tenter le sauvetage impossible de l'euro.
Des décennies de mépris arrogant de la Chine en particulier, et de l'Asie plus largement, par les politiques, les économistes et les chefs d'entreprises européens, se retournent en terrifiant boomerang contre les Etats qui, naguère, ont humilié, occupé, pillé, ruiné, colonisé la Chine et le continent asiatique.
Au début, il y eut l'Afrique et ses sous-sols.....
Depuis maintenant près de 20 ans, les dirigeants européens, inquiets du phénomène, mais ne souhaitant pas l'évoquer trop publiquement, suivent avec angoisse l'empiètement progressif, et en apparence irrésistible, des entreprises et de l'Etat chinois sur les territoires africains, surtout riches en matières premières indispensables au développement rapide du pays et de son marché intérieur.
En première ligne était la France, avec sa célèbre autant que sulfureuse « Françafrique », ses réseaux opaques s'appuyant sur des dirigeants africains corrompus facilitant la vente des richesses de leurs pays aux entreprises françaises (AREVA, TOTAL, BOUYGUES, VINCI, etc...). L'irruption de la Chine, avec ce que d'aucuns ont appelé « ses missionnaires laïques » apportant, non le réconfort moral d'une religion de soumission aux populations exploitées et pillées, mais de l'argent frais, des infrastructures à bas coût, des opportunités de stabilité politique, a bouleversé le cours des choses sur le continent noir.
Certes, les envoyés chinois ne sont pas plus intéressés par un vrai développement local et pérenne des pays africains que ne l'étaient auparavant les corps expéditionnaires de la France ou de la Belgique, mais ils disposent de moyens financiers colossaux et abordent les questions politiques africaines sans complexe hérité de lourds contentieux coloniaux avec les peuples africains.
De manière générale, les émissaires chinois en Afrique essaient de convaincre, par des faits et réalisations, les populations locales que travailler avec eux et pour eux est un marché « gagnant-gagnant », conforme aux traditions commerciales chinoises.
Puis, arriva la crise de l'euro et la vente à la découpe des richesses de la zone euro
En Europe, par le biais de la crise de l'euro et ses terribles conséquences, les intérêts chinois trouvent partout des achats judicieux, fructueux et bon marché.
La Grèce a inauguré cette arrivée publique, décomplexée et ouverte en Europe, avec des achats lourds des anciens biens publics nationaux du pays. Le plus emblématique est l'achat du port du Pirée, poumon économique et commercial d'Athènes et de la Grèce.
Mais, cela n'est que la pointe émergée du processus. En France, par exemple, les capitaux chinois sont en chasse permanente : que ce soit des propriétés viticoles rentables, des châteaux admirables, les cafés- tabac-restaurants de Paris et d'autres grandes villes, l'argent venu de Chine trouve partout des proies faciles.
A terme, selon des investisseurs chinois que nous avons interrogés, d'autres secteurs seront visés : les terres agricoles adaptées à la mécanisation, l'immobilier rural pour des résidences secondaires, des sociétés françaises réputées du secteur du luxe et des hautes technologies, des banques et des infrastructures privatisées (autoroutes, ports, aéroports, réseau ferré, compagnies aériennes, recyclage des métaux, chimie, etc....).
Certains,en France, ont en partie préparé, anticipé ce phénomène comme les notaires qui entendent « former » des homologues chinois.
Doit-on révéler à cette profession très spécifiquement franco-française que, demain, avec des lois modifiées par des conventions entre Etats- projet déjà dans les « tuyaux prévisionnels » à Pékin- ces notaires chinois seront leurs concurrents directs pour les affaires sino-françaises ? La vision économique à court terme suicidaire est-elle une spécialité française, comme la tête de veau en cuisine ?
Ce qui est décrit ici est inscrit dans un contexte économique, financier et monétaire : celui de la crise de l'euro, cette monnaie, « magique » selon les mots d'un très riche investisseur chinois, « car elle permet de s'ouvrir sans fatigue et sans pots de vin les portes des économies et des biens de 17 pays. C'est une clé passe-partout miraculeuse qui facilite tous nos achats et leur suivi sur place ».
Mais, au-delà de la vague de profits juteux en vue pour des capitaux chinois (et asiatiques) qui attendent de pouvoir trouver des cibles intéressantes à prix soldés, la situation politique d'ensemble de la zone euro est en passe de démultiplier ces processus, pour l'heure relativement silencieux et partiels.
Le jour où la zone euro dut supplier pour obtenir des fonds chinois (et asiatiques)
Le récent « plan européen » censé sauver la zone euro souffre d'un mal d'origine tragi-comique, presque surréaliste, pour le mettre en œuvre : il lui faut plus de 100 milliards d'euros, que les signataires de l'accord ne possèdent pas !!!
Cet argent, les dirigeants de ladite zone ne peuvent, en l'état de leurs économies nationales exsangues et du fait de leur monnaie unique les étranglant en groupe, que le trouver en Asie, et plus spécifiquement en Chine !!!
Ainsi s'écroule aux yeux du public européen la trilogie mensongère qui présida à la naissance de l'euro : celui de la grandeur unie, de l'indépendance garantie et de l'économie protégée des pays de la zone euro.
De la grandeur annoncée, il reste l'humiliation de devoir envoyer à Pékin des hauts dignitaires du FESF (Fonds Européen de Stabilité Financière) implorer, à genoux et la sébile à la main, pour abonder un Fonds vide avec des euros qui sont partis en Asie !!!
De l'indépendance de la zone euro, il demeure en fait une soumission totale, obligée, humiliante, aux seuls intérêts des investisseurs chinois (et asiatiques) à qui les dirigeants européens sont prêts à tout accorder maintenant pour quelques milliards d'euros de plus !!!
De l'économie européenne protégée, il subsiste en réalité la vague formidable d'achats en cours et à venir par les fonds chinois et asiatiques de sociétés, biens, infrastructures des pays de la zone euro !!!
Telle est la réalité des rapports de puissance euro-asiatiques en cette fin 2011
En économie, il est un principe que le bon sens populaire a traduit avec intelligence pr la formule « qui paie commande ».
Qui, en cette fin 2011, pourrait permettre à la zone euro en ruines, de continuer à se désintégrer progressivement en vendant tous ses joyaux et biens propres afin de se survivre quelques semaines ou quelques mois de plus ?
La réponse, les chefs de la zone euro la connaissent et la crient sans aucune pudeur : les détenteurs, publics et privés, de capitaux disponibles, en Chine et en Asie !
Déjà, les dignitaires chinois, et les financiers privés du continent asiatique, indiquent avec un sourire narquois, poliment, mais fermement, les conditions obligatoires que leur aide financière momentanée supposerait.
Ces conditions sont de nature politique, économique et financière, un peu à la façon dont naguère le FMI traitait les états africains et/ou sud-américains endettés.C'est dire quelle est la situation désastreuse de la zone euro en cette fin 2011 !
De manière publique, et cela est une contradiction étonnante qu'il convient de souligner, les dirigeants qui veulent sauver la zone euro sont amenés, pour essayer de réaliser leur mission impossible, à détruire les bases économiques mêmes de cette zone.
Dit plus simplement : pour recevoir, avec des intérêts à régler plus tard de l'argent frais immédiatement, ces responsables européens vont être contraints de brader tout ce qui a une valeur pour les spéculateurs chinois (et asiatiques), tout en se pliant à leurs souhaits que d'aucuns verront comme des diktats.
En un mot ; la zone euro est à vendre à qui peut se payer ses biens et richesses.
Les pères fondateurs de l'Europe économique et politique doivent, comme le dit l'adage populaire, se retourner dans leurs tombes de honte et de confusion devant ce constat.
Pour résumer la situation en une image saisissante pour toutes et tous : afin d'essayer, en vain, de sauver une monnaie condamnée, les dirigeants de la zone euro se préparent à vendre aux enchères leurs économies nationales, leurs pays comme tels et leurs ressources futures.
La Grèce ne fut donc bien que le sort qui attend les 16 autres pays de la zone euro, et leurs peuples, si rien ne vient stopper ce processus annoncé.
Une jeune économiste chinoise dit les choses autrement, mais aussi clairement :
« le FESF est par sa nature même une corde de chanvre solide tendue par les dirigeants politiques européens aux financiers asiatiques pour étrangler la zone euro avec. Quand la corde des dettes envers ces financiers sera bien serrée parce que les pays de la zone euro auront vendu tout ce qui en fait le prix et constitue leur richesse, il suffira de tirer sur la corde des dettes accrues pour tenir 17 pays à merci, comme on peut tenir un chien en laisse afin qu'il soit bien obéissant.
En ce sens, la politique actuelle des responsables européens, du point de vue de l'Europe, est suicidaire pour eux et pour leurs peuples. Pour les détenteurs de capitaux asiatiques, c'est au contraire une aubaine fabuleuse qui surgit, un véritable nouveau Far West qui s'ouvre, une forme moderne d'eldorado qui s'étend devant eux ».
La fable chinoise des animaux réunis ensemble de force par le sorcier fou
Il est pertinent de conclure cet article par l'analyse que cette jeune économiste chinoise a donnée de la zone euro à travers une fable morale naturelle. En voici le résumé en sa substantifique moelle :
« La zone euro peut être comparée à un sorcier fou qui aurait voulu, pour réaliser un rêve absurde, mettre ensemble dans une maison fermée des animaux aussi différents qu'un lion, une girafe, un tigre, un ours, un lièvre, une gazelle, une tortue, un lézard, et d'autres animaux tous nécessitant un biotope différent. Le sorcier fou leur dit qu'ils doivent tous vivre ensemble, mais chaque animal a ses propres besoins, habitudes, rythmes de vie et aspirations. Ce que constatant alors, le sorcier fou entend leur imposer de force, sans leur avis, des lois et des règles communes à respecter alors que les animaux sont tous très différents. Les animaux, loin d'être aimés et protégés comme il leur avait été promis, se retrouvent piégés et prisonniers dans une maison-prison.
Mais, la nature a ses lois supérieures à toutes les autres car chaque animal veut vivre sa vie sans se soumettre à une loi commune unique qui les conduirait tous à une mort certaine.
Alors, les animaux, sans se concerter, mus seulement par leur instinct vital, commencent à attaquer, qui le toit de la maison avec sa tête, qui le plancher avec ses griffes et ses crocs, qui à creuser des trous dans les murs avec ses pattes agiles. Tant et si bien qu'à la fin, leurs efforts communs finissent par faire s'écrouler la maison où ils étaient tenus prisonniers sur la tête du sorcier fou tandis que les animaux s'enfuient afin de retourner chacun à sa vie habituelle naturelle ».
Une fable chinoise, certes. Mais qui ne s'applique pas à la Chine !
Et une situation totalement renversée des rapports de puissance euro-asiatiques en ce 100ème anniversaire de la Révolution chinoise de 1911...
.http://www.agoravox.fr/actualites/economie/article/crise-de-l-euro-quand-la-chine-103310

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