Gilbert Lavoie, Le Soleil
Les travaux de construction des classes de maternelle sont en cours depuis le mois de mai. |
Il lui a fallu du temps pour y parvenir. «J'ai d'abord vécu une année où je n'étais pas là, pas concentrée. J'en reviens avec une vision de la mort et de la vie qui n'est plus la même, explique-t-elle. Pour moi, la mort fait partie de la vie. Je ne dis pas que ce n'est pas triste, je dis juste que c'est normal. On a tendance à penser que la mort, ce n'est pas normal, mais c'est normal. Elle n'est pas intégrée dans notre société. En dedans de 24 heures, les morts sont enterrés, les sandwichs sont mangés, puis tout est fini.» La fin de ce deuil ne signifie pas qu'on oublie sa perte, ajoute Mme Bédard, tout au contraire.
«Je vais souvent au cimetière, j'y mets des fleurs, je lui parle et elle est avec moi. Des fois, je me dis qu'elle n'est peut-être plus là du tout. Mais quand j'écoute toutes les mères qui ont perdu des enfants, c'est une autre dimension. Je n'avais pas compris ce qu'elles disaient autant que maintenant. C'est sûr que c'est ton enfant, ça t'arrache une partie de toi-même, et tu vas toujours rester avec une perte. Mais il y a quelque chose là-dedans. Ce n'est pas le fun, mais c'est l'apprentissage de la sagesse par rapport à la vie et la mort. J'ai changé beaucoup là-dessus.»
http://www.cyberpresse.ca/le-soleil/actualites/societe/201108/07/01-4424152-lecole-alexandra-en-haiti-donner-un-sens-a-la-mort-comme-a-la-vie.php
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