Le Département d’Etat invite l’Afrique du Sud à demander à l’ex-Président de renoncer à l’idée de rentrer en Haïti avant les élections de dimanche ; par l’intermédiaire de son avocat américain, l’intéressé proteste et exprime sa crainte de ne pouvoir regagner son pays avec l’arrivée d’un nouveau pouvoir politique ; Mirlande Manigat est prête à une collaboration avec Aristide en matière d’éducation tandis que Michel Martelly ne s’oppose pas au retour d’exil de l’ancien prêtre, mais souhaite qu’il intervienne après les élections lundi 14 mars 2011,
L’administration Obama a demandé lundi à l’ancien Président Jean-Bertrand Aristide, exilé depuis sept ans en Afrique du Sud, de "différer son retour" Haïti, que ses partisans disent "imminent", afin d’éviter de perturber le second tour des élections présidentielles dimanche prochain.
Par l’intermédiare de son avocat américain, Ira Kurzban, l’ex-dirigeant Lavalas a rejeté cette proposition.
"Un retour cette semaine ne peut être vu que comme le choix conscient d’avoir un impact sur les élections en Haïti", a déclaré à Washington lors de son point de presse quotidien le porte-parole du département d’Etat, Mark Toner. "Nous demandons instamment à l’ancien Président Aristide de différer son retour jusqu’après l’élection afin de permettre aux Haïtiens de voter dans une atmosphère pacifique", a poursuivi M. Toner.
Un retour avant le 20 mars "pourrait potentiellement être déstabilisant pour le processus électoral", a-t-il insisté.
Dans la foulée, Washington a appelé le gouvernement sud-africain du Président Jacob Zuma à faire la même demande à Jean-Bertrand Aristide.
En réaction, Me Ira Kurzban a indiqué que le retour attendu à Port-au-Prince de son client n’avait rien à voir avec le scrutin de dimanche, soulignant qu’il souhaitait travailler dans le domaine de l’éducation. Cependant, dans une déclaration écrite envoyée l’AFP, l’avocat américain basé en Floride a révélé que M. Aristide "s’inquiète qu’un changement de gouvernement en Haïti ne l’oblige à rester en Afrique du Sud".
Les Etats-Unis "devraient laisser cette décision au gouvernement démocratiquement élu d’Haïti plutôt que de chercher à dicter les conditions du retour d’un citoyen haïtien dans son pays", conclut Kurzban.
L’ancien Président, dont le parti Fanmi Lavalas prépare fiévreusement le retour et qui compte toujours de nombreux partisans, avait notamment avancé en janvier dernier les effets néfastes de l’hiver austral sur ses yeux malades pour justifier sa volonté d’abandonner Pretoria au plus vite.
La candidate à la Présidence Mirlande Manigat, soutenue par certains groupes Lavalas notamment à Cité Soleil, au Bel-Air et au Cap-Haïtien (274 km au nord de Port-au-Prince), s’est déclarée lundi favorable au retour de Jean-Bertrand Aristide et prête à travailler avec lui dans le secteur de l’éducation en cas de victoire aux présidentielles.
Mettant en relief les compétences de l’ex-chef d’Etat en la matière, la démocrate-chrétienne a fait remarquer qu’il avait décroché plusieurs diplômes et consacré son séjour en Afrique du Sud à de nouvelles études universitaires pouvant être utiles au pays.
De son côté, le rival de Mme Manigat, Michel Martelly, soutient ne voir aucun inconvénient au retour de l’ex-Président, mais, comme Washington, il l’a exhorté à attendre la fin des élections.
"Jean-Bertrand Aristide, tout comme le Président Duvalier, a le droit de retourner dans son pays aujourd’hui, demain. Cela ne devrait pas bousculer les élections", a déclaré le chanteur lors d’une conférence de presse consacrée en partie à l’endossement officiel de sa candidature par cinq anciens concurrents et un groupe d’ex-footballeurs internationaux.
"Si j’avais l’autorité, je lui demanderais d’attendre lundi ou mardi pour la stabilité de la période électorale" a toutefois nuancé "Sweet Micky", ancien opposant à Aristide au cours de la période du coup d’Etat de 1991 et qui dit disposer du soutien de plusieurs membres du parti Lavalas.
Le candidat affirme souhaiter la "bienvenue au Président Aristide (...). A moins qu’il ne s’agisse d’une programmation bien étudiée".
Divers observateurs s’accordent à dire que l’électorat Lavalas pourrait jouer un rôle important dans le second tour des présidentielles et législatives qui se déroule dans moins d’une semaine.
Aristide avait dû quitter le pouvoir en 2004 en raison d’une insurrection armée, d’un mouvement pacifique de contestation sociale et de pressions diplomatiques des Etats-Unis et de la France.
L’ancien tyran Jean-Claude Duvalier, accusé de crimes de sang et de pillage du trésor public, est revenu tranquillement à Port-au-Prince il y a deux mois après un exil de 25 ans en France. spp/Radio Kiskeya
http://www.radiokiskeya.com/spip.php?article7585
Commentaires:
C'est assez hilarant que de voir tout le monde vouloir ouvrir les portes à ces ex-présidents chassés du pays. Le gouvernement français qui laisse filer dans l'indifférence absolue Jean-Claude Duvalier qui se fait applaudir en héros à Port-au-Prince . Maintenant l'Afrique du Sud voulant se débarasser du pongongon Aristide veut à tout prix renvoyer le colis dans le bordel haïtien.
Au nom de la liberté de tout ce que l'on voudra ils ont certes le droit de reveneir dans leurs pays. Mais si on tient compte de la potentialité destabilisatrice de Jean Bertrand Aristide, a aucun moment de la durée on aurait du évoquer son éventuel retour.
Le pretexte de renoncer à la politique n'est en fait qu'un prétexte banal capable d'endormir et de rassurer les simples d'esprit.
Personne ne sait comment il occupe son temps Jean-Claude Duvalier qui est revenu occuper ces anciennes propriétés et qui sait vendre des parcelles de terrains que son régime s'était approprié de façon indue.
La présence de Jean Bertrand Aristide avant les élections serait une catastrophe en plus pour le pays.
S'il a vécu sept ans comme invité d'honneur deu régime sudafricain pourquoi ne pourrait-il pas attendre juste quelques jours après les élections.
En attendant je cherche des éléments intéressants de l'héritage aristidien, en dehors du kidnapping je n'ai rien trouvé d'autre!
Une fenêtre ouverte sur Haïti, le pays qui défie le monde et ses valeurs, anti-nation qui fait de la résistance et pousse les limites de la résilience. Nous incitons au débat conceptualisant Haïti dans une conjoncture mondiale difficile. Haïti, le défi, existe encore malgré tout : choléra, leaders incapables et malhonnêtes, territoires perdus gangstérisés . Pour bien agir il faut mieux comprendre: "Que tout ce qui s'écrit poursuive son chemin, va , va là ou le vent te pousse (Dr Jolivert)
mardi 15 mars 2011
Les Etats-Unis appellent Aristide à surseoir à son projet de retour
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