Par FTV avec AFP et Reuters L'ex-dictateur haïtien est ressorti mardi libre du Palais de justice de Port-au-Prince
Il reste "à la disposition de la justice", après avoir été inculpé pour corruption, a affirmé à l'AFP un de ses avocats.
Arrêté dans la journée par la police à l'hôtel de Port-au-Prince où il résidait, "Baby Doc" est officiellement poursuivi pour corruption, vol et détournement de fonds pendant ses années au pouvoir (1971-1986) à Haïti.
Il appartiendra désormais au juge d'instruction de décider de poursuivre ou non l'affaire au plan judiciaire.
L'ex-dictateur est notamment accusé de détournements de fonds pendant l'exercice de son pouvoir. Les autorités d'Haïti estiment que plus de 100 millions de dollars ont été détournés sous le couvert d'oeuvres sociales jusqu'à sa chute en 1986.
La Suisse a déclaré qu'elle rendrait au peuple haïtien les quelque 5,7 millions de dollars déposés par la famille Duvalier dans des banques du pays.
Un retour inattendu
A la surprise générale, "Baby Doc", comme le surnomment les Haïtiens, est arrivé à Port-au-Prince dimanche soir après 25 ans d'exil en France avant de se cloîtrer dans un hôtel. Chassé du pouvoir par une révolte populaire en 1986, il avait succédé en 1971 à son père François Duvalier.
Des experts des droits de l'homme de l'ONU examinent actuellement les possibilités des autorités haïtiennes de poursuivre en justice l'ex-dictateur haïtien Jean-Claude Duvalier, a indiqué mardi le Haut commissariat aux droits de l'homme.
Confidents, alliés et membres de la famille de M. Duvalier ont lundi défilé à l'hôtel Karibe, situé à Pétion-ville, en banlieue de la capitale haïtienne, pour saluer l'ex-dictateur.
A sa descente d'avion dimanche soir, "Baby Doc" s'était contenté de déclarer aux journalistes: "Je suis venu pour aider" le peuple haïtien. "Duvalier est un citoyen haïtien qui rentre au pays comme il en a le droit", a déclaré le Premier ministre Jean-Max Bellerive. "J'espère simplement que cela ne va pas compliquer une situation politique déjà tendue", a-t-il ajouté.
Didier Le Bret, ambassadeur de France en Haïti, a expliqué que M. Duvalier était en possession d'un billet retour pour la France le jeudi 20 janvier. "J'espère qu'il va l'utiliser", a ajouté M. Le Bret.
Après un premier tour dont les résultats sont contestés, les Haïtiens attendent le deuxième tour de la présidentielle dont la date a été repoussée.
L'ancien dictateur veut "participer à la renaissance d'Haïti"
"J'attendais ce moment depuis longtemps. Quand j'ai posé le pied au sol, j'ai ressenti une grande joie", a déclaré Jean-Claude Duvalier à son arrivée. "(Je reviens) parce que je sais que le peuple souffre", a-t-il poursuivi. "Je voulais lui témoigner ma solidarité, lui dire que je suis là, que je suis bien disposé et déterminé à participer à la renaissance d'Haïti".
La compagne de Duvalier, Véronique Roy, a déclaré que le séisme dévastateur du 12 janvier 2010 et ses quelque 250.000 morts les avait poussés à revenir en Haïti. "Ca a été le déclic, nous avons vu les images à la télévision", a-t-elle dit alors que le pays vient de commémorer le premier anniversaire de la catastrophe.
Les Tontons Macoutes, redoutables milices de Duvalier
Plus jeune chef d'Etat au monde à 19 ans, Jean-Claude Duvalier s'était proclamé "président à vie". Même s'il voulait offrir une image moins autoritaire que son père François Duvalier, il dirigeait un régime corrompu qui multipliait les atteintes aux droits de l'homme avec ses milices redoutables, les Tontons Macoutes. Il vivait dans l'opulence alors que son peuple était dans la misère.
La France avait accepté d'accueillir Jean-Claude Duvalier à titre temporaire en 1986, quand il avait été chassé par une révolte populaire. Il vivait depuis dans de belles demeures de la Côte d'Azur. Il répétait souvent qu'il souhaitait revenir "un jour" en Haïti.
En 2007, il était intervenu sur les ondes haïtiennes pour demander "pardon au peuple haïtien pour les erreurs commises pendant son règne". En doutant de la sincérité de ce message, le président René Préval avait alors relevé que s'il y avait "le pardon", il y avait aussi "la justice".
L'ex-dictateur est notamment accusé de détournements de fonds pendant l'exercice de son pouvoir. Les autorités d'Haïti estiment que plus de 100 millions de dollars ont été détournés sous le couvert d'oeuvres sociales jusqu'à la chute en 1986 de "Baby Doc".
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Une fenêtre ouverte sur Haïti, le pays qui défie le monde et ses valeurs, anti-nation qui fait de la résistance et pousse les limites de la résilience. Nous incitons au débat conceptualisant Haïti dans une conjoncture mondiale difficile. Haïti, le défi, existe encore malgré tout : choléra, leaders incapables et malhonnêtes, territoires perdus gangstérisés . Pour bien agir il faut mieux comprendre: "Que tout ce qui s'écrit poursuive son chemin, va , va là ou le vent te pousse (Dr Jolivert)
mardi 18 janvier 2011
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