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samedi 6 novembre 2010

Ouragan Tomas en Haïti: la catastrophe semble évitée

Publié le 06 novembre 2010
Anabelle Nicoud,  La Presse
L'ouragan Tomas, qui s'est abattu hier sur Haïti, a fait au moins six morts et provoqué des glissements de terrain. La tempête et les pluies ont fait craindre le pire à ce pays toujours marqué par le séisme du 12 janvier et aux prises avec sa première épidémie de choléra en un siècle. La catastrophe semble avoir été évitée, même si l'ampleur des dégâts est difficile à estimer.
Tomas est arrivé hier en Haïti. Accompagné de forts vents et de fortes précipitations, il a provoqué des glissements de terrain. Le sud-ouest du pays a reçu de fortes pluies, et des inondations ont touché la ville de Léogâne.
Au moins deux personnes sont mortes à Léogâne, ville détruite à plus de 60% par le séisme. Une personne est morte jeudi en tentant de traverser une rivière en crue, et deux autres sont portées disparues après avoir été emportées par les eaux, selon la protection civile.
Tout le pays était placé en état d'alerte. «Il peut y avoir des dégâts directs, comme des maisons qui s'effondrent, mais aussi le risque d'être isolé après un glissement de terrain. Cela peut rendre l'accès à la nourriture et aux soins très difficile et avoir un impact sur l'épidémie de choléra», craint Stefano Zannini, chef de mission de Médecins sans frontières (MSF), joint en Haïti. L'épidémie de choléra qui sévit à Haïti a provoqué au moins 442 décès depuis la mi-octobre. Le président René Préval a aussi demandé à la population de ne pas baisser la garde. «Les fortes pluies et rafales de vent de l'ouragan Tomas, provoquant de dangereux glissements de terrain et de fortes inondations, pourraient encore aggraver l'épidémie de choléra. Restez vigilants », a-t-il dit.
MSF a déplacé ses patients dans des structures solides et a aussi appelé 60 médecins en renfort. «On a fait venir du matériel additionnel et on a demandé l'autorisation à l'aéroport de Port-au-Prince d'atterrir en hélicoptère pour pouvoir rejoindre les personnes qui seraient isolées», dit-il.

Peur et désespoir
Les autorités haïtiennes doivent aussi faire face aux problèmes de logement des personnes sans abri depuis le séisme du 12 janvier. «J'ai visité Cité Soleil (le quartier le plus pauvre de la capitale, ndlr) et les gens sont dans un état de peur et de désespoir. Peur, car tout le monde craint le cyclone, et désespoir parce que c'est la troisième fois cette année qu'ils se retrouvent dans un état de précarité», constate M. Zannini.
Pierre-Richard Casimir, consul d'Haïti à Montréal, croit que les autorités font le maximum pour limiter les dégâts que pourrait causer Tomas. «Toutes nos ressources sont mobilisées, malgré la précarité des finances haïtiennes, assure-t-il. Le ministère de la Santé sensibilise la population aux règles d'hygiène. Tous les Ministères sont concernés et mobilisés.»
Mais M. Zannini craint que cette sensibilisation ne soit pas suffisante: «Il faut applaudir les efforts des autorités haïtiennes, mais le manque de ressources humaines et financières est une réalité. Ce n'est pas avec une bonne coordination seulement qu'on arrivera à une réponse efficace.»
Hier soir, Tomas se dirigeait vers les Bahamas, et les îles Turks et Caïcos. Il a déjà causé la mort de 14 personnes la semaine dernière dans l'île de Sainte-Lucie, au sud de la Martinique. À Cuba, distante de 100km d'Haïti, les intempéries perturbaient également les provinces orientales de Guantánamo, Granma et Santiago de Cuba. À Haïti, la pluie va se poursuivre aujourd'hui. On en attend jusqu'à 300mm, selon M. Casimir.
- Avec l'AFP et Reuters

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