Publié le 10 octobre 2010.-
Johanne Fournier, collaboration spéciale, Le Soleil
(Sainte-Anne-des-Monts) Le capitaine Jean-Paul Michaud, de Sainte-Anne-des-Monts en Haute-Gaspésie, vient de reprendre la mer pour une neuvième mission vers Haïti, qu'il n'a pas revu depuis deux ans. L'homme de 77 ans affirme s'être préparé psychologiquement à voir, pour la première fois, la dévastation de sa terre d'accueil depuis le terrible tremblement de terre du 12 janvier. Mais, c'est plus fort que lui; les larmes perlent du coin des yeux et les longs silences expriment toute la profondeur de son chagrin.
Accompagné de trois bénévoles, le vieux loup de mer est prêt pour un périple de six mois qui le mènera, après 2000 km en mer, jusqu'au Môle-Saint-Nicolas, qu'il compte atteindre vers le 25 octobre. Ensuite, il débarquera dans différents villages côtiers. Une fois sa mission humanitaire complétée, le grand voyageur compte bien regagner son havre gaspésien à bord de son nouveau bateau, La Marie-Aimée 2, nommé ainsi en hommage à sa mère. Son précédent navire, La Marie-Aimée 1, est resté là-bas. Les problèmes mécaniques se sont multipliés, tant et si bien qu'il a dû revenir au bercail en avion.
Son nouveau vaisseau est deux fois plus gros que le premier. D'une longueur de 60 pieds, il a une capacité de 35 tonnes. Il peut accueillir un conteneur de 40 pieds.
Acquis pour la somme symbolique de 1 $, le capitaine, aidé de quelques amis, a fait des radoubs pendant plusieurs mois. En tout, il estime qu'il aura dépensé 100 000 $ pour remettre l'embarcation presque à neuf. Sa femme ne partage pas sa passion des voyages. «Marie n'est pas d'accord avec ça parce que je mets tout mon argent là-dedans», confesse le marin.
Denrées, linge et matériel
La cale du bateau contient environ 125 sacs de linge bien empilés serré. Lorsqu'il touchera les côtes d'Haïti, le bon Samaritain voudrait avoir assez de linge pour habiller 3000 enfants.
Il apporte également des médicaments, des tables d'examen, du matériel médical et des fauteuils roulants. «J'ai trop vu de personnes handicapées et âgées qui n'ont aucune assistance», raconte-t-il, la gorge nouée par les images qui remontent à sa mémoire. Il part aussi avec des livres pour enfants, des dictionnaires et des machines à coudre. Une fois là-bas, les deux coéquipières du capitaine enseigneront la couture aux Haïtiennes. En plus de pâtes alimentaires, le navigateur souhaite apporter beaucoup de riz. Son objectif est de recueillir 10 000 livres de riz.
Des escales pour recueillir des dons
Le pilote a fait une première escale à Gaspé, question de faire bénir son nouveau navire par l'évêque du diocèse, Mgr Jean Gagnon. D'ici au 15 octobre, La Marie-Aimée 2 accostera dans plusieurs villages côtiers des Maritimes afin de recueillir des dons en argent ou en matériel. Le capitaine compte atteindre le port d'Halifax vers le 15 octobre. Avant d'affronter l'Atlantique, il s'assurera que la saison des ouragans est passée.
Pour faire un don à la Fondation du capitaine Michaud ou pour s'informer, il suffit d'écrire à l'adresse capitainemichaud@live.ca
http://www.cyberpresse.ca/le-soleil/actualites/les-regions/201010/09/01-4331255-un-capitaine-au-coeur-dor.php
Une fenêtre ouverte sur Haïti, le pays qui défie le monde et ses valeurs, anti-nation qui fait de la résistance et pousse les limites de la résilience. Nous incitons au débat conceptualisant Haïti dans une conjoncture mondiale difficile. Haïti, le défi, existe encore malgré tout : choléra, leaders incapables et malhonnêtes, territoires perdus gangstérisés . Pour bien agir il faut mieux comprendre: "Que tout ce qui s'écrit poursuive son chemin, va , va là ou le vent te pousse (Dr Jolivert)
dimanche 10 octobre 2010
Un capitaine au coeur d'or... JEAN PAUL MICHAUD
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1 commentaire:
Je suis de loin les périples du Capitaine Michaud.
Il faut être déterminé (on dit avoir la tête dure en québécois) pour mettre autant d'acharnement et partir d'un vieux bateau à refaire pour aller aider des gens si loin de nous.
Ma tante Jeanine, Soeur Marie-Claude, a travaillé à Haïti quelques années après Madacascar. Elle nous raconte les misères inimaginables de ces gens tenus dans la pauvreté et l'ignorance.
Je félicite et j'estime beaucoup la belle folie de monsieur Michaud.
6 mois c'est long et tout un défi pour aider les autres.
Je vais faire un petit don...
Et j'encourage les gens à donner quelques dollars.
Je sais que ça ira aux Haïtiens sans soustraire de frais d'adminstration.
Bravo monsieur michaud.
Je vous écris à capitainemichaud@live.ca pour faire mon don.
Doris, de Ripon.
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