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mercredi 4 août 2010

Wyclef Jean candidat à la présidence d'Haïti demain?

Agence France-Presse, Port-au-Prince.-
La star du hip-hop d'origine haïtienne Wyclef Jean confirmera qu'il se porte candidat à l'élection présidentielle en Haïti sur les ondes de CNN, jeudi.
Le chanteur doit faire l'annonce dans l'émission «Larry King Live» qui sera diffusée jeudi, a déclaré CNN mardi, citant une source proche de l'artiste.
Une porte-parole de l'artiste a confirmé à l'AFP que l'ancien membre des Fugees participera à l'émission, indiquant que «ce sera sa première annonce», sans plus de précisions.
La Constitution haïtienne interdit à l'actuel président René Préval de briguer un nouveau mandat à la tête du pays le plus pauvre des Amériques, ravagé par le séisme du 12 janvier.
L'élection doit avoir lieu le 28 novembre.
Le mandat de M. Préval prend fin en février 2011, mais plusieurs partis haïtiens accusent le chef de l'État de vouloir se maintenir en poste.
Wyclef Jean, qui vit à New York, est le fondateur de l'association «Yélé Haïti» et a joué un rôle de premier plan dans l'aide aux sinistrés du séisme qui a tué 250 000 personnes et jeté 1,5 million de personnes à la rue.
Des accusations de malversations financières, lancées au moment des opérations de secours aux sinistrés du séisme, ont toutefois terni l'image de «Yélé Haïti».
Âgé de 37 ans, le chanteur est né près de Port-au-Prince mais a passé son enfance à Brooklyn, aux États-Unis.
Des dizaines de candidats sont attendus sur la ligne de départ de la course pour la présidence haïtienne. Le nom de l'actuel ambassadeur d'Haïti à Washington, Raymond Joseph, devrait aussi figurer sur les bulletin de vote comme candidat à la présidence. Il est l'oncle de Wyclef Jean.
La liste des autres candidats probables inclut d'anciens premiers ministres, des maires et un autre musicien populaire en Haïti, Michel «Sweet Micky» Martelly.
Les candidatures doivent être enregistrées au conseil électoral d'Haïti d'ici samedi. Le directeur de l'enregistrement du conseil, Jean-Marie Lumier, a affirmé mardi ne pas avoir reçu les formulaires relatifs à une éventuelle candidature de Wyclef Jean.
Des doutes pèsent toujours sur le respect par M. Jean des conditions requises pour briguer la présidence d'Haïti. Les candidats doivent prouver avoir résidé dans le pays pour cinq années consécutives et ne pas détenir une autre citoyenneté. Les responsables électoraux ont disqualifié certains candidats pour des formalités tout en permettant à d'autres de se lancer dans la course.
En 2007, le chanteur a été nommé ambassadeur global d'Haïti par le président René Préval, qu'il avait appuyé lors de son élection en 2006. M. Préval ayant déjà été président pour deux mandats non-consécutifs, il ne peut constitutionnellement pas se porter candidat à sa succession.
Dans les dernières semaines, le compte twitter de Wyclef Jean a été inondé de demandes pour des élections transparentes, de propositions pour réduire le problème de pauvreté chronique d'Haïti et d'appels à empêcher l'expulsion du million et demi d'Haïtiens qui habitent toujours dans des camps.
Les réactions à la possible candidature de M. Jean ont été divisées à Haïti. Le musicien a un tout autre profil que les généraux, les prêtres ou les technocrates qui ont dirigé le pays, parlant à peine français et s'exprimant dans un créole teinté d'accent.
«Je vais lui donner mon vote. Tous ces gens qui ont habité Haïti n'ont rien fait pour nous», a indiqué Jean Leuis, un vendeur de pain de 22 ans.
Boséjour Leconte, un vendeur de cartes téléphoniques de 34 ans qui habite un camp depuis le tremblement de terre, n'était pas du même avis.
«Je ne crois pas qu'il ait les compétences pour être président. Je vais plutôt voter pour quelqu'un qui a de l'expérience politique», a-t-il dit.
Le prochain président haïtien devra faire face à une énorme tâche de reconstruction dans ce pays dévasté par le tremblement de terre du 12 janvier dernier.
La présidence n'a jamais été un travail facile: les leaders d'Haïti n'ont que rarement terminé leur mandat constitutionnel de cinq ans. Dans l'histoire du pays, la plupart d'entre eux ont été renversés, assassinés, se sont nommés «président à vie», ou une combinaison des trois.
http://www.cyberpresse.ca/international/amerique-latine/201008/03/01-4303576-wyclef-jean-candidat-a-la-presidence-dhaiti-demain.php?utm_categorieinterne=trafficdrivers&utm_contenuinterne=cyberpresse_B13b_amerique-latine_288_section_POS1

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