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mardi 3 août 2010

Haîti, la catastrophe oubliée.

Par reporter sans frontières
Le 02/08/2010
A Port- au Prince aussi, des dizaines de milliers de gens campent en ce mois de juillet à la météo capricieuse. En france, parfois l'orage gronde. La bas, c'est la saison des cyclones et des pluies.

En France on monte des tentes ultra-moderne, en riant dans des beaux campings dotés des meilleurs infrastrucutres.

Là-bas, ce sont des campements de fortunes, ou ont été bricolés à la hate, avec des baches de l'Unicef, parfois des morceaux de taule, des taudis, infames et infamants, pour une population toute entière à laquelle la communeauté internationale avait promis "une reconstruction totale et un renouveau du pays". Pas d'eau potable, pas d'électricité, plus de distribution massive de nourriture, près de 50 ° à l'ombre...

Et la désolation et le fatalisme pour un peuple abonnée depuis trop longtemps au mallheur.
Pourtant, aucune agressivité. Pas de violence. En dehors du quartier "Cité Soleil", les haitiens vous recoivent avec une gentillesse infinie. Les enfants ne mendient pas.
Les damnés de la terre sont dignes. C'est aussi peut-être cela qui fait que les médias et l'Occident ont oublié Haîti. Pas de guerre civile, point de milices kalachnikovs au poing, s'attaquant aux rutilants 4X4 des ONG, dont on se demande ce qu'elles font, à l'heure ou tout manque, ou des épidémies se propagent, ou des milliers d'orphelins survivent dans des "crèches", plus ou moins bien entretenues.
Au dela d'un fatalisme reccurent; dans ce pays qui semble maudit, c'est la foi chrétienne, très répandue, qui permet aux haîtiens de tenir. Souvent l'on entend ici et la, la même formule: " Désormais, seul Dieu peut nous sauver".
Les rues de Port-au-prince restent encombrées de millions de mètres cubes de gravats. Et pas une pelleteuse à l'Horizon. Bison futé y verrait noir Corbeau tous les jours, tant les embouteillages dantesques encombrent une ville qui semble avoir tout juste subi un bombardement massif.

Sous les ruines de ce batiment, une ancienne crèche, ou une soixantaine d'enfants sont morts, seuls quelques haitiens, avec des moyens de fortune, déblaient ce qu'ils peuvent. Parfois ce sont encore des petits squelettes qui sont extraits des gravats.
A ce rytme là, dit un expert européen, "il faudra plus de 20 ans pour reconstruire Haïti". les belles promesses formulées après le séisme se sont envolées.

Et la mort rode toujours emportant, faute de médecins, de soins et de matériel médical approprié, des centaines de personnes par jour. Il y a même un businness sordide qui s'est "monté" depuis le séisme nous raconte notre guide.

Des touristes viennent à Haîti, pour s'offrir à bon marché, quelques frissons, et sensations indécentes, sur cette terre de catastrophe.

Frédéric Helbert.
http://www.lepost.fr/article/2010/08/01/2171202_haiti-la-catatrope-oubliee.html
Commentaires:
Après l'effervescence des "SIX MOIS PLUS TARD" l'actualité réelle des haïtiens s'est encore essoufllée. Les dépêches et les "dépêcheurs" tapis dans l'ombre, attendent patiemment les 12 mois pour refaire la une de l'actualité. Je les relis dans ma tête , dans ma chair et dans mes entrailles. "HAITI, UN AN PLUS TARD", HAITI APRES UN AN"...Les bras croisés les regards volontairement tournés loin de ce coin de terre, nous attendons la prochaine catastrophe, ou les nouvelles décrivant l'inactivité des acteurs et la situation plus que miséreuse des haïtiens.
Pourtant tout le monde a eu son mot à dire. Certains sont sur le terrain et on de quoi faire quelque chose. Certains en font. certains n'en font pas assez. Les grosses 4x4 font la queue le soir devant "Le café de l'Europe". Le coopérant décontracté observe sa secrétaire grossièrement endimanchée, livrée une bataille ouverte contre les fourchettes de formes et de tailles différentes, avant d'affronter la "SOURIS D'AGNEAU" dont l'âme exilée se morfond et se pose des questions sur ce qu'elle peut bien fouttre dansune assiette en Haïti...
Merci "REPORTERS SANS FRONTIERES" de rappeler que la tragédie haïtienne n'appartient toujours pas au passé. Elle est sous notre nez et surtout devant nous. Alors on fait quoi?
Je vais suggérer à RSF de se lancer dans une campagne ressemblant a celle qui a été montée contre les jeux de PEKIN pour protester contre l'invasion du TIBET.
Les jeux Olympiques sont plus "classes" que le sort des Haïtiens, certes. Mais ce qui se passe en Haïti est loin d'être un jeu....

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