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lundi 30 août 2010

Des policiers en colère contre l’arrestation et l’emprisonnement d’un des leurs ont brièvement bloqué l’accès du Parquet du Tribunal civil de Port-au-Prince

Ils menacent de cesser le travail si le policier n’est pas libéré et le chef du Parquet révoqué Lundi 30 août 2010, Radio Kiskeya
Une centaine de policiers issus de divers Commissariats de la zone métropolitaine de Port-au-Prince ont brièvement bloqué lundi matin l’entrée du Parquet du Tribunal civil de la capitale à Lalue, pour protester contre l’arrestation et la condamnation célère d’un des leurs jeudi dernier, sur ordre du Commissaire du gouvernement et chef du Parquet, Me Harycidas Auguste.
Les policiers menacent d’observer un arrêt de travail jusqu’à la réintégration de leur collègue à son poste. Ils réclament aussi la révocation du Commissaire du gouvernement.
Interrogés sur l’interdiction qui leur est faite d’entreprendre un tel mouvement, certains des policiers ont répondu que, justement, c’est en raison de l’interdiction qui leur est faite de protester qu’ils subissent depuis quelques temps toutes sortes d’abus et d’injustice. Ils disent en avoir marre et n’éprouvent aucune crainte quant aux sanctions qui pourraient être éventuellement adoptées contre eux.
Il a fallu l’intervention sur les lieux du Commissaire principal de la police de Port-au-Prince, Michel-Ange Gédéon, pour que les policiers en colère abandonnent les lieux. Désapprouvant leur démarche au regard des règlements, Gédéon a laissé entendre que les policiers n’ont certainement pas été mis au courant des démarches entreprises par le Haut Commandement de la PNH en vue de résoudre le problème.
Le grave incident du jeudi 26 août largement commenté dans la presse, avait mis aux prises le policier Wanzo Gilles, affecté à la sécurité rapprochée du Directeur général du service de l’Immigration et de l’Emigration, le général Roland Chavannes, à un des gardes du corps du chef du Parquet au moment où ce dernier était venu remplir des formalités pour l’octroi de passeports à des proches.
Selon divers témoignages, le policier a ouvert l’accès au carré du Directeur général au Commissaire du gouvernement, mais l’en a refusé à ses gardes du corps armés, conformément aux instructions qu’il dit avoir reçues. Furieux, l’un de ces derniers lui aurait fait savoir qu’il accompagne le chef du Parquet. Le policier aurait alors répondu n’en avoir cure.
Informé d’une telle réponse, le Commissaire a vite fait de la qualifier d’outrage à Magistrat. Séance tenante, il a fait appel à des policiers de services spécialisés de la Police Nationale d’Haïti (PNH) qui ont emmené Wanzo Gilles après que, selon certains témoignages, il aurait instruit un civil qui l’accompagnait de passer les menottes au policier.
A la surprise générale, compte tenu de la lenteur proverbiale de la justice en Haïti, l’affaire a été entendue le même jour par le Juge Jean Pérez Paul. Condamné à trois mois de prison, à la suspension de ses droits civils et politiques pendant la période et à la radiation après avoir purgé sa peine, Wanzo Gilles a été sur le champ conduit en prison.
Cet incident a provoqué un véritable tollé dans la presse. Des juristes, des parlementaires, des responsables d’organismes de droits humains ont tous dénoncé un cas flagrant d’abus de pouvoir. Le Commissaire du gouvernement a dû lui-même apporté des explications sur le dossier sur les ondes de plusieurs stations de radio de la capitale.
Le sénateur de l’Artibonite Youri Latortue, ex-militaire et Commissaire de police, s’est rendu lundi matin au Parquet en vue de solliciter le concours de Me Harycidas Auguste à la résolution du conflit. Il a proposé que l’avocat du policier exerce rapidement un recours contre le jugement par-devant la Cour d’Appel et que le Commissaire du gouvernement près cette cour ordonne la relaxation du policier vu que la Cour d’Appel est dysfonctionnelle depuis le séisme. [jmd/ Radio Kiskeya]
http://radiokiskeya.com/spip.php?article6992
Commentaires:
Voici le résultat de notre mentalité-chef. Des deux côtés, le mal est infini...Imaginez-vous aujourd'hui Haïti sans la MINUSTAH!

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