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jeudi 8 juillet 2010

Haïti: toujours l'état d'urgence, dit la Croix-Rouge

Paul Journet, La Presse
«Avant même le séisme, la situation à Haïti n'était même pas à la hauteur de ce qu'on veut maintenir en situation de crise. Et les choses ne se sont certainement pas améliorées depuis», affirme Jean-Pierre Taschereau, qui a été chef des opérations internationales de la Croix-Rouge à Haïti.
«En plus, on arrive au coeur de la saison des ouragans, ajoute-t-il. On calcule qu'il y a 50% de probabilités qu'un ouragan frappe directement Haïti.»
Près de sept mois après le séisme, la Croix-Rouge brosse un portrait sombre de la situation sur le terrain. L'état d'urgence demeure. L'ONG doit encore se concentrer sur les services de base. Elle se donne quatre priorités : les abris, les soins médicaux, l'accès à l'eau et la préparation aux ouragans.
La Croix-Rouge est à construire 7500 abris à Jacmel et à Léogâne, et 7500 autres ailleurs au pays. Mais deux obstacles compliquent la tâche : le manque d'espace et les droits de propriété. «Les débris au sol sont 25 fois plus importants que ceux du World Trade Center à New York. Pour les enlever, il faudrait 1000 camions par jour pendant 1000 jours», explique M. Taschereau.
Mais il n'y a pas beaucoup de camions. La majeure partie du travail se fait encore à bras.
Avant le séisme, les habitants des bidonvilles de Port-au-Prince disposaient d'un espace vital de 9 mètres carrés. C'est cinq fois moins que les critères de la Croix-Rouge. Il a donc fallu abaisser ces standards.
Il y a aussi le problème des titres fonciers. Selon le droit haïtien, tout abri appartient au propriétaire de la terre sur laquelle il est construit. Cela complique et retarde la construction.
L'accès à l'eau potable est également très limité. Avant le séisme, Haïti était le seul pays où l'accès à l'eau diminuait au lieu d'augmenter. Le réseau de distribution doit maintenant être reconstruit. En attendant, la Croix-Rouge utilise des camions-citernes pour pomper, traiter et distribuer 2,4 millions de litres d'eau par jour.
Certains prétendent que l'ONG nuit à l'économie locale en fournissant gratuitement des biens et des services. «On donne priorité à l'humanitaire avant l'économie, dit M. Taschereau. Mais ce n'est pas soutenable, on ne peut continuer de faire cela à long terme.»
La Croix-Rouge canadienne a reçu 196 millions de dollars en dons pour Haïti. Au 1er juin, elle avait dépensé un peu plus de 100 millions : environ 40 millions pour l'intervention d'urgence et 60 pour la reconstruction.
http://www.cyberpresse.ca/international/dossiers/seisme-en-haiti/201007/07/01-4296382-haiti-toujours-letat-durgence-dit-la-croix-rouge.php
Commentaires:
Nous avions pris le pari d'illustrer cet article avec nos propres photos, prises il y a quelques jours apres une mission realisee pour le compte d'une ONG  francaise. On a du mal a croire que les ONGs sur place aient depense autant d'argent dans la reconstruction et dans la gestion du quotidien en se referant a l'etat actuel du pays etd e ces habitants.
En dehors de "parquer" des etres humains sous des tentes dans des endroits desertiques et invivables on a du mal a voir les constructions proprement dites. Apres plus de six mois on est a se demander si la prise en charge des haitiens dans une action commune bien coordonnee faisant intervenir a la fois les ONGs et les acteurs gouvernementaux ne seraient pas envisageables.
La communaute internationale , au lieu de faire des declarations appuyant les elections presidentielles devraient conseiller et aider le gouvernement a se mettre d'accord avec le vraies forces vives de la nation, - s'il en reste encore- pour elaboer un plan coherent qui ressemble a quelque chose.

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