Google

jeudi 8 juillet 2010

Haïti : six mois après le séisme, les ONG restent inquiètes

Les fonds promis par l'aide internationale tardent à arriver. Un sentiment de frustration se développe dans la population face à la lenteur de la reconstruction.
Le 12 janvier 2010, un violent séisme dévastait Haïti, faisant plus de 250.000 morts et plus de 1,5 million de sans-abri. Six mois plus tard, alors que commence la saison des cyclones, les ONG présentes sur place dressent un bilan provisoire. Dès janvier, l'action d'associations comme Médecins sans frontières, Handicap international ou Médecins de monde a permis de limiter la propagation d'épidémies et de maladies contagieuses. Les situations d'urgence risquent pourtant de se reproduire.

Médecins du Monde d'abord, puis MSF jeudi 8 juillet, ont expliqué que la situation sanitaire est à présent sous contrôle mais que les conditions de vie des rescapés restent particulièrement précaires.
Médecins du Monde rappelle que l'aide financière promise par les Nations unies et les états tardent à arriver alors que les besoins restent énormes, selon elle, "seuls quelques centaines de millions de dollars sur les 10 milliards promis ont été effectivement versés par les Etats et les bailleurs."
Fin de la gratuité des soins
Médecins du Monde est d'autant plus inquiète que les six mois de gratuité des soins décrétés par le gouvernement haïtien vont toucher à leur fin. Avant le séisme, plus de 60% de la population n'avait pas accès au système de santé. "Le retour à un système payant des actes de soins dans les hôpitaux exclut donc la majorité de la population dont les plus vulnérables" s'alarme l'association. Et, six mois après la catastrophe, la demande reste importante : 5000 consultations médicales gratuites sont effectuées chaque semaine par les équipes Médecins du Monde dans 10 cliniques sous tente installées dans les quartiers les plus défavorisés.
A ce jour, plus de 10.000 personnes ont bénéficié du programme de santé d'Handicap International qui a aussi mis en place des actions de soutien psychosocial pour 13 000 personnes. L'association dispose sur place d'une équipe de 500 personnes dont 80 expatriés.
Au 31 mai, Médecins sans frontières annonce avoir soigné plus de 173.000 patients et mené quelque 11.000 opérations chirurgicales. "Lors des premiers mois, on devait traiter beaucoup de victimes directes du séisme", a détaillé le docteur Mégo Terzian, responsable des opérations d'urgence de MSF. "Aujourd'hui, la majorité des cas sont liés à des accidents domestiques, de la route et à des violences, ou des maladies chroniques" a-t-il constaté. Présente sur place depuis des années, l'association revient peu à peu à un fonctionnement de l'hôpital d'avant le séisme.
Reconstruction trop lente
Sur le terrain, les intervenants estiment que les améliorations des conditions de vie sont trop lentes. Après la distribution de tentes, les projets de reconstructions tardent à se concrétiser et l'accès à l'eau potable reste difficile. En période de cyclone, la mise en place d'habitations temporaires adaptées devient une urgence pour les populations sinistrées isolées. Selon Médecins sans frontières, un millions de sans-abri sont directement menacés.
Handicap International estime ainsi qu'il lui faudra entre trois et cinq ans d'action pour répondre au défi humanitaire en Haïti.
Handicap International compte suivre l'accompagnement et la rééducation des blessés sur la durée. L'association espère aussi pouvoir former le personnel haïtien de rééducation et d'appareillage afin de lui permettre, à terme, la gestion de ces projets.
Toutes les ONG présentes s'engagent poursuivre leur aide à la reconstruction du système de santé haïtien dans les années à venir. Toutes lancent le même appel aux pays donateurs : "Tenez vos engagements, débloquez les fonds promis !"
(Louis Morice - Nouveobs.com)
http://tempsreel.nouvelobs.com//actualite/monde/20100708.OBS6837/haiti-six-mois-apres-le-seisme-les-ong-restent-inquietes.html
Commentaires:
Moi aussi je suis inquiet. Non pas par la lenteur de la reconstruction ni par les conditions de vie non ameliorees des haitiens. Je suis tres inquiet par le manque flagrant de coordination qui s'observe dans la gestion du post desastre. On a l'impression que tout le monde s'est accomode a la situation actuelle.
On se demande qui est en charge. Qui commande qui assure la coordination. Qui surveille l'action de ces ONGS.
ON en reparlera largement sur Haiti Recto Verso dans les jours a venir. Nous revenons d'une mission de quel\ques jours a Port-au-Prince...

Aucun commentaire: