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vendredi 7 mai 2010

Le déménagement des déplacés s'organise à Jacmel et Léogâne

Publié le 07 mai 2010
(Jacmel) Près de quatre mois après le séisme dévastateur du 12 janvier, le déménagement des déplacés, réfugiés dans des camps de fortune, commence peu à peu à s'organiser à Léogâne et Jacmel.
En février dernier, le premier ministre Stephen Harper s'était rendu dans ces deux villes d'Haïti lourdement touchées par la catastrophe, et où le Canada avait décidé de concentrer ses efforts d'assistance d'urgence.
Entouré de militaires, posant pour la photo, le premier ministre s'était réjoui du travail des quelque 2000 soldats canadiens envoyés sur place dans les semaines qui ont suivi le séisme, notamment pour offrir à la population une assistance médicale plus que nécessaire.
Depuis, la situation a bien changé. Les forces canadiennes rentrées au pays, l'hôpital de campagne de Léogâne a disparu. À Jacmel, il ne reste aucune trace de la clinique exploitée par les militaires, ni de l'emplacement de construction de latrines de fortune pour les camps de déplacés.
D'autres ont pris le relais, dont toute une panoplie d'organisations humanitaires, qui s'affairent maintenant à organiser le retour des déplacés chez eux, et le déménagement de ceux qui n'ont tout simplement plus de «chez-soi».
«L'objectif ici, c'est de s'assurer que ce camp-là n'existe plus dans les années à venir. L'objectif est que les gens qui y vivent puissent trouver du confort et se réfugier dans un autre endroit, à eux», a souligné le ministre canadien des Affaires étrangères, Lawrence Cannon, au milieu d'un camp improvisé de déplacés, à Léogâne, où s'entassent, collés les uns sur les autres, 5000 personnes, sur un terrain qui autrefois servait de stade municipal de soccer.
«La situation est extrêmement pénible et difficile, particulièrement les lendemains de pluie», a déploré M. Cannon, en point de presse improvisé, entre les tentes et les tranchées creusées à la main pour éviter que l'eau ne détruise les frêles installations.
«Il ne faut pas que ce camp de déplacés devienne le camp des oubliés», a renchéri le député libéral Denis Coderre, qui participe à la visite de trois jours du ministre Cannon en Haïti. Le député bloquiste Jean Dorion est aussi du voyage.
Au parc Gérard Christophe, 44% des personnes seraient maintenant prêtes à rentrer chez elle, selon le Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l'ONU (OCHA).
«Il faut aller évaluer les endroits où ils vont retourner. Si c'est encore sous les débris, il faut faire le déblayage. Il y aura tout un accompagnement pour inciter les gens à rentrer chez eux, ceux qui étaient propriétaires terriens, entre autres», a expliqué Djumapili Safari, de l'OCHA, qui ne se risque toutefois pas à avancer un échéancier pour terminer l'opération.
«Ça dépendra de la bonne volonté des déplacés. Certains préfèrent rester dans les camps pour avoir le maximum d'aide des organisations internationales», a-t-il concédé. L'ONU privilégie le retour des déplacés chez eux, mais convient qu'il faudra déménager des dizaines de milliers de personnes, autrefois locataires, dans des villages bâtis de toutes pièces.
À Jacmel, la Croix-Rouge canadienne est justement à pied d'oeuvre pour mettre en branle son projet de construire 7500 petites maisonnées, faites de bois, de tôle et de toile, et destinées aux mêmes deux villes où les militaires canadiens étaient installés.
Si les matériaux proviendront, par bateaux, du Canada, les ouvriers qui assembleront les maisons seront haïtiens, assure Richard Clair, représentant du pays pour la Croix-Rouge canadienne, qui estime ainsi créer quelques centaines d'emplois dans un pays qui en a grand besoin.
«On veut reconstruire les communautés où elles sont actuellement, par exemple pour les propriétaires terriens qui ont perdu leur maison, a souligné M. Clair, espérant mener à bien le projet d'ici à juillet 2011. On est en train d'identifier les bénéficiaires et les terrains disponibles.»
Les maisons de 18 mètres carrés, construites à un coût entre 3000 et 3500$ chacune, pourront loger jusqu'à sept ou huit personnes, évalue la Croix-Rouge. L'organisme canadien participe ainsi à l'objectif de l'ONU, qui vise la construction de 150 000 petites maisons du même genre.
http://www.cyberpresse.ca/international/amerique-latine/seisme-en-haiti/201005/07/01-4278036-le-demenagement-des-deplaces-sorganise-a-jacmel-et-leogane.php?utm_categorieinterne=trafficdrivers&utm_contenuinterne=cyberpresse_B13b_seisme-en-haiti_557239_section_POS2

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