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vendredi 16 avril 2010

Parlement : Feu vert à 18 mois d’état d’urgence et à la CIRH

Les représentants d’Inite prennent la "décision historique" de donner les pleins pouvoirs au Président René Préval et à ses partenaires internationaux ; avec des différences d’expression, Rudy Hérivaux, Judnel Jean et Céméphise Gilles se rallient à la majorité présidentielle obsédée par "l’opportunité de la reconstruction"
Après 48 heures de tractations et de coups tordus, le Sénat a finalement entériné jeudi soir sans surprise par 13 voix pour, une contre et deux abstentions le projet de loi modifié sur la prolongation de 18 mois de l’état d’urgence et la création de la très controversée Commission mixte intérimaire pour la reconstruction d’Haïti (CIRH).
Cette séance ratification, réalisée à fond de train sous la houlette de la majorité présidentielle Inite avec l’appui de trois précieux alliés appelés à la rescousse, vient donner les coudées franches au chef de l’Etat, René Préval et à la communauté internationale pour conduire comme ils l’entendent le processus de reconstruction post-séisme.
La semaine dernière, les Députés avaient déjà massivement approuvé le projet de loi.
Contrairement au scénario de mardi marqué l’impossiblité de réunir le quorum en raison de la mobilisation des "opposants" du groupe dit des "13", ce jeudi les Sénateurs proches du pouvoir ont pu dicter leur loi et faire le plein de voix à l’arrivée au terme d’une longue attente.
Venus en ordre dispersé au siège provisoire du Parlement, les élus Céméphise Gilles (ex-Lespwa/Nord), Rudy Hérivaux (Lavalas/Ouest) et Judnel Jean (Fusion/Nord-Est) ont permis à l’assemblée d’avoir un quorum confortable avant d’exprimer leurs voix de manière contradictoire. La première a voté contre, le second a fait abstention avec Jean Hector Anacacis tandis que le troisième s’est aligné sur le bloc Inite.
La marge de sécurité était suffisamment importante pour éviter tout retournement de situation, le vote se déroulant à la majorité simple.
L’assemblée a suivi sans ambages les recommandations de la commission spéciale chargée d’analyser le texte de loi après la présentation du rapport confiée au Sénateur John Joël Joseph (Inite/Ouest).
Silencieux et invisibles, les tenants de l’opposition à la prolongation de l’état d’urgence et au statut actuel de la CIRH l’ont été jusqu’au bout. Réunis au Karibe Convention Center, les Andris Riché (OPL), Youri Latortue (AAA) et autres Jean William Jeanty (Konba) ne se sont pas présentés au Sénat après avoir juré de manière tonitruante de faire barrage à une loi jugée "inconstitutionnelle" et "irrecevable".
A l’issue de la séance, le président du Sénat, Kély Bastien, a annoncé l’acheminement rapide du texte tel que voté à l’Exécutif chargé de sa promulgation.
Différents partis de l’opposition et organisations de la société civile avaient dénoncé comme un projet de "mise sous tutelle" d’Haïti la loi qui, au cours des prochains 18 mois, accordera les pleins pouvoirs à l’Exécutif et à la Commission pour la reconstruction en matière notamment de gestion d’un montant de 5,3 milliards de dollars sur une enveloppe globale de 9,9 milliards promise par la communauté internationale.
Le séisme dévastateur ayant touché Haïti le 12 janvier a fait plus de 230.000 morts, 300.000 blessés et 1,2 million de sinistrés, selon des estimations officielles. spp/Radio Kiskeya

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