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dimanche 14 mars 2010

Somalie: les forces gouvernementales "inefficaces et corrompues"

Les forces de sécurité du gouvernement de transition somalien (TFG) restent, malgré l'assistance internationale, "inefficaces, désorganisées et corrompues", selon un rapport de l'ONU.

"L'impasse militaire actuelle en Somalie est moins le reflet de la force de l'opposition armée que de la faiblesse du TFG", estime ce rapport du Groupe de contrôle (Monitoring group) de l'ONU sur la Somalie, qui doit être présenté cette semaine au Conseil de sécurité.
"Malgré une assistance internationale, notamment en (termes d')entraînement, les forces de sécurité gouvernementales restent inefficaces, désorganisées et corrompues", observe ce document, dont l'AFP a eu connaissance de certains extraits.

L'armée et la police du TFG sont toujours un ensemble "composite de milices indépendantes loyales à des responsables gouvernementaux ou militaires qui tirent profit du business de la guerre et résistent à leur intégration sous un commandement unique".
"Le gouvernement doit sa propre survie" à la force de paix de l'Union africaine (Amisom), "plutôt qu'à ses propres troupes", constate le Groupe de contrôle.
Soutenu à bout de bras par la communauté internationale, le très fragile TFG ne contrôle qu'une petite partie de Mogadiscio, essentiellement grâce aux 5.000 militaires burundais et ougandais de l'Amisom, et sous les assauts quasi-quotidiens des insurgés islamistes shebab.
Les shebab, qui se réclament d'Al-Qaïda, contrôlent la plus grande partie du centre et du sud de la Somalie, un pays ravagé par la guerre civile depuis 1991.
Le TFG a annoncé depuis plusieurs semaines son intention de lancer prochainement, avec le soutien de l'Amisom, une offensive majeure à Mogadiscio contre les insurgés islamistes.
En octobre 2009, avec le soutien de l'Amisom, des troupes entraînées à Djibouti ont été réorganisées en bataillons, rappelle le Groupe de contrôle.
Au 1er novembre, "environ 2.900 militaires étaient considérés comme opérationnels et recensés par les autorités, sans compter un nombre additionnel de combattants", précise le rapport.
"Le TFG dispose également du soutien de diverses milices, dont certaines opèrent formellement sous l'autorité de l'armée ou de la police. Selon une évaluation internationale du secteur de la sécurité fin 2009, ces milices pro-TFG étaient estimées entre 5.000 et 10.000 à Mogadiscio", ajoute le Groupe de contrôle.
"Dans les faits, la majorité des forces gouvernementales sont irrégulières, avec une base clanique, et se caractérisent surtout par des arrangements personnels au niveau de leur commandement".
L'armée comme la police, qui "se chevauchent souvent", "manquent de structure, d'organisation et d'une chaîne de commandement efficace.
"La culture de milice, cette mentalité et ce comportement (de groupes armés) restent très développés dans l'armée", déplorent également les experts onusiens.
http://www.lemonde.fr/web/depeches/0,14-0,39-41934223@7-60,0.html

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