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dimanche 21 mars 2010

Haïti-Séisme : La police nationale affirme sa détermination à faire front aux actes de banditisme

Vendredi 19 mars 2010, par Ronald Colbert P-au-P, 19 mars 2010 [AlterPresse] --- Malgré l’assassinat de 3 policiers en l’espace de 24 heures, la police nationale d’Haïti (Pnh) reste déterminée à combattre les actes de banditisme, lesquels tenderaient à augmenter dans la zone métropolitaine de la capitale, 2 mois après le tremblement de terre du 12 janvier 2010.
“Il est prématuré d’avancer une tendance à une augmentation d’actes criminels à Port-au-Prince, quand nous référons à la situation qui prévalait entre les années 2003 et 2005”, affirme l’agent IV Gary Desrosiers, porte-parole adjoint de la Pnh dans une interview accordée à l’agence en ligne AlterPresse.
Interrogé sur un bilan des cas d’agression enregistrés par l’institution policière depuis 2 mois, Desrosiers n’avance pas de chiffres, se contentant d’indiquer que les cas de meurtres ne sont pas nombreux après le tremblement de terre.
Il s’inscrit en faux contre la dénonciation des organismes haïtiens de défense de droits humains, faisant état de l’absence de patrouilles fixes et mobiles aux abords des camps de sans abris et d’espaces à forte concentration de personnes déplacées.
La configuration géographique de divers quartiers, comme la Saline (près du bord de mer de la capitale, où ont été abattus, le 16 mars 2010, 2 policiers en civil), - qui comprend divers corridors et chemins sinueux, ainsi que les conséquences du tremblement de terre – avec beaucoup de policiers décédés et portés disparus sous les décombres – sont autant de facteurs, susceptibles d’avoir des incidences sur le mode de déploiement de la police nationale.
Ces dernières semaines, la population de la zone métropolitaine de la capitale relate plusieurs cas d’actes de banditisme et d’agression, notamment aux abords des banques commerciales.
Parmi les récents cas signalés, le lundi 15 mars 2010, Mme Hyacinthe Boursiquot, directrice adjointe des ressources matérielles à l’Université d’État d’Haïti (Ueh), a été mortellement attaquée par des bandits armés, alors qu’elle venait d’effectuer une transaction dans une banque située non loin de son lieu de travail, rapporte la station privée Radio Kiskeya.
A date, aucune information n’est disponible sur une enquête (en cours ou non) autour de l’assassinat, le mardi 12 janvier 2010, du professeur Anil Louis Juste, quelques heures avant le tragique tremblement de terre.
Cependant, dans l’ambiance apparemment d’insécurité qui plane sur la capitale, le porte-parole de la Pnh admet une “relation de cause à effet”, avec plus de 5 mille fugitifs (évadés de prison) qui circulent depuis 2 mois et guettent la moindre occasion pour renouveler les forfaits, pour lesquels ils étaient emprisonnés.
Dans divers actes enregistrés, des riverains signalent la main d’évadés du 12 janvier, munis d’armes à feu et perpétrant divers forfaits.
Une enquête est en cours, à la direction de l’administration pénitentiaire nationale (Apena), à la direction centrale de la police judiciaire (Dcpj) et à l’inspection générale de la Pnh pour déterminer et punir les coupables de l’évasion de plus 5 mille détenus de la prison civile de la capitale et d’autres prisons du pays.
Aucun mur n’a été détruit pendant le séisme, à l’intérieur de la prison civile de Port-au-Prince, suivant le constat dressé par l’Apena, rapporte Garry Desrosiers.
Vraisemblablement, l’assassinat du mercredi 16 mars de 2 policiers nationaux, Adam Richardson et Enzo Edouard (l’un affecté au commissariat de Delmas – municipalité au nord-est de la capitale- et l’autre dans le département géographique des Nippes – au sud-ouest de la capitale- ) serait “un acte criminel” perpétré au quartier populaire dénommé “la Saline”, près du bord de mer de la capitale.
Sur l’assassinat des 2 policiers, le 16 mars 2010, la police nationale se trouve sur une bonne piste, en dépit d’aucune arrestation ni d’interpellation effectuées, annonce Garry Desrosiers.
Les deux policiers tués se trouvaient, sans uniformes pendant plusieurs heures, à bord d’un véhicule Toyota Corolla, à environ 200 mètres du wharf international de Port-au-Prince.
Par ailleurs, un autre policier national, Moïse François, a été abattu, dans l’après-midi du mercredi 17 mars 2010, de 6 balles d’un évadé du nom de “Shama ainsi connu” qui, après avoir été maîtrisé dans la zone de Croix des Bouquets (à environ 30 kilomètres au nord-est de Port-au-Prince), s’est emparé de l’arme d’un policier avant de tirer sur un autre.
Par la suite, dans des échanges de tirs avec la police nationale, l’évadé “Shama” a été tué.
Ce qui s’est passé à Croix des Bouquets , à propos du policier abattu le 17 mars, attesterait d’une “certaine négligence”, puisque, à partir des informations disponibles, une patrouille policière s’était détachée pour débusquer l’évadé qu’elle a pu appréhender et maîtriser, avant que “Chama” ait pu utiliser l’arme d’un des policiers, rapporte Gary Desrosiers.
Evoquant une relation “dynamique” entre tous les acteurs dans la société, le porte-parole adjoint de la police nationale d’Haïti convie “tous les secteurs à conjuguer leurs efforts” pour améliorer constamment la situation sécuritaire.
La population nationale peut communiquer, à la Pnh, les informations dont elle dispose en composant les numéros de téléphone (509) 3838 1111, 3839 1111 et 122,
Quant à la justice, qui coiffe la Pnh, elle devra assurer le suivi nécessaire aux démarches institutionnelles réglementaires, telles les interpellations et arrestations effectuées par la police nationale, souhaite Gary Desrosiers. [rc apr 19/03/2010 09:30]
http://www.alterpresse.org/spip.php?article9360

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