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samedi 23 mai 2009

Haïti: Me Févry transféré au Pénitencier national

Me Févry, homme politique et avocat du barreau de Port-au-Prince, vient d'être transféré au pénitencier national après deux auditions au parquet de Port-au-Prince.
Après plus de dix heures d'horloge d'audition, les avocats de Me Osner H. Févry n'arrivaient pas à convaincre le parquet de Port-au-Prince de relaxer leur client. L'homme politique et avocat au barreau de Port-au-prince a été arrêté puis incarcéré depuis hier jeudi 21 mai 2009 avant d'être transféré au pénitencier national, actuellement ''Prison civile de Port-au-Prince''. A près une nuit à la DCPJ, il va passer son premier week-end au Pénitencier national. Il a été poursuivi pour « faux, usage de faux, et association de malfaiteurs au préjudice de M. et Mme Dessalines, prévus et punis par les articles 109, 110, 224, 226 et 227 du code pénal », selon les précisions du mandat d'amener émis contre lui par le commissaire du gouvernement près le paquet du tribunal de première instance de Port-au-Prince, Me Joseph Manès Louis. Ledit mandat a été émis le 4 mai 2009 alors qu'il a été exécuté plus de quinze jours après. Une arrestation dénoncée par tous les hommes de loi qui se sont prononcés sur la question. Me Févry a été l'objet d'au moins deux auditions dont la deuxième assurée par Me Jean-Gabriel Ambroise, juge titulaire du tribunal de paix de la section sud de Port-au-Prince. Aucune information n'a filtré de ces auditions au cours desquelles les parties en présence seraient confrontées selon le principe de la contradiction. Me Févry, avocat notoire du barreau de Port-au-Prince a été arrêté 48 heures après la célébration de la Saint Yves, patron des avocats, au cours de laquelle le bâtonnier de l'Ordre des avocats de Port-au-Prince, Me Gervais Charles avait dénonçait les intimidations et menaces d'arrestations exercées contre les avocats en dehors, disait-il, des prescrits de la loi. Il aurait été arrêté dans le cadre d'un conflit terrien l'opposant à M. et Mme Dessalines, selon l'un de ses avocats et homme politique, Me Reynold Georges.

Selon les informations rendues publiques par radio Vision 2000, un autre avocat du barreau de Port-au-Prince, Me Gérard Mathurin, aurait déposé plainte contre Me Févry pour « faux et usage de faux », après un certificat délivré par le greffe du tribunal de première instance de Port-au-Prince niant l'existence d'un jugement signifié par Me Févry. Cependant, après des recherches effectuées personnellement par le greffier en chef, Me Fritz Victorin, un autre certificat a été émis en date du 5 mai en cours, attestant l'authenticité des documents détenus par Me Févry. Il s'agit d'un jugement rendu par le tribunal civil de Port-au-Prince en ses attributions commerciales pour une affaire régulièrement enrôlée, selon Me Victorin.

Plusieurs avocats se sont rendus au Parquet du tribunal de première instance de Port-au-Prince en solidarité avec leur collègue, Me Osner H. Févry, qui a déjà passé sa première nuit en garde-à-vue à la Direction centrale de la police judiciaire (DCPJ). D'autres membres de la famille Févry dont l'épouse, des amis et sympathisants de l'homme politique et avocat étaient également remarqués sur la cour du parquet de Port-au-Prince. Ils espéraient qu'il serait relâché. Mais leur attente, malheureusement, n'a pas été comblée. Me Févry a été transféré à la prison civile de Port-au-Prince où les conditions de détention sont souvent dénoncées tant par les organisations des droits humains que par les hommes politiques. Les avocats dont le bâtonnier de l'Ordre des Avocats de Port-au-Prince, Me Gervais Charles, ont, dans l'ensemble, dénoncé le caractère arbitraire de l'arrestation de leur collègue. « Pour l'instant, nous ne voulons pas toucher au fond car la forme est incorrecte », dit un avocat alors que Me Gervais Charles dit ne pas voir d'aspect pénal dans ce dossier. « Jusqu'ici, il s'agit d'une affaire civile. Je ne vois pas l'aspect pénal. Il mérite d'être relâché », a-t-il dit, dénonçant au passage le caractère archaïque de la procédure judiciaire haïtienne. « J'espère que ses droits seront respectés », avait-il dit quelques heures avant le verdict final transférant Me Févry au Pénitencier national, en attendant la décision du cabinet d'instruction.

http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=70522&PubDate=2009-05-22

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