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samedi 30 août 2008

L'école nationale Carius Lhérisson, une source d'éternelle angoisse

Vieille de 54 ans, l'école nationale Carius Lhérisson est une menace pour ceux qui le fréquentent. En dépit des appels répétés des responsables de cet établissement qui réclament la réhabilitation de ce local, le ministère de l'Education nationale fait toujours la sourde oreille.
L'année dernière un mur de l'école nationale Carius Lhérisson s'est effondré sur deux écoliers de cet établissement vieux de 54 ans. Cet effondrement a coûté à chacun d'eux une fracture à la jambe. « Est-ce que l'Etat attendra que cette école en ruine enregistre d'autres victimes avant d'intervenir? », fulmine Jean-Yves Bateau, l'un des censeurs travaillant depuis tantôt 15 ans dans cette école publique.
« J'ai une grande inquiétude. Je me demande dans quel espace nous allons recevoir les élèves et le personnel, cette année ? Voyez-vous, le local est une menace pour ceux qui le fréquentent », fait remarquer un autre censeur, Mme Telascé Renette Pélagie. Au service de cette institution depuis 16 ans, elle ne cesse de s'inquiéter pour le toit vermoulu où s'accrochent des tôles noircies battues par les vents. « Depi lapli tonbe lekòl la lage », se désole-t-elle.
Construit en 1954, le bâtiment qui abrite l'école semble avoir été conçu pour une usine de fabrication. Avec ses cheminées qui pointent leur gueule noire dans l'air et des paquets de bois hachés, empilés sur la cour, des salles de classe mal aérées, le lieu n'est pas propice à l'enseignement.S'il n'y avait pas une petite enseigne indiquant une école à l'entrée de l'Impasse Durand de Fontamara 27, on pourrait douter que ce bâtiment est un espace où l'on enseigne.
Un espace non approprié pour enseignerLa façade de l'école, avec ses murs blanchis, ses barbelés rouillés et sa barrière roulante, présente l'aspect hideux d'un espace ouvert à tous les vents.Une partie du toit de l'établissement qui découpe la façade est formée de tôles noircies soutenues par des poutres fissurées. Ces poutres pliées, affaissées, cassées n'ont pas résisté aux intempéries.En dépit de ce local en ruine qui demeure pour les responsables de l'école une source d'éternelle angoisse, d'autres problèmes s'ajoutent à leur médiocre condition de travail.
« Les professeurs n'ont pas de bureau pour travailler. Ce sont leurs jambes qui les servent de bureau ! » dit le préfet de discipline qui ne ménage pas ses mots : « Nos professeurs retournent toujours chez eux avec leurs habits sales parce que cet espace n'est ni propre, ni approprié pour enseigner. »L'état pitoyable dans lequel se trouvent certaines écoles publiques de la zone métropolitaine fait souvent penser à un laxisme effréné dans le milieu éducationnel. La situation alarmante de l'école nationale Carius Lhérisson est un cas parmi les autres. Avant la rentrée des classes, une intervention urgente ne s'impose-t-elle pas?
Géralda Sainville

sainvilleg@yahoo.fr
http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=61194&PubDate=2008-08-29

HRV Commente :
Pourtant il est si facile de voir ce qui ne va pas ; aisé de réaliser ce qu’il faut faire. Tous les jours quelqu’un rentre en rébellion contre la fatalité et nous met devant nos irresponsabilités.
On a souvent tendance à aller de plus en plus loin possible pour détecter depuis quand on a pris malgré nous, le bâton de l’incertitude et la bible de l’incrédulité dans les bagages, le chemin facile de la déchéance. Certains iront jusqu’au lendemain du premier janvier 1804.
Cependant peu importe le contexte géopolitique, peu importe l’idéologie à la mode on a du mal à comprendre pourquoi peu de démarches ont été entreprises pour conserver ce qui existait.
Pour ceux-là qui considèrent toujours le départ de Jean Claude Duvalier comme le point de départ des acquis de 1986 auront du mal à prouver exactement ce qui a changé depuis.
Oui on dira toujours que nous pouvons au moins faire nos premiers pas dans la démocratie. Mais à quoi sert cette démocratie dans la mentalité qui veut allier pouvoir et autorité si ce n’est que pour alimenter des conflits interminables ?

Pourquoi après 22 ans nous ne disposons pas davantage de routes de bonne qualité, plus d’écoles dignes de ce nom ?
L’école Nationale Carius Lhérisson, un exemple noir sur blanc de notre déchéance.
Nous qui sommes nés quelques années après l’arrivée de François Duvalier au pouvoir, nous qui déambulions en pantalons courts quand il s’est fait proclamer à Président à vie, nous qui habitions la région de Fontamara, nous savons ce qu’à été l’école nationale Carius Lhérisson.
A l’époque cette école était dirigée par une certaine Madame ROI. L’école catégoriquement portait son nom. On disait qu’on fréquentait l’école de Madame Roi que le Carius Lhérisson.
Si ma mémoire est bonne les filles portaient une jupe bleue marine et une chemise blanche, les garçons s’habillaient de kaki.
Il existait une vraie et saine rivalité entre le Carius Lhérisson et l’institution Mixte Cœur de Jésus dirigée par Monsieur Victor D J Barolette. Le langage colloquial ramenait l’institution Mixte Cœur de Jésus à Chez Barolette
Souvent les élèves des deux institutions protagonisaient des escarmouches sans grands incidents. Les uns agaçaient les autres en proférant de slogans bidons mais qui chez des adolescents étaient capable de faire monter la mayonnaise.
Un « barolette volor lèt » d’un côté contre un « Carius Lhérison volor kalmason » suffisaient pour ameuter le groupe de ceux qui ont les têtes les plus chaudes.
C’est écœurant de voir et de faire le constat de nos échecs et de nos rendez-vous manqués.
Nos écoles nationales assurant l’éducation du peuple a été méprisé par l’apôtre du peuple haïtien.
C’est dommage car les gens continuent à ne pas comprendre que le faciès de « papa bon cœur » que vendent les dirigeants politiques ne doivent pas les exonérer de leurs responsabilités.
Les porteurs de vraies convictions et de programmes viables sont aujourd’hui les messies que l’on voudrait voir arriver entre les étoiles du ciel haïtien

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