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samedi 12 juillet 2008

Des obstacles sur la route de Michèle Pierre-Louis

Avortement d’une réunion de travail avec le CPP et radicalisation de certaines positions au Sénat devant la polémique sur la vie sexuelle du Premier ministre désigné
vendredi 11 juillet 2008,
Radio Kiskeya

Le processus de ratification du Premier ministre désigné pourrait buter sur de sérieux obstacles en raison à la fois de l’avortement d’une rencontre prévue vendredi avec le CPP, bloc majoritaire à la Chambre des Députés, et de la prise de position conservatrice de certains Sénateurs face aux rumeurs persistantes entourant la vie sexuelle de Michèle Duvivier Pierre-Louis.
Le Député Félix Lubin (Lespwa/Limbé/Nord) a attribué à un "problème de planification" l’annulation de la séance de travail que la candidate devait avoir avec la Concertation des parlementaires progressistes. Se montrant réservé sur l’issue du processus, l’élu a jugé "indispensables" des discussions entre son bloc et Michèle Pierre-Louis qui, dit-il, détermineront l’orientation du vote des membres indécis du CPP.
D’autres voix de la première force politique à la Chambre basse ont déploré le refus de Mme Pierre-Louis de formuler une demande par lettre, rendant du même coup impossible un dialogue direct entre les deux parties.
De fait, le report de la rencontre a aussi entraîné la suspension du vote primaire qui devait permettre aux CPPistes de faire une répétition générale dès vendredi après-midi avant la présentation cruciale mardi prochain du rapport de la commission spéciale de ratification.
Invité au magazine hebdomadaire de Radio Kiskeya "Intérêt Public" à diffuser dimanche matin, le premier Sénateur de l’Ouest, Jean Hector Anacacis, a évoqué des difficultés auxquelles pourrait se heurter la candidature du Premier ministre désigné après la séance de travail ratée avec le CPP.
Au Sénat également, les nuages s’amoncellent. Le Sénateur Fritz Carlos Lebon (Union/Sud), qui s’exprimait au cours d’une rencontre avec la presse, est allé jusqu’à dire que la "position de l’église" devait prévaloir dans le cadre de l’analyse éventuelle du dossier du Premier ministre désigné. "Si l’église n’est pas entendue en Haïti, qui le sera" s’est demandé le parlementaire qui a totalement rejoint l’argumentaire de la Fédération Protestante d’Haïti selon lequel le "facteur moral" devrait être pris en compte dans le processus de validation de la candidature de l’intéressée dont les détracteurs ne cessent de dénoncer la "supposée homosexualité".
Réaffirmant son attachement aux valeurs chrétiennes traditionnelles, le Sénateur Fritz Carlos Lebon a menacé de faire abstention s’il n’obtient aucun éclaircissement sur l’orientation sexuelle de Michèle Pierre-Louis.
Pour sa part, le Sénateur Evallières Beauplan (PONT/Nord-Ouest) laisse planer le doute sur l’attitude qui sera la sienne lors de la séance de ratification à la Chambre haute. Il avoue éprouver un grand malaise devant le déferlement des supputations sur Mme Pierre-Louis et estime que toute personne appelée à exercer de hautes fonctions au sein de l’appareil d’Etat perdait automatiquement le droit à la vie privée.
Considéré comme l’un des chefs de file au Sénat, le Sénateur Beauplan a implicitement reproché au Président René Préval de n’avoir pas constitué une majorité parlementaire et rappelé que la ratification d’un Premier ministre obéissait au principe démocratique universel "un homme, un vote".
Deux Haïti -les conservateurs, d’un côté et les libéraux, de l’autre- semblent déterminées à s’affronter sans concession sur la désignation de Michèle Duvivier Pierre-Louis, quitte à bousculer une certaine conception de la liberté individuelle ou à renverser un système de valeurs dans lequel se reconnaissent de nombreux compatriotes. spp/Radio Kiskeya
http://www.radiokiskeya.com/spip.php?article5141

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