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samedi 7 juin 2008

La nudité de la Forêt des pins, bientôt couverteReforestation

Pour enfin stopper la déforestation de la Forêt des pins, le ministère de l'Environnement vient d'embaucher 33 agents de surveillance qui y seront déployés sous peu.
Ces agents auront la responsabilité d'empêcher la coupe anarchique et systématique des arbres au niveau de la forêt et en même temps procéder à la saisie des bois en question transportés par des camions.

A l'occasion de la journée mondiale de l'Environnement, le 5 juin, le ministère de l'Environnement (MDE) a annoncé l'adoption de plusieurs mesures visant à protéger les sites naturels, les parcs et les forêts du pays, lors d'une cérémonie déroulée à la Forêt des pins située dans la commune de Fonds-Verrettes.
Il s'agit, entre autres, d'activités de reboisement et de mesures de surveillance de cette forêt qui est passée de 32.000 hectares à environ 8.000 aujourd'hui, a souligné le directeur départemental de l'Ouest du MDE, l'ing. Ludner remarais.

En ce qui concerne le reboisement, 22 mille plantules sont déjà disponibles sur un total de 1. 000. 000 promises par la République Dominicaine, a indiqué monsieur Remarais. Les dirigeants ciblent dans cette perspective les localités Gros Cheval et Morne Vincent, responsables, selon eux, en grande partie des dégâts environnementaux enregistrés à Fonds-Verrettes lors des inondations de 2004.
Le ministère de l'Environnement, la Mairie de Fonds-Verrettes, la députation, la justice locale et les organisations militant au sein de la Forêt des pins s'unissent désormais pour faire échec à tous ceux qui, d'une façon ou d'une autre, se plaisent à détruire cette forêt, a soutenu le cadre du MDE.
Pour sa part, le député de la circonscription Ganthier / Fonds-Verrettes, Pierre Jude Destiné, a insisté sur la portée mondiale du problème de l'environnement. Rappelant que les arbres constituent la vie, il a invité les habitants de la région à prendre conscience du danger que représente la déforestation de la Forêt des pins pour le pays en général et pour eux en particulier.

Le maire de la commune de Fonds-Verrettes, Junel Jean, s'est engagé à préserver ce qu'il appelle « le reste de la Forêt des pins » au bénéfice des générations montantes. En termes de mesures adoptées au niveau local, il a fait mention de la présence de certains brigadiers chargés de surveiller la forêt.

Le président de l'Organisation des Jeunes pour le Développement de la Forêt des pins (OJDF), Phito Lafleur, estime que la déforestation de la forêt est liée à la négligence des autorités étatiques et à la pauvreté.
En ce sens, il invite les autorités gouvernementales à offrir à la population une autre alternative ce qui, selon lui, pourrait contribuer à la baisse considérable de l'abattage des arbres.

Phito Lafleur a également souligné l'importance de la Forêt des pins en matière d'alimentation en eau de certaines parties du pays, prévenant que la poursuite de la coupe anarchique des bois pourrait conduire à une pénurie d'eau.
Un enfant vivant dans la zone a déclamé à la fin de la cérémonie un poème interpellant la conscience de tout un chacun quant à la nécessité de protéger la Forêt des pins : »Forè a se sous lavi nou, nou dwe pwoteje li chak jou ; chak pye bwa se manm kò nou, si yo disparèt, nap fin viv tou... nan tèt kole ann byen jere l', ti moun ap genyen yon bon avni, konsa lamizè ap fini ».

Lucmane Vieux
http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=58424&PubDate=2008-06-07
Commentaires :
La protection enfin de ce qui reste comme couverture végétale (aujourd’hui estimée à moins de 2%) serait ailleurs, dans un autre contexte, dans l’enceinte d’une autre mentalité, digne des plus ferventes louanges. L’intention voire toute tentative s’alignant dans ce sens pourrait être motif de satisfaction.
Cependant la raison nous rappelle que là encore une fois il est question d’Haïti . Pays à part. Plus pathétique et unique du genre. Un endroit ou l’imaginaire débordent les limites de l’imaginable.
Nous avions souvent entendu des voix s’élever pour dénoncer la battue indiscriminée des arbres de Forêt des pins. Qui pis est il a existé même un commerce appuyé et supporté par des secteurs économiquement puissants qui continuent à considérer Haïti comme « un cas perdu », une situation les habilitant à enfoncer encore le clou entre les yeux de ce serpent qui pour survivre se bouffe outrageusement la queue.
Ceux qui ont étudié les perceptions de la corruption dans un environnement caractérisé par une déliquescence institutionnelle, savent très bien que les bonnes intentions ne suffiront pas.
Les tentacules de cette bête, tueuse de nation, sont si puissantes et nombreuses qu’elles n’auront pas de difficultés à investir et déflorer les mailles de ce rideau débile qui ne saura être à la hauteur de l’impétuosité des prédateurs.
Ainsi osons nous espérer que ces gardes forestiers n’ont pas été investis dans le but de réduire le chômage, ni dans le cadre de la réinsertion de bandits ou de donner du travail à des militants.
Les députés devraient, en marge de la constitution de leur parti politique (CCP-2011 !), légiférer en faveur de la protection de ce qui reste de la forêt des pins.
Sinon comme pour les besoins de protéger leur famille, les haïtiens vont devoir s’allier et s’armer pour protéger de leur sang et de leur chair tout ce qui à la longue peut détruire ce qui reste du pays.
Ainsi tout individu s’adonnant à la coupe, la vente ou le transport d’arbres abattus doit être considéré et traité comme criminel apatride.

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