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vendredi 11 avril 2008

Pressions pour changer l'exécutif, calme précaire à Port-au-Prince

Posté: 2008 Avr 11 - 06:53
• PORT-AU-PRINCE (AFP) - La pression s'est accentuée jeudi en Haïti pour un changement de gouvernement après une semaine d'émeutes de la faim qui ont fait au moins cinq morts et une soixantaine de blessés dont trois Casques bleus sri-lankais.Jeudi, la situation semblait moins chaotique que les jours précédents à Port-au-Prince.
"Nous avons le contrôle globalement de la situation", a assuré à l'AFP le porte-parole de la police haïtienne (PNH), Frantz Lerebours. "Chaque début d'attroupement est pris en charge par la PNH.
Nous n'avons pas constaté de pillages et les barricades montées par des jeunes sont tout de suite enlevées par la police", a-t-il ajouté. "En revanche, la situation reste tendue à Carrefour (banlieue sud de la capitale) où des jeunes s'attaquent à des patrouilles de la Minustah en réaction à de fausses rumeurs selon lesquelles les soldats de l'ONU auraient désarmé des policiers haïtiens", a précisé le porte-parole.
Trois Casques bleus du Sri-lanka ont été blessés par balles mercredi par des inconnus dans ce quartier de Carrefour, a appris jeudi l'AFP de sources onusiennes. Il s'agit des premiers Casques bleus blessés par balles depuis le début des troubles en Haïti début avril. "Les militaires ont essuyé des tirs alors qu'ils étaient en patrouille. Ils n'ont pas riposté aux tirs et n'ont pas pu identifier leurs agresseurs", a indiqué la porte-parole de la Minustah, Sophie Boutaud de la Combe. Leur vie n'est pas en danger, selon l'ONU. Dans la nuit de mercredi à jeudi, plusieurs parlementaires ont appelé le Premier ministre Jacques-Edouard Alexis à démissionner. "Nous avons écrit à M. Alexis et lui avons conseillé de démissionner dans les prochaines 48 heures", a déclaré à l'AFP le sénateur Andris Riché, vice-président du Sénat haïtien.
"Ce n'est pas un ultimatum, c'est un conseil", a-t-il précisé, indiquant qu'une majorité de sénateurs soutenait cette démarche. A la suite d'une brusque hausse des prix des denrées de base, des manifestations émaillées de violences ont secoué pendant une semaine Haïti, le pays le plus pauvre du continent américain qui se remet difficilement, avec l'aide de l'ONU, de vingt ans de crises et de coups d'Etat meurtriers.
La lettre des sénateurs, écrite dans la nuit de mercredi à jeudi, est intervenue quelques heures après une allocution du président haïtien René Préval, élu en 2006 et candidat de la majorité pauvre du pays, qui a souhaité un élargissement et une évaluation du gouvernement dirigé par M. Alexis. "Après les élections, nous avions formé un gouvernement qui a apporté la stabilité.
Aujourd'hui, nous pouvons réfléchir sur comment ouvrir la participation politique au gouvernement dans l'Etat en général. C'est aussi le moment d'évaluer le travail du gouvernement actuel", a dit le président Préval. "Nous avons entendu le président, mais il ne nous pas convaincus", a réagi le sénateur Hyppolite Mélius qui fait partie des signataires de la lettre demandant la démission de M. Alexis.
Le Premier ministre "doit partir pour mettre un terme aux manifestations et aux pillages qui découragent l'investissement", a précisé M. Mélius, menaçant d'engager une procédure de destitution à son encontre. Aucune réaction n'a pu être obtenue dans l'immédiat auprès des services du Premier ministre.
L'ONU, qui compte quelque 7.000 Casques bleus en Haïti dont certains protègent depuis mardi le Palais national, siège de la présidence, a appelé mercredi les bailleurs de fonds internationaux à apporter de manière urgente une assistance à Haïti.
Clarens Renois AFP
http://www.caraibesfm.com/index.php?id=3490

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