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samedi 26 avril 2008

20 millions sans impact

Cité-Soleil, un fonds de commerce, un bidonville où s'exécute mille projets imposés, importés, sans réslutats et sans impacts réels sur la vie de la population.
Les impacts sont insignifiants, sinon invisibles à Cité-Soleil un an après l'octroi par le gouvernement des Etats-Unis de 20 millions de dollars au profit des résidents de cet immense bidonville de plus de 400 000 âmes, c'est du moins ce que soutiennent maires, notables, simples citoyens et divers observateurs de cette commune encore en proie à une misère aiguë.
Si on compte parmi les objectifs de l "Initiative de Stabilisation pour Haïti", celui de soutenir les projets de développement en engageant les résidents de Cité Soleil appelés à construire leur vie sur une base qui exclut la violence et la pauvreté ; créer des activités sociales génératrices d'emplois à court terme et susceptibles d'améliorer la qualité de vie à Cité Soleil. On verra comme les habitants de cette commune peu d'impacts ou rien du tout.
Les maires de Cité-Soleil, lors d'un Magik Dirèk en plein cœur de la commune sur le 100.9, se plaignent de l'absence de tout moyen pouvant leur permettre de bien travailler au bien-être de la population. Ils dénoncent, ils proposent, mais la situation socio-économique demeure inchangée. L'un des habitants fait remarquer que la plupart des projets exécutés à Cité Soleil ont la prétention d'assainir la zone.
Les jeunes qui y travaillent en grande partie sont armés de pelles et de brouettes. « Cette approche doit changer », dit-il. Webster Maurice, un notable de la zone, se pose lui-même la question relative à l'utilisation des 20 millions de dollars américains. Il a encore en mémoire la cérémonie organisée à la Primature le 25 avril 2007 où le maire de Cité Soleil, Wilson Louis, était présent pour parapher ce contrat de don.
Un responsable de Mouvement pour la paix (MOPA), Gesner Jeune, pense que depuis longtemps Cité-Soleil constitue pour de nombreux ONG qui y travaillent, un fonds de commerce. Elles tirent des avantages de la détresse de la population. Mais Gesner Jeune et beaucoup de jeunes de la cité ne veulent pas rester des éternelles victimes.
« Nous avons compris que la Cité est victime de leadership personnel dans les couloirs du pouvoir politique. Cela empêche le développement de la zone », a fait remarquer Gesner Jeune qui a mis sur pied une nouvelle organisation en vue de prendre en main les destinés de la commune.
Jean-Robert Charles, maire adjoint de la commune, souligne que les vingt millions de dollars dépensés au nom de la cité n'ont pas permis d'améliorer quoi que ce soit. Selon ce dernier, une partie de ces fonds était gérée par l'organisation Internationale pour la Migration pour l'adoquinage de rues et la réhabilitation de la place.
Le maire adjoint de Cité Soleil a pris en exemple l'Organisation internationale pour la migration (OIM) qui travaille selon ses caprices. Pourtant les responsables de la mairie se gardent de poser des actions afin d'éviter tout blocage. Il se rappelle les problèmes rencontrés à Soleil 19 dans un chantier dirigé par l'OIM.
Interrogé le degré de responsabilité et d'implication de la mairie dans l'exécution des projets, Jean-Robert Charles indique qu'aucune consultation n'est faite, et qui pis est, les responsables de certains organismes ne veulent même pas entendre les recommandations de la mairie.
A travers un projet titré "Initiative de Stabilisation pour Haïti", le gouvernement américain avait consacré 20 millions de dollars à l'amélioration des conditions de vie des habitants de Cité Soleil.
De ces 20 millions de dollars, le maire principal rappelle que 5 millions de dollars étaient destinés à la police et la justice pour la construction de trois commissariats.
4,5 millions devaient être consacrés à la construction de la Route dite neuve, 1,5 million pour la construction de la route menant au wharf de Jérémie, 6 millions étaient gérés par l'Organisation internationale pour la Migration pour la construction de quelques infrastructures...
« A partir de cette cérémonie, nous avons une obligation de résultats », indiquait le Premier ministre Jacques-Edouard Alexis le jour de la signature du contrat. Il croyait que les 20 millions de dollars américains devaient permettre le développement d'un ensemble d'activités et de projets intéressants dans le plus grand bidonville du pays.
« Site Solèy ka chanje e Site Solèy ap chanje », avait martelé le Premier ministre haïtien en présence de l'ambassadeur américain accrédité à Port-au-Prince et de divers représentants d'organismes internationaux. Un an après, le changement tarde encore à se poindre à l'horizon. Qui en est responsable ?
Les responsables de l'Agence américaine pour le développement international (USAID) contactés à ce sujet, n'étaient pas immédiatement disponibles pour donner leur version de la mise en œuvre des projets. Nos colonnes leur sont ouvertes.

Dieudonné Joachim
Commentaires:
Il suffirait de s’ouvrir les yeux et de se poser les bonne question pour trouver entre les lignes de cet article du Nouvelliste les éléments qui définissent les caractéristiques de la coopération dont bénéficie Haïti.
Les journaux en parlent tout le temps. Des sommes millionnaires sont allouées à Haïti dans des projets mal définis. Et ceci depuis des lustres et des années. La situation de l’haïtien ne change jamais.
Ce qui est le plus rageant dans la situation c’est qui ni ceux qui devraient bénéficier de l’aide, ni ceux-là qui accordent l’aide se soucient du fait que la situation ne change jamais.
Dernièrement un élu UMP avait déclaré qu’il fallait surveiller et arrêter la corruption au niveau des administrations qui bénéficient des aides financières de la communauté internationale. Cette voix s’est levée en fait sans écho.
Avec le bal des personnalités importantes de la Communauté internationale en Haïti, je suis anxieux de voir Haïti autrement d’ici quelques mois.

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