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lundi 24 mars 2008

Nous publions une lettre ouverte de Rudolph Boulos au président du Sénat, Kelly Bastien
Le Sénateur démissionnaire du Nord-Est revient sur sa décision, dénonce la résolution du 18 mars l’excluant de l’assemblée sénatoriale et annonce son retour au Parlement
samedi 22 mars 2008,
Radio Kiskeya

SENAT DE LA REPUBLIQUE
Ouanaminthe, le 19 Mars 2008
Sénateur Kelly BASTIEN Président du Sénat de la République Palais Législatif
Monsieur le Président,
Suite à la résolution du Sénat de la République me demandant de confirmer par écrit ma démission en tant que Sénateur de la République, j’ai l’honneur de vous faire part de ma ferme décision de ne pas démissionner comme Sénateur de la République et de rester à mon poste.
Un retrait de ma part du Grand Corps serait une trahison vis-à-vis de mes mandants du Nord-Est et de la mission qu’ils m’ont confiée de les défendre et de représenter leurs intérêts au Sénat de la République.
Le rapport de la Commission présidée par le Sénateur Youri Latortue et les opinions qui y sont émises ne sont qu’un rapport et que des opinions qui n’engagent que leurs auteurs.
La résolution du Sénat en date du 18 mars 2008 qui a suivi le dépôt du rapport Latortue et les pressions de toute part exercées contre moi et certains de mes collègues durant et après la séance s’apparente à un lynchage politique digne de la période dictatoriale des régimes antérieurs. La constitution au nom de laquelle cette résolution aurait été votée l’interdit formellement. Je proteste donc solennellement contre la teneur et le vote de cette résolution. Je demande a tous mes confrères du Senat de se ressaisir pour ne pas être les outils d’une campagne de déstabilisation du Senat qui n’a d’autre but que d’arriver a sa caducité.
Je confirme encore pour vous que je suis Haïtien d’origine et que je n’ai jamais renoncé à ma nationalité acquise à la naissance. Seule la justice de mon pays peut décider du contraire. Vous n’êtes pas sans ignorer que la seule instance compétente pour se prononcer sur les questions de nationalité et d’état des personnes est le Tribunal de Première Instance et que le Sénat n’a aucune compétence pour trancher ce type de questions. Aucune entité ne peut se substituer à ce Tribunal dans l’exercice de ses attributions.
J’ai bien l’intention de saisir toutes les voies de droit pour défendre mes droits et ceux de mes mandants qui se trouvent actuellement bafoués de la manière la plus éhontée.
Recevez, Monsieur le Président, mes salutations en la Patrie.
Rudolph H. BOULOS Sénateur de la République Vice-président du Sénat
c.c. Mr. Victor Benoit, Président de la Fusion
N.B Si la lettre, dont copie a été envoyée à la rédaction de Radio Kiskeya, date de Ouanaminthe (Nord-Est d’Haïti), l’auteur se trouvait très probablement au moment de sa rédaction en République Dominicaine, selon des informations dignes de foi.
http://www.radiokiskeya.com/spip.php?article4840
Commentaires :
L’impression qui se dégage jusque là de cette affaire qui n’aboutira à trois fois rien, et qui ne sert qu’à dévier l’attention du public et des haïtiens en général sur les vrais problème de la nation.
Cette affaire durera des mois et des mois voire des années et on se réveillera encore à la veille de nouvelles élections présidentielles qui assureront le relais dans l’actualité des scandales. On oubliera de faire le bilan du gouvernement Preval/Alexis. Les haïtiens continueront à abandonner le pays sous le poids de l’insécurité, les cadres attirés par le Canada, la masse ouvrière paysanne ira se mettre elle-même les chaînes de l’esclavage moderne de l’autre côté de la frontière.
Cependant tout en reconnaissant l’apport éventuel de Boulos au niveau du sénat, nous devons aussi admettre qu’il ne s’était pas bien renseigné sur les prérogatives légales pouvant jouer en sa faveur.
La réflexion philosophique et la conceptualisation de la « politologie » en général et à l’haïtienne en particulier permettent de comprendre et d’évaluer le comportement de Monsieur Boulos face à la commission Sénatoriale.
Si ses partisans ont vu en sa démission une attitude honorable de vrai combattant dans le style reculer pour mieux sauter, d’autres pourront y reconnaître les conséquences d’une prise en charge médiocre.
Le Sénateur ne disposait d’aucun argument capable d’assurer sa défense devant la commission. Acculé il a démissionné sans se battre sans se défendre. A la dernière minute, intervint l’argumentaire de Monsieur Georges Michel qui semble avoir tout changé et redonné de l’espoir à Monsieur Boulos.
Quand ce dernier parle de la décision des bases lui interdisant de démissionner il veut nous montrer qu’il a choisi le sentier archaïque du populisme monnayé. Il sait comme le savent tous les haïtiens qu’il est très facile de rassembler des militants pour n’importe quelle cause en Haïti.
C’est une pratique antidémocratique à bannir en Haïti. Monsieur Boulos devrait nous montrer une attitude différente car jusqu’à présent nous avons en travers de la gorge le « MONTANAZO ».
L’actualité sera encore chaude et dominée par l’affaire Boulos…. A SUIVRE

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