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mardi 29 janvier 2008

EXPOSITION PHOTOS/PATRIMOINE ARCHITECTURAL / Visite du centre historique de la ville de Jacmel à travers les images

Par Chénald Augustin
chenald@lematinhaiti.com
« Bèl Jakmèl Jakmèl ka pi bèl », est le thème autour duquel s’est tenue, à l’initiative de l’Institut de sauvegarde du patrimoine national (Ispan), le samedi 26 janvier 2008, à l’ancienne prison civile de Jacmel, une exposition de photos sur l’esthétique, la morphologie et la typologie de l’architecture patrimoniale du centre historique de la cité d’Alcibiade Pomeyac. Cette exposition, réunissant une trentaine de photos tirées des bases de données de l’Ispan, a été réalisée, selon l’ingénieur Jean Hérold Pérard, responsable des travaux de consolidation de l’ancienne prison. L’objectif est d’attirer l'attention des gens, surtout les participants au carnaval national de Jacmel sur ce monument historique qu’est l’ancienne prison de Jacmel. Le bâtiment, en ruine, « a subi, selon le directeur général de l’Ispan, Daniel Élie, des agressions dues à l’action de l’homme : actes récents de vandalisme, principalement constituées par la récupération des pierres de la maçonnerie ».
Des fissures causées par des racines de plantes dans le liant de la maçonnerie, et l’oxydation des fers due à la proximité de la mer, sont à l’origine, selon l’architecte Daniel Élie, de la dégradation et de la fragilité de ce monument. « Après trois mois d’intervention, nous pouvons affirmer aujourd’hui que les ruines de la vieille prison sont stabilisées », a rassuré le directeur général de l’Ispan lors de son discours dans le cadre du vernissage de l’exposition et la visite guidée – par l’ingénieur Jean Hérold Pérard – des travaux de restauration du monument. La première phase des travaux d’exécution de consolidation du bâtiment a été financée, à hauteur de 50 000 dollars américains, par le Fonds des ambassadeurs (Ambassor’s fund) de l’ambassade américaine en Haïti, nous a appris l’ingénieur Jean Hérold Pérard. « Avec ce fonds, nous avons réparé les parties les plus menacées de la prison », a-t-il expliqué. Des expertises, en vue de retracer l’architecture originelle de l’ancienne prison, et des exercices d’anastylose menées sous sa direction, ont été réalisées. Ses études ont donc permis, selon lui, de restaurer de « manière authentique » le monument.
L’ancienne prison de Jacmel a une grande valeur patrimoniale. Son architecture a également un cachet particulier. En témoigne sa localisation au cœur du quartier historique, zone résidentielle, dont l’architecture date du XIXe siècle. La plupart de ces maisons sont préfabriquées et proviennent de l’Europe. Cet édifice, ancien lieu d’incarcération, une fois restauré, « sera métamorphosé en un espace d’ouverture, de culture et de liberté », d’après Daniel Élie. Il deviendra un « musée de la ville [qui] racontera son histoire politique, culturelle et sociale…, son développement spatial, son histoire urbaine et l’évolution de sa typologie architecturale ». Le musée sera aussi un lieu de débats, d’échanges, de rencontres, de création et de divertissement.

L’ancienne prison civile de Jacmel a été construite en 1915, sous l’occupation américaine. Des récits légendaires (fuites d’un Alcius Charmant, passages souterrains) sont associés à l’histoire de ce lieu d’enferment où des prisonniers ont été torturés, tués. En outre, à l’initiative de l’Association touristique du Sud-Est d’Haïti (ATSEH), la Maison commerciale d’Édouard Cadet, à Jacmel, a été restaurée.
Le vendredi 28 décembre 2007, a été lancée, sur le glacis de l’édifice, une campagne de mobilisation et de revalorisation du patrimoine architectural de la ville. Une conférence de presse a donc été donnée le même jour.
Y ont pris part la présidente de l’ATSEH, Myrlande Charles, le maire de Jacmel, Edwin Zenny, l’architecte Clarens Baptiste, représentant de l’Ispan, et Chantal Pierre-Louis. La maison d’Édouard Cadet, d’architecture du XIXe siècle, a une « grande valeur patrimoniale et historique ». Son propriétaire fut un grand exportateur de café et de denrées alimentaires. D’autres résidences datant du XIXe siècle seront restaurées, selon la présidente de l’ATSEH. Extrait du discours du directeur général de l’Ispan, Daniel Élie à l’occasion de la visite du chantier de stabilisation des ruines de la vieille prison de Jacmel
L’idée d’utiliser la Vieille Prison pour créer un musée a été proposée par l’Ispan et a été particulièrement bien accueillie par les Jacméliens. Il faut dire que la fierté et l’amour qu’ils portent à leurs traditions, à leur culture et à leur patrimoine a grandement facilité l’affaire.
Le défi, en retour, pour nous autres architectes de restauration, sera de métamorphoser ce lieu d’enfermement qu’était la Vieille Prison de Jacmel en un espace d’ouverture, de culture et de liberté.Ce musée sera un musée de la ville. Il racontera son histoire politique, culturelle et sociale. Mais également son développement spatial, son histoire urbaine et l’évolution de sa typologie architecturale.

Défini comme une prolongation naturelle de la Mairie, ce musée sera également le lieu dynamique d’informations et de débats sur le futur de Jacmel et de la problématique de la conservation de son centre historique. Le musée sera ainsi un outil incontournable pour les décideurs qui pourront ainsi s’assurer de la communication des informations et de la participation de la population jacmélienne dans le devenir de leur cité.
Destiné tout particulièrement aux jeunes Jacméliens, à qui il convient, pour la sauvegarde du patrimoine, d’inculquer la notion du bien commun, ce musée sera conçu de manière à ce que toutes les informations soient communiquées et présentées de manière didactique et conviviale.

Enfin, le musée sera conçu comme le point de départ nécessaire et indispensable pour la visite culturelle et touristique de la ville. À partir de ce musée, le visiteur sera informé et sa promenade à travers les rues de la ville sera autrement plus enrichissante.
Daniel Élie
mardi 29 janvier 2008

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