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mardi 13 novembre 2007

Haïti-Littérature : Il faut travailler le fond et cultiver une forme esthétique, selon l’écrivain Lyonel Trouillot

Lundi 12 novembre 2007
P-au-P, 12 nov. 07 [AlterPresse]--- Les auteures et auteurs, écrivaines et écrivains, doivent tendre à œuvrer en faveur d’un fond « travaillé » et d’une forme esthétique, indique l’écrivain haïtien Lyonel Trouillot au cours d’une rencontre avec un groupe d’étudiantes et d’étudiants le vendredi 9 novembre 2007, à la Faculté des Sciences Humaines (Fasch) autour de la littérature.
« L’écriture littéraire doit être la résultante d’un fond travaillé et d’une forme esthétique recherchée », suggère Trouillot à cette rencontre programmée par les Presses Nationales d’Haiti (Pnd’h) dans le cadre des causeries d’auteurs avec le lectorat haïtien et de la 2e édition de la rentrée littéraire.
La causerie du 9 novembre 2007 s’est déroulée dans une atmosphère de débats animés, a constaté l’agence en ligne AlterPresse.
L’écrivain Trouillot distingue deux catégories d’auteurs.
D’une part, il y a des auteurs qui pourraient être subdivisés à leur tour entre ceux qui sont trop révolutionnaires - qui privilégient l’aspect réel en oubliant le jeu formel -, et ceux-là trop formalistes qui peuvent être considérés comme niais.
D’autre part, il existe ceux qui lient l’engagement et l’esthétisme et dont leurs oeuvres demeurent à travers le temps.
’’La littérature moderne est fondée sur cette relation toujours difficile entre la dimension formelle et la dimension sociale’’.
’’Il n’y a pas d’écriture littéraire sans oeuvre de création’’. Et ’’ Chacun fait son jeu formel avec ce qu’il a à l’intérieur’’, précise Lyonel Trouillot.
Ce parallèle a semblé ne pas être trop bien compris par certains étudiants qui n’ont pas hésité à faire passer leurs préoccupations, tantôt sur des questions se rapportant à l’essence même de la littérature, tantôt sur la différence existante entre la forme et le genre.
A propos du genre, Lyonel Trouillot considère le roman comme une oeuvre beaucoup plus vulgaire que la poésie, qu’il aime particulièrement écrire en français.
Intervenant sur le sujet qu’il a choisi lui-même, au lieu de s’entretenir sur son dernier ouvrage ’’ Amour avant que j’oublie’’, Lyonel Trouillot a fait l’éloge de cette discipline axée sur l’esthétique.
Selon lui, la littérature est un jeu formel où les formes, représentées par l’esthétique, jouent un rôle important.
’’Je suis persuadé qu’il n’y a pas de littérature sans formes.’’
’’ La littérature est la forme’’ ajoute-t-il.
Si l’écriture n’est pas forcément liée avec le vécu, ce dernier doit être présent. La forme n’est donc pas vide, elle est remplie d’expériences humaines.
’’La forme, c’est le travail de l’auteur, sa manière d’accoucher ses idées, ses thémathiques’’. Car, la littérature ne saurait écrire sur rien.
Publié par les Editions des Presses Nationales d’Haiti (Pnd’h), le dernier roman de Lyonel Trouillot, « l’Amour avant que j’oublie’’ a été parmi les 40 titres rendus disponibles à l’occasion de la 2e édition de la rentrée littéraire, réalisée du 5 au 10 novembre 2007, dans le département de l’Ouest d’Haïti.
Né à Port-au-Prince (Haïti), Lyonel Trouillot, l’auteur de ’’Rue des Pas-Perdus », ’’ Thérèse en mille morceaux », ’’ Les enfants des héros’’, a publié de nombreux poèmes et textes critiques. Professeur de littérature, journaliste, il a co-fondé les Revues Lakansyel, Tèm et langaj, et est toujours membre du Collectif de la revue Cahiers du vendredi et codirecteur de la collection. [kj rc apr 12/11/2007 10 :30]
http://www.alterpresse.org/spip.php?article6609

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