Le Président estime que le leader de l’ancien régime doit rendre compte des nombreux crimes de sang et détournements de fonds enregistrés sous son règne ; le chef de l’Etat se prononce, d’autre part, contre la reconstitution des Forces Armées d’Haïti
dimanche 30 septembre 2007,
Radio Kiskeya
Le Président René Préval dont le retour à Port-au-Prince est attendu lundi, a estimé que l’ancien dictateur Jean-Claude Duvalier (1971-1986) devra comparaître en justice pour l’implication de son régime dans la corruption et la violation systématique des droits humains, s’il décidait de rentrer en Haïti après 21 ans d’exil en France, selon une dépêche de l’Associated Press.
Le chef de l’Etat, qui s’exprimait vendredi dernier à New York lors d’une conférence de presse, a prévenu qu’il ne pourrait pas s’opposer à un retour de M. Duvalier, car la constitution bannit l’exil pour tous les citoyens haïtiens.
Interrogé sur un éventuel procès de l’ex-Président à vie, René Préval a répondu "sa dictature a tué des milliers de personnes et volé des millions de dollars au pays". Sur la même lancée, il a indiqué "il y a aussi la clameur publique, je pense que la justice doit la prendre en considération".
La dynastie des Duvalier aurait fait plus de 60.000 morts, des centaines de disparus et d’exilés en 29 années de règne, selon des statistiques non officielles.
Dans des déclarations faites mardi dernier peu avant son départ pour New York où il a participé à la 62e assemblée générale de l’ONU, le Président s’était montré très prudent en affirmant qu’il espérait que Jean-Claude Duvalier était sincère lorsqu’il avait "demandé pardon au peuple haïtien pour les torts physiques, moraux ou économiques causés à des tiers sous son gouvernement". Annonçant la poursuite des efforts en vue de récupérer 6,2 millions de dollars détournés et gelés dans les banques de Suisse, M. Préval avait souligné que "le pardon est une chose et la justice en est une autre".
A l’occasion du 50e anniversaire de l’accession de son père François Duvalier à la Présidence d’Haïti, le 22 septembre 1957, "Baby Doc" -qui se serait appauvri, selon certaines informations- avait appelé à la "réconciliation des frères ennemis" et à la mobilisation de ses partisans. Il avait aussi félicité, sans le nommer, le Président Préval pour son action en faveur de la démocratisation et de la stabilisation du pays.
Sur un tout autre plan, le dirigeant haïtien a affirmé devant les médias américains qu’il ne voyait aucune raison pouvant justifier le rétablissement des Forces Armées d’Haïti (FAd’H), renvoyées par Jean-Bertrand Aristide en 1995.
Ces décalarations sont survenues à la veille du 16e anniversaire, dimanche, du coup d’Etat sanglant de 1991 contre le gouvernement Aristide/Préval alors que le Président s’est engagé à créer une commission chargée de faire des propositions appropriées sur la création prochaine d’une force de sécurité publique devant combler le vide que laissera le départ des casques bleus.
Plusieurs options pourraient alors être envisagées dont la création d’une gendarmerie ou d’une nouvelle armée.
Quoique démobilisée, l’institution militaire reste reconnue par la constitution. spp/RK
http://www.radiokiskeya.com/spip.php?article4206
Commentaires
La célébration du cinquantième anniversaire de l’ascension des Duvalier au pouvoir aura rendu service à beaucoup de gens dans la mesure ou le message de Jean Claude Duvalier aura su monopoliser les médias au détriment d’autres actualités plus brûlantes encore.
Le grand bénéficiaire de cette situation risque d’être le Sénat Haïtien avec en tête de liste son Président éclaboussé et à jamais maculé dans une histoire de trafic de stupéfiants.
Si l’enquête judiciaire invite à des réserves, les arguments de la défense ne sont pas mieux construits pour convaincre.
Il ne faudrait pas que l’on applique la loi de Machiavel qui fait appel à un scandale pour en cacher un autre.
Et en ce qui concerne le Président Preval dont la discrétion est fort appréciée, il vaut mieux qu’il agisse sur les dossiers sans faire trop de bruit pour rien.
Une fenêtre ouverte sur Haïti, le pays qui défie le monde et ses valeurs, anti-nation qui fait de la résistance et pousse les limites de la résilience. Nous incitons au débat conceptualisant Haïti dans une conjoncture mondiale difficile. Haïti, le défi, existe encore malgré tout : choléra, leaders incapables et malhonnêtes, territoires perdus gangstérisés . Pour bien agir il faut mieux comprendre: "Que tout ce qui s'écrit poursuive son chemin, va , va là ou le vent te pousse (Dr Jolivert)
lundi 1 octobre 2007
L’ex-dictateur Jean-Claude Duvalier doit être jugé s’il revient en Haïti, affirme René Préval
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