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jeudi 25 octobre 2007

Incarcérés ou non, les bandits continuent d'agir

Pourchassés par les forces de l'ordre depuis quelques mois, les gangs armés reviennent en force dans plusieurs quartiers de Port-au-Prince. Leur dernière victime est le commissaire de police, Lesly Delva. Ses frères d'armes promettent de lui rendre justice.
Responsable de l'unité de sécurité à la Direction centrale de la police judiciaire, le commissaire Lesly Delva revenait de son travail lorsque, vers 7 heures du soir mardi, trois individus armés l'ont abordé à la rue Girot à Fontamara et l'ont froidement abattu.
Le commissaire Delva était responsable de la garde à vue, de l'accueil et de la sécurité du bâtiment logeant la DCPJ, l'une des principales instances de la PNH luttant contre le banditisme, le trafic des stupéfiants et le blanchiment d'argent. Des agents de la DCPJ accompagnés d'un juge de paix ont procédé, tard mardi soir, au constat légal et à la levée du corps. Les autorités policières annoncent l'ouverture d'une enquête afin de mettre la main au collet des assassins.
Selon le directeur général de la PNH, Mario Andrésol, cité par plusieurs médias, deux des trois criminels qui ont pris part à cet assassinat sont recherchés parce qu'ils ont été identifiés par les forces de l'ordre. L'un d'entre eux aurait même participé au meurtre d'un pasteur récemment.
Ces derniers jours, Fontamara est devenu l'une des zones les plus dangereuses de la capitale. La semaine dernière, cinq présumés bandits y ont été retrouvés morts et ligotés, apparemment lynchés par la population. La PNH paye aujourd'hui un lourd tribut à l'insécurité qui ronge cette zone.
Fontamara n'est pas le seul quartier de la capitale où les bandits armés reprennent du service. Le centre-ville de Port-au-Prince est le théâtre depuis un certain temps de plusieurs attentats et scènes de pillage. Mardi dernier, deux agents de sécurité d'une institution privée ont été grièvement blessés par balles à la rue du Magasin de l'Etat. L'un deux aurait succombé à ses blessures. Tôt dans la matinée de mercredi, un imposant contingent de la Police nationale d'Haïti conduite par le directeur général de l'institution, Mario Andrésol, a mené une opération au centre-ville. Le commissaire de Port-au-Prince, Michel-Ange Gédéon, a donné l'assurance que les forces de l'ordre ont les moyens pour reprendre le contrôle du centre commercial soumis aux attaques des bandits depuis plusieurs semaines.
Selon le commissaire de police, le climat de tension qui règne au centre commercial de cette ville actuellement préoccupe le commissariat de Port-au-Prince et la Direction générale de la PNH. Il invite les commerçants et les étalagistes à dénoncer les bandits qui dissimulent leurs armes dans les étals des marchandes pour échapper aux forces de l'ordre.
Certains bandits appréhendés par les forces de l'ordre et libérés par la justice sont pointés du doigt dans la résurgence des actes de banditisme dans la capitale haïtienne. Selon un responsable d'une organisation de défense des droits humains, les criminels notoires mis sous les verrous au cours des dernières opérations musclées de la MINUSTAH et de la PNH en sont aussi responsables. « Ayant accès au téléphone, ils continuent de passer des ordres à leurs soldats », a-t-il confirmé. « Je reçois régulièrement des appels téléphoniques de mes clients depuis le Pénitencier national », a indiqué au journal un avocat, comme pour confirmer les propos du militant des droits humains.
http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=50165&PubDate=2007-10-24

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