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mercredi 1 août 2007

Daniel Elie éjecté du gouvernement

Népotisme, clientélisme, immobilisme, abus de pouvoir..., tels sont entre autres, les chefs d'accusation retenus contre Daniel Elie. Le ministre de la Culture et de la Communication n'a pas réussi son examen oral à l'hémicycle du Parlement.
Seulement cinq députés ont tenté désespérément de sauver le fauteuil de Daniel Elie, le ministre de la Culture et de la Communication accusé « d'interpréter la loi des finances selon sa vision personnelle ». 68 voix pour, 5 contre, les députés ont infligé une motion de censure à l'architecte qui a la triste particularité d'être le deuxième ministre renvoyé par le Parlement depuis l'entrée en vigueur de la Constitution de 1987. Avant lui, Leslie Gauthier, ex-ministre du Commerce et de l'Industrie sous l'administration Aristide/Neptune, avait subi le même sort.
Ses yeux cachés derrière des lunettes noires, Daniel Elie ne paraissait guère inquiété à son entrée à la Chambre des députés. Escorté de quelques membres de son cabinet, il se mettait de toute oreille à l'écoute du député Faustin Poly, qui présentait les dix chefs d'accusations retenus contre lui. « Le ministre a dépensé de façon opaque les fonds alloués au carnaval 2007. En plus, il a refusé de fournir le moindre détail aux parlementaires qui ont pourtant l'obligation de contrôler les actions du gouvernement », s'offusque le parlementaire sous un tonnerre d'applaudissements des censeurs de Daniel Elie. « Le ministre a également pris sur lui-même de dépenser quelque 30 millions de gourdes pour la fête du drapeau en dehors du budget », a poursuivi Faustin Poly dans son violent réquisitoire qui a occasionné des remous au sein de l'assemblée. C'est là encore, dit-il, une légèreté qui confine au détournement de fonds et à l'arbitraire. Le porte-parole des contestataires du ministre s'insurge, entre autres, contre la présence de Magali Comeau Denis, l'ex-ministre de la Culture du gouvernement de transition dans le cabinet particulier de Daniel Elie. « Quelles accointances ou complicités peuvent expliquer cette embauche ou cette promiscuité pour le moins insolite », se demande avec angoisse le parlementaire. Son violent réquisitoire a mis en lumière ce qu'il appelle le népotisme, le clientélisme, l'immobilisme et les abus de pouvoir du ministre Elie.
D'un ton calme, Daniel Elie a pris tout son temps pour expliquer le rôle et la fonction du ministère qu'il dirige depuis plus d'un an. Il a aussi dressé un bilan exhaustif de toutes ses réalisations avant de répliquer aux assertions des parlementaires. « Le pays souffre d'une carence de cadres. Magali Comeau Denis est un ancien ministre, un cadre de haut niveau qui s'est montré utile », s'est défendu le ministre Daniel Elie, sans pour autant convaincre ses opposants chauffés à blanc.
« Je suis triste et content. On n'a pas toujours de quorum à la Chambre des députés pour voter des lois en faveur de la population, mais il y en a pour renvoyer un ministre », a lâché Louis Joseph Joël, l'une des rares voix favorables à Daniel Elie. Le représentant de Savanette au Parlement a sans doute fait allusion au calvaire du bureau de la Chambre basse pour tenir régulièrement séance. Quand les parlementaires ne sont pas engagés dans l'organisation de fêtes patronales dans leurs circonscriptions respectives, ils font carrément l'école buissonnière. Pour l'une des rares fois, 87 députés ont participé à une assemblée plénière. « Ma tristesse est sans borne. J'ai toujours rêvé d'une législature à l'avant-garde du changement, a, pour sa part déclaré le député Frantz Robert Mondé, qui s'est montré solidaire du ministre congédié. Boire le calice jusqu'à la lie. Courage Daniel ! », dit-il, d'un ton désespéré.

Le verdict prononcé, Daniel Elie se retire sans rien piper.

Les députés étaient au nombre de 87 pour cette séance d'interpellation

Les voix sont ainsi réparties :
Pour: 68
Contre: 5
Abstention: 14
Claude Gilles

Gillesgonaibo73@yahoo.fr
Jean-Pharès Jerôme
pjerome@lenouvelliste.com

Source

http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=46853&PubDate=2007-07-31
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Attention à la chimérisation du parlement!

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