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mardi 10 juillet 2007

Grève générale largement suivie en République Dominicaine : Un mort et un blessé par balle

Le commerce et le transport public très affectés par un mouvement de revendications sociales portant notamment sur l’augmentation des salaires et la baisse des prix
lundi 9 juillet 2007,
Radio Kiskeya

Au moins une personne a été tuée et une autre blessée lundi en République Dominicaine lors d’une grève générale de 24 heures à caractère social largement suivie et marquée par de fortes tensions, rapportent l’agence espagnole EFE et la presse dominicaine.
Rafael de Jesùs Torres, 33 ans, a été abattu de trois balles au cours d’incidents confus enregistrés à Navarrete, une municipalité de la province de Santiago (nord).
José Espinosa, un porte-parole local du Large front de lutte populaire (FALPO), l’une des organisations à l’origine du mot d’ordre de grève, a accusé des policiers et des militaires qui étaient "en embuscade dans un édifice" d’avoir ouvert le feu sur Torres qui regagnait paisiblement son domicile.
Cette version a été toutefois démentie par la police qui a annoncé l’ouverture d’une enquête sur l’incident en vue de fixer les responsabilités.
Dans la même région, une autre personne a été blessée à Bonao, dans la province de Monseñor Nouel, alors que des manifestants gagnaient les rues en soutien à la grève. Carlos Mejìa Disla, 27 ans, a reçu une balle au moment où des civils affrontaient des policiers et des militaires.
Lancé par le Forum social alternatif (FSA), un regroupement d’organisations populaires, l’appel à la grève a été largement suivi dans le nord de la République Dominicaine où de nombreux établissements commerciaux sont restés fermés. Le transport public était, pendant toute la journée, paralysé à 80%, selon EFE.
Pour sa part, le quotidien dominicain El Caribe souligne qu’à Santo Domingo le transport en commun et le commerce étaient quasiment paralysés. Dans les secteurs nord, est et centre de la capitale, le trafic était au point mort. De nombreux piétons étaient dans les rues, mais pouvaient difficilement trouver même des taximotos.
Aucun incident majeur n’a été signalé à Santo Domingo où un imposant dispositif de sécurité a été constaté. Des milliers de policiers et militaires étaient déployés dans les principales villes du pays où les autorités se tenaient prêtes à faire face à "toute provocation".
Cependant, les organisateurs de la grève ont accusé le chef de la police nationale, le major-général Bernardo Santa Pàez, d’avoir forcé les portes de certains magasins de la capitale afin de les faire fonctionner sous pression.
Le mouvement de protestation visait à obtenir des autorités dominicaines un ajustement salarial dans la fonction publique et le secteur privé, y compris en faveur des soldats et policiers. Les grévistes réclamaient aussi la fin de l’augmentation disproportionnée des prix des produits de consommation de masse, la cessation des coupures intempestives du courant électrique, la relance d’une politique contre la détérioration de l’environnement, le retour à un régime normal de distribution de l’eau potable, des investissements plus importants dans le domaine de la santé et de l’éducation, un moratoire dans le processus de remboursement de la dette externe et enfin la révision de la législation sur les hydrocrabures et la sécurité sociale.
Le gouvernement du Président Leonel Fernàndez devait se prononcer en fin de journée, à travers un communiqué, sur cette grève générale dont la levée n’était prévue que mardi matin à 6h00 heures locales (05h00 en Haïti et 10h00 GMT).
Dimanche, au moins trois personnes avaient été blessées, dont deux grièvement, en tentant de poser des bombes artisanales.
Confrontée à des vagues de violences, la République Dominicaine est régulièrement secouée par des mouvements de contestation sociale et des bras de fer entre le gouvernement et des groupes de pression sur des revendications cruciales. spp/RK

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