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lundi 30 juillet 2007

Grogne des pharmaciens...

Le Ministère de la Santé publique et de la Population (MSPP) passera-t-il de la parole aux actes ? En tout cas c'est la grande consternation au niveau de certains responsables de pharmacie après la publication d'une note de ce ministère qui compte sévir contre certaines pharmacies.
Vendredi 27 juillet, 12h30 PM, la rue Mgr Guilloux grouille de gens. L'activité commerciale bat son plein au niveau des pharmacies longeant cette artère. Hector, après avoir sillonné plusieurs pharmacies, arrive à retrouver le médicament pour sa femme qui souffre d'une douleur au ventre à un prix qui lui convient. « J'habite à Christ-Roi, j'ai essayé d'acheter ce médicament dans plusieurs autres pharmacies je n'arrivais pas à le trouver. J'étais sûr le trouver ici près de l'hôpital de l'université d'Etat d'Haïti (HUEH) », a-t-il confié.

Pourtant, il ignore que beaucoup de pharmacies établies aux environs de l'HUEH ne remplissent pas les conditions de fonctionnement du Ministère de la Santé publique et de la Population (MSPP) selon la dernière note publiée par cette institution. Un délai de 30 jours a été accordé pour régulariser leur situation.Ainsi, toutes les pharmacies qui n'ont pas renouvelé leur licence et qui sont établies dans des espaces inférieurs à 25m2 et ne respectant pas la distance de 300 mètres recommandées entre deux pharmacies seront mises sous scellés. C'est la consternation au niveau de certains responsables de pharmacies. Honoré Clodyl, pharmacien et propriétaire d'une petite pharmacie logée dans 2 pièces et située dans les parages de l'hôpital général depuis près de 6 ans reconnaît que certaines pharmacies évoluant dans la zone métropolitaine ne respectent pas les normes établies par le ministère.

Il s'insurge toutefois contre la distance de 300 mètres évoquée par le ministère qu'il qualifie d'arbitraire. Selon lui seulement quatre pharmacies subsisteraient au niveau de la rue Mgr Guilloux si l'on devait tenir compte de cette distance. « J'ai étudié la pharmacie à l'Université d'Etat d'Haïti. Après mes 4 ans d'études on m'a remis un diplôme m'autorisant à exercer ma profession sur toute l'étendue du territoire. Jamais mention n'a été faite de ne pas exercer mon métier au niveau de la rue Mgr Guilloux », fulmine-t-il.

Par ailleurs, le propriétaire d'une autre pharmacie installée dans la zone depuis plus de 10 ans ne croit pas à l'application d'une telle mesure. Il pense que la prolifération de pharmacies non loin de l'HUEH répond à un besoin urgent de desservir en premier les malades du plus grand centre hospitalier du pays. « Les gens viennent de partout pour s'approvisionner ici. Il y a toujours une grande affluence au niveau des parages de l'HUEH. Parfois certaines pharmacies ferment leurs portes jusqu'à 11h30 P.M », avoue-t-il, tout en reconnaissant que certains propriétaires augmentent les prix lorsqu'il commence à se faire tard.
Tous les autres pharmaciens interrogés ont pris le contre pied de la distance de 300 mètres exigée récemment par la direction centrale de pharmacie. "C'est une décision illégale, arbitraire et dénuée de sens inventée par ces dirigeants du MSPP pour satisfaire leurs propres désirs". Pourquoi Mme Magalie Rosemond n'a jamais évoqué la loi régissant les pharmacies dans ses interventions publiques? Pourquoi le ministre de la Santé publique, Dr Robert Auguste n'a jamais cité l'article de la loi régissant les pharmacies qui lui autorise de fixer cette distance de 300 mètres entre deux pharmacies? s'interroge un pharmacien. Pour faire fonctionner une pharmacie, il faut remettre au ministère un dossier signé par un pharmacien. Dans ce document, l'apothicaire s'engage à superviser la pharmacie. Elle doit être logée dans un espace adéquat (surface 25m2 minimum). Le propriétaire doit disposer dans les locaux de cet établissement d'un ensemble de matériels : un réfrigérateur pour conserver au frais certains médicaments, un entonnoir et un cylindre gradué, un livre de pharmacologie à titre de référence est également nécessaire pour avoir des informations. Selon la direction centrale de Pharmacie du Ministère de la Santé publique et de la Population quelque 200 pharmacies opèrent dans des conditions irrégulières au niveau de la zone métropolitaine de Port-au-Prince. 100 autres opèrent dans les mêmes conditions dans les départements du Sud, du Nord et du Sud-Est.

Alain Gaillard et Sherline Chanlatte Duplan

http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=46714&PubDate=2007-07-27

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