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mercredi 6 juin 2007

Washington craint un développement du terrorisme islamiste en Haïti et dans d’autres pays de la région

Des palestiniens soupçonnés d’avoir participé à des attaques terroristes contre Israël s’étaient réfugiés en Haïti avant le 11 septembre 2001, ont révélé des officiels américains au New York Daily News ; la multiplication des mosquées et l’expansion de la communauté musulmane en Haïti inquiètent l’administration Bush également préoccupée par Trinidad et Tobago, l’Argentine, le Guyana et le Vénézuéla
lundi 4 juin 2007,
Radio Kiskeya

Haïti constitue un sérieux sujet de préoccupation pour les Etats-Unis en matière de sécurité nationale au lendemain de l’arrestation de trois individus dont deux originaires de la Caraïbe pour leur implication présumée dans un complot terroriste international ayant visé l’aéroport John Fitzgerald Kennedy à New York.
Dans son édition de lundi, le New York Daily News révèle que les autorités sont extrêmement inquiètes de la montée vertigineuse en Haïti et dans d’autres pays de la région de la religion islamique dont les adeptes fondamentalistes sont associés au terrorisme international depuis le 11 septembre 2001.
Des responsables des services antiterroristes américains estiment que la chaîne potentielle du terrorisme religieux s’étend de l’Argentine à Haïti et le complot contre l’aéroport JFK déjoué à temps ne serait que la pointe visible de l’iceberg.
Un ancien officiel s’exprimant sous le couvert de l’anonymat a rappelé qu’Haïti est considérée par tous les experts comme "le point le plus faible de toute la zone".
De plus, les services d’intelligence rapportent, qu’avant les attentats du 11 septembre contre les tours jumelles du World Trade Center (WTC), "des palestiniens probablement impliqués dans des attaques terroristes contre Israël étaient venus se cacher en Haïti".
Par ailleurs, des informations non confirmées ont fait état du séjour à Port-au-Prince d’au moins un des 19 kamikaze à avoir commis les pires attentats de l’histoire des Etats-Unis avec un bilan de 3.000 morts.
Le même ancien responsable contacté par le Daily News s’étonne de voir des mosquées pousser comme des champignons à Port-au-Prince au cours des dernières années alors que le pays est à prédominance catholique.
"Nous n’arrivons pas à comprendre pourquoi il y a tant de mosquées en Haïti", a-t-il conclu, inquiet.
Pour sa part, le chef de la police de New York, Raymond Kelly, présente la Caraïbe en général comme la région ayant le potentiel de menaces le plus élevé pour la sécurité nationale des Etats-Unis. "Cette région nous préoccupe de plus en plus. Nous devons y observé très attentivement l’évolution de la situation", affirme Kelly qui avait, pendant plusieurs mois, travaillé à la création d’une police intérimaire en Haïti après l’intervention militaire américaine de 1994 et la dissolution par Jean-Bertrand Aristide des Forces Armées d’Haïti (FAd’H).
Michael Scheuer, celui qui, en 1996, créa au sein de la CIA une cellule chargée de traquer Oussama Ben Laden, le chef de l’organisation terroriste Al-Qaïda, souligne, dans ses considérations sur le phénomène, que "Trinidad et Tobago représente pour nous un cas extrêmement préoccupant depuis la fin des années 80".
Selon Scheuer, la Caraïbe n’abrite pas d’importants groupes terroristes sauf le Jamaat al Muslimeen établi à Trinidad. Cependant, il fait remarquer que des extrémistes peuvent se déplacer facilement d’une île à une autre.
"Ce qui est arrivé à New York est très instructif", a, de son côté, expliqué au journal new-yorkais un ancien leader de la Caraïbe ayant requis l’anonymat. Il estime que les extrémistes musulmans représentent un danger croissant pour le gouvernement du Premier ministre Patrick Manning.
Il ajoute que Trinidad et Tobago est en train de devenir "un autre Mogadiscio", en référence à la terreur que les fondamentalistes islamistes faisaient régner dans la capitale somalienne avant la chute de leur régime récemment.
La menace terroriste prend aussi des proportions alarmantes en Amérique du Sud, selon les services d’intelligence des Etats-Unis. Ils citent notamment l’apparition progressive dans le sous-continent du groupe libanais Hezbollah, activement soutenu par Téhéran et Damas ; la situation en Argentine où, en 1992, un attentat antisémite avait fait 29 morts ; le Guyana dont un ex-parlementaire, Abdul Kadir, figure parmi les quatre terroristes présumés de New York ; mais, surtout le Vénézuéla et son Président Hugo Chàvez impliqués dans des relations de plus en plus étroites avec l’Iran et la Syrie, qui selon l’administration Bush, font partie avec la Corée du Nord de "l’axe du mal".
Le chef de l’Etat a récemment autorisé des vols directs sans visa entre Caracas, Tehéran et Damas.
Cependant, malgré ses angoisses Washington reconnaît que son dispositif de renseignement antiterroriste à travers le continent américain reste faible. Seuls 25 attachés légaux de la Sûreté Fédérale (FBI), communément appelés G-men, sont actuellement déployés dans les différentes ambassades américaines.
Concernant Haïti, où vit une importante communauté syro-libanaise incluant des ressortissants palestiniens, le gouvernement américain n’a pas encore précisé si certains de ses membres faisaient l’objet d’investigations antiterroristes.
Des familles d’origine arabe sont établies dans le pays depuis des décennies et occupent une place importante dans le commerce.
Quant à la progression de l’Islam, elle est visible avec la multiplication des mosquées et l’augmentation des adeptes principalement à Port-au-Prince. Cependant, aucune donnée ne permet pour l’instant d’y déceler la manifestation d’une forme quelconque de fanatisme religieux. spp/RK
Source Radio Kiskeya sur http://www.radiokiskeya.com

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Commentaires :
Depuis la fin de la Guerre froide, l’administration américaine jubile devant l’effondrement du bloc soviétique. Fidel Castro est devenu le symbole d’une idéologie qui a fait sa route ; qui a survécu malgré d’innombrables difficultés et qui, porte parole d’une vision démodée, doit chuter sous l’effet de l’usure et l’abandon.
L’intérêt géopolitique avait donc changé de camp. La menace communiste devenue inexistante ; le temps des chiens de garde (longtemps appelé dictateurs) contraire à la promotion des droits humains devant la prolifération des discours qui se veulent politiquement corrects ; le sort des pays de la région dont Haïti n’importe plus personne.
Haïti végète. Haïti dégradée s’enfonce de plus en plus. En dehors de la menace des boat people le pays pour nos voisins avait cessé d’exister.
Aujourd’hui, l’administration américaine se rend compte que l’abandon pourrait constituer un bouillon de culture efficace à la pousse du terrorisme islamiste. Cette idée devrait permettre une révision du comportement des autorités américaines faces aux innombrables problèmes du pays.

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