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samedi 9 juin 2007

LA FOIRE DU LIVRE.... LIVRE EN FOLIE...UNE VRAIE FOLIE...

Une véritable folie du livre
« Fort du succès de la 13e édition de Livres en Folie et l'affluence des visiteurs sur le site, il serait intéressant de répéter l'initiative chaque trimestre », s'est enthousiasmé l'écrivain Rony Gilot. « L'idée d'étirer la foire sur deux journées pour permettre aux gens de faire le plein d'ouvrages doit être, aujourd'hui plus que jamais, envisagée », a déclaré M. Max Chauvet.
La 13e édition du Livres en Folie a été à tous les points de vue un immense succès. Très tôt dans la journée du 7 juin, des visiteurs ont investi tout le périmètre du Parc Historique de la Canne à Sucre. Certains, ayant découvert le site pour la première fois, ont saisi l'occasion pour contempler, non sans de douloureux souvenirs, des objets-mémoires rappelant l'industrie coloniale. D'autres, préférant le contact direct avec les auteurs, s'arrêtaient devant leur stand pour échanger des salutations ou un sourire et partager des commentaires.

Le décor était planté très tôt dans la matinée. Les éditeurs ont méthodiquement aménagé leur stand. Des posters géants vantant la bonne qualité des produits ont donné un aspect commercial à cette fête du livre. Entre des affiches publicitaires de la Unicarte, de Tortug'Air et de Voilà, des visiteurs frayaient allègrement un chemin. Fini le temps de la contemplation, ils se sont installés confortablement sous l'ombre des manguiers, se sont assis à même le sol dans la verdure pour choisir leurs titres favoris. Des jeunes et moins jeunes ont fait la queue devant le stand de Le P'tit Nouvelliste pour souscrire un abonnement. Pour les inciter à la lecture, les jeunes de moins de 25 ans avaient droit à un chèque-livre d'un montant de cinquante (50) gourdes leur permettant d'avoir « un petit plus par rapport au rabais de 44% offert sur les titres disponibles».

Dès les premières heures, de longues files d'attente se dessinaient devant les stands de Le Nouvelliste et de Communication Plus. Les gens ont dû patienter pendant une bonne trentaine de minutes pour faire leur provision d'ouvrages. « Cette situation est due au fait que ces deux stands ont le plus grand stock d'ouvrages », a informé M. Max Chauvet visiblement satisfait de ce succès qu'il assimile à un intérêt de plus en plus grandissant pour le livre haïtien. « On ne s'attendait pas à tant de monde. Notre projection a été bousculée. Même après six heures, des gens n'avaient pas encore choisi leurs titres. Aujourd'hui plus que jamais, c'est le moment de penser à de nouvelles stratégies. Et l'idée d'étirer la foire sur deux journées pour permettre aux gens de faire le plein d'ouvrage est à envisager. Evidemment, si les responsables de la Unibank sont prêts à consentir ce sacrifice. » M. Chauvet invite l'Etat à se manifester davantage à travers ses différents ministères pour faire de Livres en Folie un événement international.Un rendez-vous obligé

Le Premier ministre Jacques-Edouard Alexis qui a visité le site au beau milieu de la journée a indiqué que Livres en Folie est devenue au fil des ans un rendez-vous incontournable. « Je félicite Le Nouvelliste et la Unibank pour leur constance dans l'organisation de cet événement culturel », a-t-il déclaré tout en affirmant la volonté de l'Etat d'accompagner ses initiateurs. « Cette année, le ministère de la Culture et de la Communication via la Direction nationale du Livre a invité des auteurs haïtiens et étrangers à venir prononcer des conférences sur des sujets variés à la foire », a informé le Premier ministre.
Les auteurs opinent

Des auteurs en signature ont manifesté ouvertement leur enthousiasme. Mme Mirlande Manigat, auteur de « Entre les normes et la réalité. Le parlement haïtien », dit apprécier énormément l'effort qui est fait pour sortir le livre de ses limitations individuelles et susciter un intérêt collectif de plus en plus grandissant. « L'intérêt est doublement justifié d'autant que ce sont des ouvrages haïtiens qui nous renseignent sur notre réalité culturelle, historique et sociologique », a-t-elle précisé.« La journée est splendide, l'espace est convivial et le public a répondu à l'appel. C'est une initiative qu'on devrait répéter chaque trimestre », s'est réjoui Rony Gilot, auteur de « Au gré de la mémoire. François Duvalier le mal-aimé ». L'écrivain nous a confié avoir signé beaucoup de livres, mais souligne qu'il aurait signé davantage si le livre était sponsorisé. Le professeur Hérold Toussaint pour sa part estime que cette 13 édition est une grande réussite. « Le Nouvelliste et la Unibank doivent continuer à encourager les jeunes créateurs haïtiens. J'ai travaillé avec des jeunes. Ils récoltent aujourd'hui le fruit de leur travail.»
Des éditeurs et distributeurs opinentDe Henri Deschamps à Caraïbe en passant par les Presses nationales d'Haïti, Communication Plus et Choucoune, la satisfaction était à son comble. Toutes les réactions renvoient au succès de l'événement. Peter Frisch, Jocelyne Trouillot, Willems Edouard, Anaïse Chavenet et Christophe Charles se disent impressionnés par cette affluence de visiteurs devant les stands. « Le stock de beaucoup de nos titres a été épuisé vers le milieu de la journée. C'est un fait que les gens ont soif du livre, mais ils ont des difficultés à l'acquérir au prix fort », ont-ils déclaré en substance. Ces éditeurs et distributeurs reconnaissent que l'espace du Parc Historique de la Canne à Sucre joue un rôle considérable dans cette réussite.Les visiteurs/acheteurs opinent
Les visiteurs/acheteurs ont, eux aussi, admis que l'organisation de cette année a été au-delà des espérances en dépit des petites imperfections enregistrées et les longues files d'attente. Edwidge Lalane estime que de grands progrès ont été faits. « Au niveau des titres, il n'y a rien à reprocher. Mais les gens voulant acheter avec leur carte de crédit ont eu d'énormes difficultés. Des correctifs qu'il faut apporter à l'avenir », a-t-il constaté.
« La folie continue. L'espace est accueillant. Les gens sont plus nombreux cette année », a lancé satisfait Hérold Jean-François qui suggère que de nouvelles stratégies soient inventées pour améliorer la logistique. « Des gens se sont plaints des longues files d'attente. Un aspect qu'il faut vite corriger si on rêve d'une édition parfaite l'année prochaine. » De son côté, Sherlyne Médée croit qu'on aurait pu éviter les longues files d'attente si on disposait beaucoup plus de stands. « Cette épreuve fatidique décourage l'acheteur et retarde le processus », s'est-elle plainte.


Parallèlement au processus de vente, des activités culturelles ont retenu l'attention de plus d'un. Un podium a été aménagé pour les stars. Des finalistes de Ticket-Max Académie ont lancé une opération de charme au public. Ils s'appellent Robot Scorpion, Bazilik Kreyòl, Planch sou Do, Billy Schneider, etc. Dans la salle de conférence du Parc, des intellectuels haïtiens et étrangers ont développé, avec beaucoup de savoir-faire, leur conception sur la pensée de Jacques Roumain et de Juan Bosch, deux écrivains caribéens qui ont marqué la littérature mondiale.
Nélio Joseph
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Notre production littéraire et la prolifération de bons écrivains étonnent encore beaucoup d’érudits dans la matière. Ils seront encore plus surpris du succès de ce genre d’activité appelée à rendre accessible les livres et la lecture au plus grand nombre.
Et dire que Haïti est un pays d’illettrés et d’analphabètes… Haïti n’a pas que ça d’agréablement surprenant.
Tel un géant endormi nous hibernons juste avant l’explosions en pétales dorés…

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